Chapitre 21

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Hillmore University, Angleterre

Samedi 21 octobre

[Evelyna]

Deux heures après notre retour dans notre chambre, Shirley fronce les sourcils en me voyant enfiler une tenue sportive.

— Où vas-tu ?

— Les gars de la boxe ont organisé un autre tournoi. Un plus officieux où tout le monde peut participer.

— Tu es certaine que c'est une bonne idée ?

Je hausse les épaules.

— Ce sont juste des combats amicaux de boxe. Au pire, je perds. Ce n'est pas plus dangereux que l'entraînement.

— Ton entraîneur sera là ?

— Je suppose. Son autorisation a probablement été nécessaire puisque cela se déroule dans son club.

— D'accord, ne rentre pas trop tard, hein. Sinon, je vais m'inquiéter. Tu ne m'en voudras pas si je ne viens pas ?

— Pas du tout, dis-je en enfilant mon sweat par-dessus mon débardeur.

— J'aurais sans doute rejoint Matt, donc envoie-moi un message quand tu reviens, ok ?

— Ça marche.

De toute façon, si j'accepte l'invitation de Zayn, je ne rentrerai pas dans ma chambre non plus, ce soir. Imaginer passer la nuit avec lui me donne des frissons d'excitation, amplifiés par l'adrénaline de cette journée.

Je souris à ma coloc et quitte la pièce. Les couloirs sont déserts et je ne croise pas âmes qui vivent sur le chemin jusqu'au club de boxe. Les fêtards doivent encore être au hall des sports, à l'autre bout de la propriété. Les éclats de voix que j'entends au loin me le confirment.

Les mains dans les poches, je m'active. Il fait déjà noir et l'ambiance nocturne du campus me donne la chair de poule. J'ai l'impression qu'à tout moment, une des statues de gargouilles va se mettre à bouger.

Une fois à l'intérieur, j'expire bruyamment. J'avais retenu ma respiration sur les derniers mètres sans m'en rendre compte.

Je me dirige vers la salle du club, mais la porte de cette dernière est fermée. Bizarre.

Je sors mon papier pour vérifier l'heure et le lieu. Ce sont pourtant les bonnes indications.

— Tu viens pour les combats clandestins ?

Un timbre grave me fait sursauter. Je me tourne vers l'homme sorti de l'ombre, habillé tout en noir.

Clandestins ?

— Euh, oui, c'est ça.

— Montre-moi ton invitation.

Je lui tends le bout de papier. Satisfait, il hoche la tête et me pointe une porte à l'autre bout du couloir.

— C'est par là, me précise-t-il.

Dubitative, je m'avance dans la direction indiquée. Une fois devant le battant, je m'arrête. Cette porte mène au sous-sol. Devrais-je faire demi-tour ?

— Bon, tu entres ? beugle le type, impatient.

Je prends mon courage à deux mains, le sang encore en feu par l'animation de cette après-midi. Qu'est-ce que je risque à aller jeter un coup d'œil ? Je n'ai qu'à rentrer à l'internat si ça ne me plaît pas.

Je franchis le seuil et descends les escaliers. Du brouhaha me parvient aux oreilles et lorsque je pose un pied dans les lieux, je comprends pourquoi. L'espace n'est pas très grand, ce qui donne l'impression que l'endroit grouille de monde. L'odeur de la bière me monde aux narines et de la musique résonne en fond sonore. Bien que je ne sois pas dans mon élément, les gens ont l'air de s'amuser. Je me détends.

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant