Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Mon instinct me dit clairement que non. Mais je ne peux plus reculer. La vibration est trop forte. Il m'appelle. Je le sais. Je le sens. Il est derrière cette porte. Je la fais coulisser sur le côté et pénètre à l'intérieur de la pièce. C'est une chambre toute simple, qui ressemble fortement à la mienne. La seule différence, c'est qu'il y a un bureau. Et c'est justement ici que je sens son appel s'intensifier. Je me positionne face au meuble, observant avec attention les quelques objets reposant dessus. Un pot à crayons pratiquement vide et des feuilles vierges dispersées un peu partout. Je m'accroupis pour faire face aux deux seuls tiroirs, les fixant chacun leur tour pour me décider à en ouvrir un. La vibration s'est arrêtée, ce qui signifie qu'il est ici, dans l'un des deux. J'ouvre le premier et je soupire de frustration lorsque je constate que ce n'est pas le bon. Je m'apprête à le refermer, lorsqu'une petite forme noire attire mon attention. Je plonge la main et en ressors une petite boîte, toute simple, assez lourde. Il y a quelque chose à l'intérieur. Je suis tiraillée par l'envie de l'ouvrir. Je sais que je ne devrais pas, mais ma curiosité est plus forte que ma raison.
J'ôte précautionneusement le couvercle et écarquille les yeux de surprise quand je découvre son contenu. Ce sont des bagues. On dirait d'ailleurs des chevalières, toutes ornées d'une grosse pierre précieuse en leur centre. Saphir, rubis, émeraude, quartz rose... Il y en a pour tous les goûts, toutes les tailles, et toutes les couleurs. Leur beauté et leur lourdeur ne font aucun doute. Ce sont des vrais. Ce que je ne comprends pas, c'est ce que fait Angie en possession de toutes ses bagues. La boîte est toute poussiéreuse. Je referme le couvercle et la repose à sa place, de nouvelles questions en tête. En ouvrant l'autre tiroir, je tombe nez à nez avec ce que je suis venue chercher.
Après qu'Angie et Zéphyr ont quitté la Colombe, Apolline a conduit ma sœur et celle du Leader jusqu'à la salle des pouvoirs. Tessia voulait s'entraîner. Personne n'ayant privé l'accès de la salle des pouvoirs à Eva, cette dernière a donc pu l'accompagner. Angie étant parti, et tous les autres occupés à s'entraîner, j'ai compris que c'était le moment ou jamais de récupérer ce qui m'appartient. J'ai laissé la vibration me conduire jusqu'à lui, dans la chambre d'Angie. Mes mains récupèrent l'objet tant convoité, ce petit carnet verni de noir que je n'avais pas revu depuis longtemps. Le journal d'Eléana. Je suis persuadée qu'il pourra répondre à certaines questions que je me pose. Si la Démone d'aujourd'hui et toutes les Démones des générations précédentes ont cherché à s'en emparer, ce ne doit pas être pour rien. Je suis convaincue que ce qu'il renferme est capital pour l'avenir du royaume.
— ...Peut-être qu'elle va changer d'avis ?
— Ne sois pas si naïf, Zéphyr ! Sa décision est prise, et je doute très fortement qu'elle change d'avis.
Je referme le premier tiroir aussi sec, le journal serré contre ma poitrine. Angie et Zéphyr arrivent. J'étais tellement accaparée par le journal que je n'ai pas vu le temps passer. Et maintenant, ils sont beaucoup trop proches. Je n'ai plus le temps de regagner ma chambre. Il va me falloir affronter le Leader.
— Tout peut encore arriver. Elle était très en colère, mais si tu lui laisses suffisamment de temps pour s'en remettre, elle...
— Elle n'a pas pris la décision de te bannir sur un coup de tête ! le coupe à nouveau Angie. Elle attendait ce moment depuis des jours ! Que l'un de nous deux fasse un faux pas ! Elle savait très bien que si l'un partait, l'autre suivrait.
La reine a banni Zéphyr ?! Et Angie veut partir avec lui ? Je reste interdite quelques instants. Puis je pose la main sur la poignée de la porte pour la faire coulisser. De toute façon, il va bien falloir que je sorte de cette pièce à un moment ou à un autre. Autant affronter le Leader le plus tôt possible. En me voyant, les garçons se figent de surprise.
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Surnaturels Tome 1 : Mystères.
Fantasy«-Je ne suis pas venu ici uniquement dans le but de m'excuser, avoue-t-il d'une voix profondément grave. Je te veux, Évalina. J'en ai plus qu'assez de te laisser filer entre mes doigts. » Comment réagiriez-vous, si subitement, le monde autour de vou...