Chapitre 65 -Deuxième Partie- : Les liens du sang. [Dernier chapitre] ✔

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Le choc me coupe les voies respiratoires. Je me laisse glisser au sol, lorsqu'une main aux longs ongles manucurés de rouge me saisit par le cou et m'arrache le poignard que je gardais précieusement contre moi.

— Oh, voyons Evalina ! Un poignard ? Tu ne sais même pas t'en servir, s'esclaffe-t-elle avant de le jeter par terre. Je t'aurais bien fait une petite démonstration, mais je viens de me souvenir que j'avais quelque chose d'encore plus drôle à te montrer !

Je déglutis difficilement, la main de Mélodie enserrant toujours fermement mon cou.

— Tu n'es pas forcée de faire ça, Mélodie, la dissuadé-je. Tu peux encore revenir en arrière. Tu peux tout arranger, il suffit de le vouloir ! Quelque part, ton humanité doit toujours subsister !

Mélodie desserre son emprise autour de mon cou.

— Tu veux la voir, mon humanité cachée ? chuchote-t-elle. La voici !

Elle enfonce brutalement sa propre main dans mes entrailles. Littéralement. Je ne suis plus capable d'émettre le moindre son. Je ne peux plus faire le moindre mouvement. Les ongles de Mélodie me déchirent avec délice et lenteur des organes que je peux maintenant très clairement sentir. Le moindre geste que ses doigts esquissent me provoque une douleur sans nom. Elle se penche vers moi et approche lentement ses lèvres de mon oreille.

— Si je monte un tout petit peu plus haut, je pourrai sentir ton cœur battre, murmure-t-elle. Je pourrai même te l'arracher en une fraction de seconde, et pouf, plus d'Evalina ! rigole-t-elle.

Son visage reprend une distance respectable. J'entends Isaac crier mon prénom en accourant vers moi, mais il est stoppé net par Angie. Il s'apprête à lui asséner un nouveau coup de poing, lorsque Mélodie s'exclame :

— C'est bon, tu peux le laisser approcher ! Il n'y a plus le moindre danger.

Angie s'immobilise, le poing en l'air, avant de s'écarter pour laisser le champ libre à Isaac. Ce dernier se rapproche lentement de la Démone.

— Laisse-la partir, articule-t-il. Si c'est moi que tu veux, je suis là. À ton entière disposition !

Mélodie sourit.

— Vous êtes tellement mignons, tous les deux. Prêts à vous sacrifier l'un pour l'autre. C'en est si touchant que je verserais bien une petite larme !

J'aimerais tellement lui dire qu'elle est bien trop insensible pour n'en verser ne serait-ce qu'une, mais rien que de m'imaginer prononcer ces mots me fait un mal de chien. Je ne sais pas combien de temps Mélodie compte rester ainsi, avec sa main profondément enfouie dans mes entrailles, mais j'ai bien peur de ne plus pouvoir tenir longtemps.

— Je suis persuadée que vous vous êtes déjà demandé, et plus d'une fois, ce que vous étiez réellement l'un pour l'autre. Et le plus drôle, c'est que je suis en mesure de vous répondre ! Vous en mourrez d'envie, avouez-le !

Je souffre le martyre, et elle joue avec mes nerfs. Je tente de lui faire comprendre toute la haine que je ressens à cet instant précis, par la seule force de mon regard, mais je ne suis pas sûre que cela ait l'effet escompté. Mélodie continue de sourire comme si de rien n'était.

— Puisque j'ai pitié de vous, je veux bien vous mettre dans la confidence ! continue-t-elle d'une voix exaltée. Enfin, devrais-je dire, te mettre dans la confidence, Evalina ! Car vois-tu, Isaac est déjà au courant.

— Elle n'a pas besoin de le savoir maintenant, crache-t-il. Pas dans ces conditions.

— Au contraire, je trouve qu'on ne peut pas rêver meilleure occasion de lui apprendre la vérité... Tu meurs d'envie de le savoir, n'est-ce pas, Evalina ?

Surnaturels Tome 1 : Mystères. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant