Surnaturels Tome 1 : Mystères.

Chapitre 49 : Un lourd secret. ✔

Mon cœur n'ose plus battre. Je suis figée sur place, prisonnière entre des bras métis et sacrément musclés. Pour une fois, je vais obéir. Me faire arracher la tête, très peu pour moi, je passe mon tour. Je cherche désespérément Isaac du regard parmi la foule qui danse, mais je ne l'aperçois nulle part. L'homme qui me retient se met à avancer entre les gens qui ne se doutent de rien, et je suis bien obligée de le suivre. Il me conduit vers l'un des recoins de la boîte de nuit, où certaines personnes discutent et se reposent.

Je ne vois pas le visage de mon ravisseur, ayant le dos collé contre son torse, mais visiblement, il a su inciter les personnes présentes autour de nous à partir. Certaines me lancent un regard désolé. D'autres hésitent, mais finissent par rejoindre la piste de danse.

— Alors, ma belle ? Tu n'as pas quelque chose pour nous ? me susurre-t-il à l'oreille.

Sa voix grave me tétanise et un frisson d'horreur me parcourt le corps. Je serre la pochette noire remplie de sang d'unisus contre moi. Je sais très bien que je n'arriverai pas à m'enfuir. Au-delà du surnom qu'il m'a attribué et de sa question à laquelle je ne comprends rien, c'est surtout le « nous » qu'il a prononcé qui m'interpelle. Il n'est pas seul. À la seconde même qui suit mon raisonnement, j'entends des pas se rapprocher. Et je reconnais le jeune homme qui m'a poussé afin que je tombe entre les bras de celui qui me retient. Il est extrêmement charismatique. Il a la peau blanche, des cheveux noirs et des yeux sombres. Profonds. Envoûtants. Captivants. Je pourrais presque me noyer dedans.

Et je l'aurais fait, si mon ravisseur ne m'avait pas poussée violemment contre le mur. Le choc se répercute dans ma colonne vertébrale. Je grimace et tente de m'éloigner, mais il pose ses deux mains à plat sur mes épaules afin de me maintenir sur place. C'est à ce moment-là que je relève la tête. Et que je plonge mon regard dans le sien. Ses yeux sont identiques à l'autre homme. Je cligne des paupières pour résister à leur attraction. Je ne sais pas de quoi ils sont capables, mais je sens qu'il n'est pas bon de s'y aventurer trop longtemps. Je me concentre donc sur le reste de son visage. Il est un peu plus âgé que l'autre, je lui donnerais la vingtaine.

— Écoute-moi bien, ma belle. Je ne vais pas me répéter une troisième fois. Tu as quelque chose pour nous, et tu vas nous le donner.

Je reste dubitative face à sa demande. Quelque chose pour eux ? Je glisse mon regard sur la pochette que m'a donnée Lucie et que je tiens actuellement entre mes mains moites. Mon ravisseur lâche un sourire qui ne laisse franchement rien présager de bon. Le sang d'unisus... Il est absolument hors de question que je le lui donne ! Ce que je tiens entre mes mains est ma seule chance de pouvoir sauver Tessia ! S'il croit que je vais lui donner, il se fourre le doigt dans l'œil.

— Ce n'est pas la réponse que j'attendais. Je te l'ai demandé gentiment, mais tu peux me croire sur parole lorsque je te dis à présent que je perds mon calme très, très facilement. Donne-moi la pochette !

Je déglutis. Apparemment, il lit dans les pensées, et je n'ai rien senti. Ce n'est donc pas n'importe qui. Je resserre la pochette un peu plus fort contre moi.

— Matt, retourne-lui un peu le cerveau, tu veux ?

Le jeune homme derrière mon ravisseur hoche la tête. Il prend sa place et ancre son regard noir dans le mien. J'ai l'intelligence de baisser les yeux juste à temps, mais d'un geste ferme, il me saisit le menton et force le contact visuel. Je sens ma tête chauffer à la seconde même où ses pupilles se dilatent. Mon cerveau se contracte de seconde en seconde. Il se resserre. La douleur commence à devenir vraiment insupportable, j'ai l'impression que mon cerveau est en train de griller. Je me mords la lèvre inférieure pour ne pas crier. Pense à Tessia. J'ignore pourquoi ils veulent ce sang d'unisus, mais si j'essaie d'être résistante à la douleur, peut-être lâcheront-ils l'affaire ? Il faut que je pense à Tessia.