T.2 | Chapitre 21

20.8K 1.2K 404
                                    


Cumbia University, Angleterre

Dimanche 10 mars

[Soren]

Le bras replié sous l'oreiller, je contemple le corps de Kate. Elle est allongée sur le ventre. Le drap descendu jusqu'à ses hanches me donne une vue agréable sur son dos. Lui aussi est couvert de taches de rousseur, en particulier le haut. Toutes ces petites étoiles brunes qui peignent sa peau sont fascinantes.

J'ose lever ma main et, du bout du doigt, j'effleure son épine dorsale. À mon contact, elle ne tressaute même pas, toujours profondément endormie. Une tresse en partie défaite tombe sur l'une de ses épaules et quelques mèches cuivrées encadre son visage d'ange. Mon regard contourne ensuite ses traits. Lorsqu'il arrive à ses lèvres, les souvenirs de notre nuit ensemble me reviennent. Et dire que cette bouche, je l'ai embrassée encore et encore.

Pourtant, un sentiment de frustration me titille les entrailles à l'idée de ne plus les goûter, à la seule pensée que ce moment ne se produira plus jamais. Je l'étouffe. Je ne peux pas me permettre de laisser place aux regrets. Je dois assumer ma décision.

Mon index continue ses caresses sur son épiderme. Je profite de chaque seconde que l'univers m'offre. Soudain, la rouquine pousse un petit gémissement et ouvre les paupières. Il lui faut quelques secondes pour sortir complètement de ses songes. Lorsqu'elle prend conscience d'où elle est et à côté de qui, elle sourit. Une sensation bizarre naît dans ma poitrine. J'ai l'impression que mon cœur explose et se fait aspirer en même temps. Qu'est-ce que c'est que ça ?

— Je ne te savais pas si enclin aux gestes de tendresse avec tes conquêtes d'une nuit, me lance-t-elle.

Sarcastique dès le matin.

— Je ne le suis pas.

Je lui réponds en poursuivant le parcours de mon doigt. Elle a l'air de trouver ça agréable.

— J'ai donc droit à un traitement différent ?

Je hausse les épaules. Habituellement, j'évite de dormir avec mes coups d'un soir. Je ne le fais que si la situation l'oblige. Je ne suis pas non plus un goujat qui fait dégager une fille de son lit si cette décision la met dans l'embarras. Et lorsque ça arrive, je suis rarement tactile après nos ébats, encore moins le matin. Généralement, je me contente de me lever et de m'en aller sans un mot si la nana dort encore, ou juste avec un « c'était sympa, à plus », si elle est réveillée. Mon attitude avec Kate est insolite et traduit exactement ce que je craignais : je suis déjà trop proche d'elle. J'ai encore envie de la toucher, de la chérir, parce que je suis attaché à elle.

Heureusement, en quittant cette chambre, je pourrai laisser ça derrière moi. Au moins, quand nous retrouverons notre chambre commune à Hillmore, je n'associerai pas ce moment à la pièce. Ce sera plus facile de faire comme si rien ne s'était passé. C'est pour cela que j'ai accepté de lâcher prise ici.

J'espère qu'avoir fait l'amour avec elle nous débarrassera de cette tension sexuelle et stoppera mes pensées incessantes envers elle.

Kate roule sur le dos et s'étire tel un chat qui sort enfin de son panier. Son changement de position me dévoile ses seins nus et l'excitation me saisit. Bon sang, je n'arrive pas à oublier leur fermeté sous mes baisers d'hier.

Elle remarque que je l'observe intensément et étire un petit sourire narquois.

— Tu regrettes déjà, hein ? Tu sais, il n'est peut-être pas trop tard pour un deuxième round.

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant