Surnaturels Tome 1 : Mystères.

Chapitre 65 -Première Partie- : Les liens du sang. [Dernier chapitre] ✔

— Je savais qu'on n'aurait pas dû te faire confiance ! s'écrie Sean en dégainant aussi sec un poignard.

Il le lance violemment en direction de Mélodie. Cette dernière l'évite. L'arme vient se figer dans la porte du Siège, qui s'ouvre automatiquement sur un Zéphyr aux yeux exorbités par le choc de la scène se présentant à lui. Il accourt aux côtés de la reine, peinant à se faire une petite place entre Apolline et Cassie. Ces dernières refusent catégoriquement de s'éloigner du corps de leur mère. L'Aimant parvient à prendre le pouls de Candélaria, deux doigts posés sur son cou.

— Je ne sens rien, déclare-t-il. Je suis désolé.

— Non ! Elle ne peut pas être morte comme ça ! sanglote Cassie, passant sa main autour de la taille de sa mère pour la serrer dans ses bras. Elle... elle est plus forte que ça !

— C'est ta faute ! hurle Apolline.

Elle se lève, chancelle, mais recouvre bien vite ses esprits et se jette sur Mélodie. Dagues en main. Elle distribue des coups à l'aveuglette, la rage ayant imprégné chaque parcelle de son corps. Mélodie n'a aucun mal à les éviter. Elle virevolte à droite, à gauche, sans se départir une seule fois de son sourire. Lorsque Sean se place aux côtés de sa sœur pour lui venir en aide, Mélodie intercepte soudainement leur geste. L'une de ses mains s'est refermée sur la lame de la dague que tient toujours Apolline, tandis que l'autre s'est refermée sur la lame du poignard que tient toujours Sean. Du sang perle des armes et goutte sur le sol dallé de la salle. Cela n'a pas l'air de déranger Mélodie, bien au contraire. Ses mains se referment un peu plus sur elles lorsqu'elle tire d'un coup sec pour entraîner Sean et Apolline vers elle. Elle se penche pour venir leur murmurer des paroles. Des paroles prononcées assez distinctement pour que chaque personne dans la pièce puisse en être consciente.

— Je n'ai peut-être plus ma fourche... mais je suis encore capable de faire ça !

Mélodie lâche les armes, ramène ses bras le long de sa poitrine, avant de les déplier brusquement. Sean et Apolline sont projetés violemment à l'autre bout du Siège. Le bruit de leur corps heurtant le mur provoque un horrible écho à travers toute la pièce. Mélodie éclate de rire. Je crois que je ne comprends pas bien ce qui est en train de se passer.

— Fini de rire ! déclare Zéphyr d'une voix forte.

Il se lève et dégaine d'un geste déterminé le même type d'arme dont s'est servie Mélodie pour tuer Candélaria. Une jumelée. Il la fait tournoyer habilement dans sa main gauche et reprend :

— Ma gentillesse a des limites, je t'avais prévenu ! Qu'es-tu venue chercher, au juste ? Si tu t'avises, ne serait-ce qu'une seule fois de me mentir, sache d'avance que je vise extrêmement bien.

— Tu sembles oublier Isaac, minaude-t-elle, avançant dangereusement vers Zéphyr.

Ses talons claquent contre le sol. Ses mains encore ensanglantées remontent lentement jusqu'à sa taille pour venir jouer avec le bout de ses cheveux bruns. Zéphyr ne recule pas. Il fait tournoyer une fois de plus sa jumelée et la pointe sur Mélodie.

— Je ne l'ai pas oublié. Mais je sais exactement où frapper sans que cela atteigne le moindre organe vital. Tu t'évanouiras et tu te réveilleras dans une toute nouvelle cage, qui cette fois-ci, te retiendra prisonnière comme il se doit ! Alors si j'étais toi, ajoute-t-il, je révélerais pourquoi je suis retourné au Majestueux alors que je m'étais pourtant échappé.

Le sourire de Mélodie s'efface peu à peu. Il semblerait que les mots de Zéphyr aient eu l'effet escompté. Un silence de mort s'installe progressivement dans le Siège, rompu ici et là par les sanglots étouffés de Cassie. Cette dernière refuse de se séparer du corps de sa mère. Même lorsque Sean et Apolline parviennent tant bien que mal à la rejoindre et à l'inciter à se relever, Cassie refuse de bouger.