PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]

Chapitre 11

Média : Evy et Zayn

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Hillmore University, Angleterre

Lundi 2 octobre

[Evelyna]

Depuis que j'ai découvert qu'Isaac avait parié sur moi, je ne traîne plus avec les garçons de l'équipe de foot. Ni avec Shirley et ses copines, d'ailleurs. Je ne voulais créer aucun froid entre ma coloc et son groupe d'amis. De toute façon, j'étais une étrangère et ne me sentais pas à ma place.

Mon amie a passé le week-end à essayer de me faire changer d'avis. Elle craignait que notre relation en pâtisse. Je lui ai donc assuré que ça ne changeait rien pour moi. Nous restons de super colocataires malgré tout et je sais que je peux compter sur elle. C'est ça le plus important. Elle n'a finalement pas eu d'autre choix que d'accepter ma décision.

Aujourd'hui, je l'ai aperçue au loin lors du temps de midi. Elle avait l'air d'avoir mis un peu de distance avec Isaac. Même si je lui ai dit de ne pas lui en tenir rigueur, son comportement l'a déçue. En organisant ce pari, lui, Nathan et Axel ont effrité certaines de leur amitié. Ce ne sera sans doute plus comme avant.

Je me sens coupable de cette situation. C'est stupide, je sais, car je n'ai rien fait, mais c'est plus fort que moi. J'ai beau ne pas le montrer, mon manque de confiance en moi refait toujours surface d'une manière ou d'une autre.

Je chasse toutes ces pensées nocives et me concentre sur la rédaction de ma conclusion. Comme convenu, Zayn et moi nous sommes retrouvés pour achever notre devoir. Nous avons loué une salle de travail à la bibliothèque pour pouvoir discuter sans déranger les autres et sans être nous-mêmes importunés. Depuis deux heures, je suis donc assise en face de lui à la même petite table dans une pièce pas plus grande qu'un studio londonien.

Nous avons chacun lu les parties de l'autre avant de décider qu'il rédigerait l'introduction et moi la conclusion. Nous n'aurons plus qu'à les relire et puis notre travail sera bouclé avec une dizaine de jours d'avance.

Je lève mon regard de mon écran et lui lance une œillade discrète. Il a desserré le nœud de sa cravate qui lui pend maintenant négligemment autour du cou. Il porte plus son pull et il a retroussé les manches de sa chemise jusqu'au coude, ce qui laisse entrevoir les tatouages dessinés sur ses bras. Les cheveux en bataille, il fixe son ordinateur, un cure-dent entre les lèvres et un pli de concentration creusé sur le front.

Plus je l'observe, plus je le trouve beau. J'ai rarement eu l'occasion de mater un garçon. Mon étiquette de bouc émissaire m'a obligée à ne jamais fixer quelqu'un trop longtemps. Je lançais des regards noirs à certains de mes détracteurs, pour leur montrer que je refusais de me soumettre à leur jugement déplorable sur ma personne, mais je préférais éviter les ennuis malgré tout.

Zayn Weston est vraiment agréable à regarder. Je pense que personne ne peut contredire ce point et il le sait. Cependant, sa beauté n'a d'égal que son inaccessibilité. On pourrait croire qu'il joue au type mystérieux pour se donner un genre, mais après seulement un mois de cours avec lui, je peux certifier que ça ne l'est pas. Il déteste vraiment sa popularité et la réputation qu'on lui a assignée.

Ne soyons pas hypocrites. Si Zayn n'avait pas le physique qu'il a, sa personnalité froide et grognonne l'aurait reléguée au rang de « mec bizarre ». Il n'aurait pas été qualifié de mec inaccessible, mais bien de mec paumé.