Je n'arrive pas à détacher mes yeux de cette silhouette longiligne qui s'avance vers nous. À première vue, on pourrait la prendre pour une humaine tout à fait normale. Mais lorsqu'elle se rapproche, les différences se font visibles. Elle possède une peau si blanche que je pourrais presque me croire métisse, alors que c'est loin d'être le cas. Elle est non seulement d'une blancheur cadavérique, mais elle brille, telle de milliers de petits diamants incrustés sous sa peau. Ses cheveux sont immaculés, comme si une fine couche de neige s'y était déposée. Ils sont ramenés en une tresse parfaite où pas un seul cheveu ne dépasse, le tout descendant jusqu'à ses pieds. Elle marche d'un pas assuré, comme si le terme hésiter ne faisait pas partie de son vocabulaire. Elle est vêtue d'une robe blanche à manches longues, très serrée, qui lui arrive aux chevilles. D'après ce que je vois, elle doit faire un bon mètre quatre-vingt, mais cela ne l'empêche pas de porter tout de même de grandes bottes à talons hauts. Elle est si éblouissante que j'en viens à me demander si son corps est capable de produire de la lumière dans le noir. Une fois arrivée à ma hauteur, ses yeux me scrutent de haut en bas. Je remarque que la peau de son visage comporte des craquelures à intervalles irréguliers, comme une poupée de porcelaine qui aurait été brisée. Ses yeux sont d'un gris très clair. Même ses lèvres sont dotées de la même couleur. Il n'y a rien de sombre, chez elle. Si l'envie lui en prenait, elle pourrait très facilement se fondre dans le décor.
— Tu dois être Evalina, la nouvelle. Je suis Ombelline, déclare-t-elle d'une voix froide.
Je voudrais lui répondre quelque chose, mais aucun son ne sort de ma bouche. Mes lèvres ne sont plus que deux blocs de béton scellés. Mes yeux, deux orbites toujours écarquillées de surprise face à cette personne qui se tient devant moi.
— Oui, c'est bien elle ! lui répond Zéphyr. Et pour le moment, je crois que tout va un peu trop vite. Je pense que ce n'est pas le bon jour pour s'entraîner, elle n'est pas prête.
— Candélaria avait prévu ça, oui. Elle m'a dit de ne pas m'en faire et de ne pas insister si Evalina ne voulait pas s'entraîner aujourd'hui, ajoute Ombelline.
Je voudrais leur crier que non, c'est faux ! Je suis prête, je veux m'entraîner ! Surtout après la performance que j'ai faite sur la course d'obstacles. J'ai même hâte de savoir ce dont je suis capable ! Quelles sont mes limites. Jusqu'où je peux aller. Mais Zéphyr ne m'en laisse pas le temps et continue de répondre à ma place.
— En effet, il vaut mieux la dispenser pour aujourd'hui, confirme-t-il. À part ça, les autres t'attendent dans la salle des combats. Certains sont partis dans celle des pouvoirs. Ah, et si ça ne te dérange pas, je crois qu'Angie ne s'entraînera pas non plus ! ajoute-t-il. J'ai quelques mots à lui dire.
— Si ça ne me dérange pas ? répète Ombelline, les yeux foudroyants. Angie est le Leader de votre groupe, c'est lui qui m'aide à vous entraîner. Qui plus est, il est l'un des meilleurs au combat. Alors bien sûr que ça me dérange !
Pas le moins du monde affolé par le regard meurtrier que lui lance Ombelline, Zéphyr lui adresse un adorable sourire, puis présente ses excuses :
— Désolé ma très chère Ombelline. Je pensais qu'il serait plus judicieux de réconcilier Angie et Evalina, car vois-tu, ce ne sont pas les meilleurs amis du monde. Mais tu as raison, il vaut mieux les laisser se disputer à longueur de temps.
Ombelline soupire et croise fermement les bras sur sa poitrine.
— Bon, très bien. Tu diras à Angie qu'il est dispensé d'entraînement pour la journée, râle-t-elle. Mais uniquement pour la journée ! Pas un jour de plus.
Elle braque ses yeux gris dans les miens, afin de s'assurer que j'ai pris connaissance de ses paroles, puis elle contourne la grande statue et s'engouffre dans le passage.
VOUS LISEZ
Surnaturels Tome 1 : Mystères.
Fantasy«-Je ne suis pas venu ici uniquement dans le but de m'excuser, avoue-t-il d'une voix profondément grave. Je te veux, Évalina. J'en ai plus qu'assez de te laisser filer entre mes doigts. » Comment réagiriez-vous, si subitement, le monde autour de vou...