Chapitre 39 - Claire

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Petite note pour les dates ! J'ai un gros problèmes avec les dates – j'ai écrit 17 février 2021 sur ma copie d'histoire la semaine dernière. Ce qui veut aussi dire que les dates dans ce livre sont... bancales. Ne voux en faites pas, je vais les noter, tout sera calculable. Pour un certain évènement, en particulier... peu importe. Juste pour vous dire que l'histoire commence le 12 novembre et que, dans ce chapitre, nous somme le 16. Les chapitres ne suivent pas d'ordre chronologique. Je n'ai pas fait exprès.

Mes plus humbles excuses, et bonne lecture !


16 novembre, 9:41 am.

Elle la tenait ! Maeve était là, affaiblie par son suicide raté – vraiment, quelle incapable – et par son état mental des plus défaillant. Elle aurait pu la tuer. Ou, du moins, reprendre l'œuvre que son pauvre frère n'avait pu achever – soit détruire sa vie morceau par morceau.

D'ailleurs, elle avait réussit, du moins en partie. Elle avait déclenché une salve de souvenirs qu'elle espérait douloureux rien qu'en prononçant le mot "frère". Malheureusement, Hailey était arrivée, avait réconforté Maeve et elles avaient joyeusement poursuivit leur chemin. Grâce à un réflexe presque involontaire, elle s'était rendue invisible et la nouvelle venue n'avait pas remarqué sa présence – et par extension son aversion pour Maeve. Parce que Hailey, elle, méritait de vivre pleinement sa vie. Pour cela, bien sûr, elle devait se débarrasser de l'autre, qui gênait autant qu'un grain de sable dans un engrenage. Au départ, sa haine était tournée vers la famille Erin dans son ensemble. Après avoir appris que les parents étaient morts, de même que tous les oncles, tantes, grand-parents et cætera, elle s'était concentrée sur les deux derniers survivants de la famille. Elle avait cru en premier lieu que la fille énoncée dans les documents étaient décédée elle aussi, car elle ne la voyait jamais ni dans le jardin, ni à travers les vitres des différentes pièces, ni... nulle part. Ce ne fut que lorsque le garçon était sorti de la maison, pour quelque raison inutile, qu'elle avait aperçut la silhouette squelettique de Maeve, ramassée sur elle-même devant une fenêtre de l'étage, un livre épais à la main. À cet instant plus que dans sa vie entière, elle avait haï quelqu'un. Cette fille, qu'elle ne connaissait que de nom – nom, qu'elle détestait, au passage, au syllabes dans accroches, qui coulaient comme un filet d'eau calme dans une rivière tumultueuse – lui inspirait le plus profond mépris qu'elle avait jamais éprouvé.

Elle était loin d'être belle – des membres trop maigres, pour ne pas dire décharnés, à peine recouverts d'une chemise blanche élimée et aux manches trop courtes, et des yeux fades, sans vie, cerclés de cernes si profonds qu'ils semblaient incrustés dans ses os. Os qui saillaient, tendant sa peau, prêts à la déchirer en lambeaux fragiles. Mais cette apparence fantomatique ne représentait qu'une minuscule partie de la colère de Claire, qui se concentrait davantage sur la posture de la jeune fille, recroquevillée dans cette grande pièce vide, comme si elle se noyait dans ce trop grand espace. 

Pour dire vrai, elle lui en voulait terriblement car, un autre jour, dans une autre vie, cette pièce aurait pu être sa chambre. Elle aurait pu, si les Erin n'avaient pas été des nobles prétentieux, cohabiter avec cette fille pour quelques temps.

Mais les choses ne s'étaient pas passées comme prévu.

"Claire ? Où es-tu, Claire ? appela sa mère en fermant distraitement les boutons de son manteau

Là ! répondit-elle en surgissant de derrière une commode

La femme sursauta puis sourit, s'accroupit et passa sa main dans les cheveux de sa fille. Yon, son frère, plus jeune qu'elle de deux ans, apparut à son tour, les bras levés dans une demande d'être porté. Mrs Solt prit le petit garçon d'un bras en prit la main de Claire dans l'autre, s'assura que leurs chaussures étaient bien lacées et qu'ils avaient mis leur bonnet sur leurs oreilles, puis sortit de la maison. Son mari, qui attendait sur le trottoir, fixant sa montre nerveusement, leur lança un hochement de tête puis se mit en marche.

Killer Queens [VERSION FRANÇAISE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant