Chapitre 35 : Succomber ou résister ? ✔

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Angie coulisse la porte pour la fermer. Je fronce les sourcils.

— Je préférerais que tu ne fermes pas la porte.

— Je préfère quand elle est fermée, réplique-t-il d'emblée.

Je croise les bras et soupire pour lui signifier que je ne suis pas d'accord avec lui. C'est incroyable, il lui suffit d'une phrase pour trouver le moyen de me contredire ! Comment allons-nous réussir à communiquer calmement l'un et l'autre, si nous ne sommes déjà pas d'accord quant au fait de fermer ou non une porte ?

Angie croise les bras et s'adosse contre la porte, le regard rivé sur un point au-dessus de moi. Généralement, quand il fait ça, c'est qu'il est perdu dans ses pensées. Je me laisse alors lourdement retomber sur mon lit, les bras étalés de part et d'autre de ma tête, fermant les yeux pour ne plus avoir à croiser cette lumière éblouissante. Un sourire ne tarde pas à faire son apparition sur mon visage. Je sais pourquoi il est ici. Du moins, je crois avoir ma petite idée. Il est venu pour me présenter ses excuses. Il n'y a que dans ces moments-là qu'il se comporte ainsi. Mais ravaler sa fierté le temps de faire amende honorable semble être, pour lui, un véritable parcours du combattant.

— Bon, tu me réveilleras lorsque tu auras trouvé comment t'excuser, baillé-je.

Je me tourne sur le côté et cale mes mains sous ma joue, prête à retrouver le sommeil.

— À t'entendre, on pourrait croire que tu lis dans mes pensées, argue-t-il.

— Je commence à te connaître... Ou alors, j'ai effectivement lu dans tes pensées ! répliqué-je.

Angie ne dit rien. La pièce redevenant calme et silencieuse, je me demande même s'il n'est pas parti. C'est alors que j'entends ses pas se rapprocher de moi. Mon cœur réagit immédiatement et se met à cogner de plus en plus fort. Le lit se creuse à ma gauche. Je rouvre les yeux et roule sur le côté afin de faire face à Angie, allongé à côté de moi. Je m'appuie sur un coude et ne peux m'empêcher de laisser traîner mes yeux sur son corps étendu. Il a fermé les paupières et croisé ses bras derrière la tête. Il a l'air si paisible. Mais que cherche-t-il, au juste ?

— J'adopte ta manière de faire, me répond-il, un sourire en coin. Je me pose et je réfléchis.

— Tu veux bien arrêter de lire dans mes pensées ? m'offusqué-je, le frappant sur le ventre.

Je réprime un petit « aïe » et porte ma main meurtrie contre moi. Angie, lui, rigole ! Je le fusille du regard.

— Si c'est comme ça que tu comptes combattre la Démone et ses trénones, tu devrais sérieusement songer à t'entraîner davantage. Parce que tes coups de poing ne valent rien, ajoute-t-il, un stupide sourire moqueur au visage.

— Ce n'est pas drôle, arrête de rire ! Dis-moi plutôt pourquoi tu es là.

Le Leader cesse de se moquer et se redresse. Il se positionne face à moi. Se résignant à vouloir croiser mon regard, que je lui refuse, Angie soupire et se passe une main nerveuse dans ses cheveux blonds. Ils semblent plus courts, je crois qu'il les a coupés.

— Je te l'ai dit, je suis là pour mon sommeil. Avec tous ces regrets, je n'arrive pas à dormir.

Il s'arrête un court instant, avant de reprendre :

— Je regrette ce que je t'ai dit. Je ne le pensais pas.

— Alors... pourquoi l'as-tu dit ?

Il secoue la tête de droite à gauche.

— Je n'en sais rien. C'est sorti tout seul, mes mots ont dépassé ma pensée. Mais je pense que tu peux le comprendre, ajoute-t-il.

Je sens mes joues chauffer lorsque je me rends compte qu'il n'a pas tout à fait tort. Quand je suis en colère, je ne contrôle plus ce que je dis, je me laisse emporter par mes émotions. Et bien souvent, je regrette mes paroles.

Surnaturels Tome 1 : Mystères. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant