T.2 | Chapitre 5

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Rappel :

Le texte est écrit en français, mais les personnages parlent en anglais, puisque l'histoire se déroule en Angleterre.

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Hillmore University, Angleterre

Dimanche 14 janvier

[Kate]

Couchée dans mon lit, je regarde un énième épisode de ma série. Quand il prend fin, quarante minutes plus tard, je décide de refermer mon ordinateur posé sur mes genoux.

Bon, il va falloir que je fasse quelque chose de ma journée.

Nous sommes dimanche et je m'ennuie. Du moins, je n'ai envie de rien faire. J'ai déjà bossé sur mon premier devoir du semestre hier et je n'ai pas la force de me plonger dans mes cours. Quant à la natation, j'y suis déjà allée jeudi, je n'ai pas la motivation d'y retourner. Ma vie est devenue assommante.

Pourtant, je fais des efforts. J'essaye de sortir de mon trou, d'aller de l'avant. Le problème, c'est que sans mes amies, je ne sais vraiment pas comment m'occuper. Ne rien faire m'invite à ruminer et ruminer alimente ma déprime qui m'incite ensuite à ne rien faire. C'est un cercle sans fin que j'ignore comment biser.

Un chignon décoiffé sur la tête, je me dis que je pourrais au moins faire l'effort de me coiffer. Mais pour faire quoi ? À quoi cela sert-il ? Bon sang, il faut que je redonne du sens à mes journées.

Debout au milieu de la chambre, je cherche comment rentabiliser mon temps. Je commence par sortir mes vêtements de ma penderie et les replie correctement. Je range mes uniformes sur une étagère qui leur sera à présent exclusivement réservée et j'empile le reste de mes pulls par couleur. Je renverse toutes mes chaussettes par terre et les assemble par paires. Je m'attelle ensuite à faire mon lit. Une fois ma besogne faite, il ne reste plus un seul pli. Puisqu'il n'y a pas de désordre du côté de Soren et que je ne me permettrais pas d'ouvrir ses armoires, je me contente de refaire également le sien.

Je n'ai même pas de lessive à faire, j'y suis allée hier soir.

Je tourne sur moi-même avant de me laisser choir au sol. Allongée en étoile de mer, je fixe le plafond. Peut-être devrais-je me trouver une autre activité ? La peinture ? Le dessin ? La couture ? Les puzzles ? J'ai vu sur Instagram des personnes vers des peluches trop mignonnes en crochet, peut-être pourrais-je essayer ?

Face au ridicule de mes pensées, je soupire. Je déteste l'état dans lequel je suis. J'ai l'impression d'être pitoyable. Bon sang, qu'est-ce qui m'a pris de tomber éperdument amoureuse de cette fille ? Comment n'ai-je pas pu voir qu'elle se jouait de moi ? Est-ce elle qui était bonne comédienne ou bien est-ce moi qui étais aveugle ?

— Ah ! J'en ai marre ! dis-je à voix haute en posant mes paumes sur mon visage.

Tandis que je ne vois plus rien, je repense à la conversation que j'ai eue avec mon père, quelques jours plus tôt. Évidemment, il m'a assommée de paroles toutes faites.

« Elle ne te méritait pas ».

« Tu t'en remettras, laisse-toi du temps ».

« Je suis là, si tu veux en parler ».

Il est plein de bonnes intentions et je l'aime fort, mais il m'étouffe. Il m'envoie des messages tous les jours et me propose de passer le voir après ses entraînements. Seulement après, évidemment. Il n'a pas vraiment apprécié que Soren me bouscule. Il a de la chance de s'en être tiré qu'avec quelques tours de terrain. Misère, qu'est-ce que j'avais honte !

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant