T.2 | Chapitre 32

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Hillmore University, Angleterre

Lundi 8 avril

[Kate]

Je monte les marches extérieures du bâtiment principal avec appréhension. Je serre mon livre contre ma poitrine comme un bouclier – ce parpaing ne rentre pas dans mon sac et le professeur de cette matière refuse de passer au numérique.

Après ma petite démonstration lors du match de rugby de samedi, il était prévisible qu'en me rendant ce matin à la cafétéria avant d'aller en cours, j'allais faire l'objet de tous les regards. Je n'ai pas ouvert Hillpage, mais je suis certaine d'être à la une de tous les commérages.

Ce n'est qu'une impression, c'est toi qui en fais tout un foin.

Je me répète cela pour me persuader que rien n'a changé, que je suis toujours aussi invisible qu'avant.

Je passe la large porte d'entrée et pénètre dans le hall. Les étudiants qui me remarquent braquent leurs prunelles dans ma direction avant de reprendre leur bavardage. Poursuivent-ils leur conversation ou bien parlent-ils de moi ?

Je me rappelle comme Clara et Laura ont hurlé quand je leur ai annoncé la nouvelle lors de notre appel d'hier.

J'essaye de me convaincre qu'il s'agit de la première option.

Lorsque je passe à côté d'un groupe et que j'entends une fille murmurer qu'elle s'en doutait, que j'étais un peu trop proche de Soren ces derniers temps, je comprends que ça ne sert à rien que je me leurre.

À mon plus grand malheur, je dois accepter d'être le centre de l'attention.

— Ne t'inquiète pas, ils vont finir par s'en lasser.

Je fais volteface et manque de heurter Zayn, un cure-dent en bouche et les mains dans les poches.

— Je l'espère.

Je dissimule mon menton derrière mon livre, comme si c'était suffisant pour disparaitre.

Avant qu'il ne puisse répondre quoi que ce soit, Evy s'approche et noue ses doigts aux siens. Zayn pose sur elle un regard tendre et amoureux.

— Salut, Kate, me lance-t-elle.

— Salut.

Elle scrute l'immense pièce. Nous nous tenons au milieu de cette dernière tandis que nos camarades sont éparpillés ici et là, profitant des dix dernières minutes pour papoter avant de rejoindre leur salle de cours ou leur amphithéâtre.

— Je vois que tout le monde nous regarde, commente-t-elle, presque lasse.

Une fille avec une cicatrice sur le visage, un Untouchable et la nana qui a embrassé son pote réunis au même endroit au milieu des piranhas, bien sûr que tout le monde nous regarde.

J'en fais vraiment des caisses, non ?

— On s'en fout, répond Zayn.

Evelyna acquiesce. Qu'est-ce que j'aimerais être aussi détachée et arrêter de me prendre la tête pour rien !

— Kate !

Je pivote et aperçois que Soren s'avance vers nous. Il provient de l'un des couloirs latéraux. Il nous rejoint et embrasse ma tempe, geste qu'il répète fréquemment. Ça ne me déplaît pas, au contraire, mais je trouve ce constat assez amusant. Bien que nous nous soyons vus pas plus tard qu'avant le petit-déjeuner, il me lorgne comme si je lui avais manqué.

PERFECT ENEMIES [T.1 & T.2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant