Chapitre 13- Amaël.

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Vendredi 16 Août 2024.

Mon ange, on a un petit problème, déclare Zaven en entrant dans la chambre. J'ai eu mon père au téléphone, et quand il m'a demandé de passer la fin des vacances avec lui, j'ai dit que je préfèrerais rester avec toi...Donc, il a pris deux billets d'avion au lieu d'un, mais si tu veux pas venir, t'es vraiment pas obligé, je comprends.

Un silence prend place dans la chambre avant que je ne me décide à dire :

J'arrive pas trop à parler anglais devant des gens, voire pas du tout.

Il parle français, je suppose qu'il n'a pas tout oublié. Moi, je lui parle anglais par habitude, mais je vais lui demander de te parler en français.

Zaven ne me parle presque jamais de son père, et je ne l'ai jamais rencontré. Ce que je sais, c'est qu'il a dû vivre avec lui et ne voir sa mère que pendant les vacances d'été, mais je n'en sais pas vraiment plus. Cela m'angoisse un peu, je l'admets.

On part quand ? demandé-je, ayant quand même pris ma décision.

Demain matin. Tu es sûr de vouloir venir ?

Je hoche la tête, déterminé. Même si rencontrer son père m'angoisse énormément, j'aimerais bien aller à Londres. Et puis le billet d'avion a déjà été payé, cela me gênerait de refuser d'y aller après ça...Peut-être que je vais apprécier le voyage, qui sait.

J'ai jamais pris l'avion, jugé-je bon d'ajouter.

Mon amoureux vient s'asseoir sur le lit, et il se penche pour déposer un baiser sur ma joue qui me fait immédiatement sourire. Je ferme les yeux alors qu'il me prend dans ses bras, je n'ai besoin de rien de plus. Zaven est là, et je sais qu'il me rassurera si besoin, demain.

Je vais aller prévenir mes parents...Ta mère sait déjà ?

Tes parents aussi, je crois qu'ils m'ont entendu au téléphone. J'ai appelé ma mère juste après.

Nous sommes au gîte, aujourd'hui. Cette nuit aussi, du coup, mais demain nous serons bien plus loin. Zéphyr va être content, il aura Oups rien que pour lui pour le reste des vacances. Ça va être bizarre d'être sans mon chat pendant plusieurs jours, ça ne m'est encore jamais arrivé. Abby, je ne la quittait jamais, et je fais exactement la même chose pour Oups. A ma plus grande joie, Zaven fait la même chose, mais je me doute bien que son père qui n'aime pas les animaux ne l'acceptera pas chez lui.

Je me lève du lit pour descendre au salon où sont mes parents et les prévenir que Zaven et moi partons demain, même s'ils sont sûrement déjà au courant. Et effectivement, je n'ai pas besoin de dire grand-chose, ma mère me demande simplement d'être prudent et de prendre des photos. Mon père me dit qu'il ramènera Oups à la maison lorsqu'ils rentreront, ce qui me rassure énormément. Moi, je leur demande de m'envoyer des photos de Oups s'ils arrivent à le voir sans aller chez la mère de Zaven. Mais puisqu'ils sont amis, cela ne devrait pas poser problème.

Rassuré, je remonte dans ma chambre. Zaven est étalé sur le lit, les yeux rivés sur le plafond. Et mon cœur loupe un battement en le voyant, la courbe de ses lèvres vues de côté, ses cheveux bruns disposés sur l'oreiller, ses cils bien plus longs que les miens, son torse qui se soulève tranquillement au rythme de sa respiration, son nez si joli...

Je me dépêche d'aller m'installer avec lui sur le matelas. Il passe son bras sous ma nuque pour que je puisse me positionner confortablement, il caresse mon épaule du bout des doigts. Je crois que mes moments préférés avec Zaven peuvent être ceux-là. Juste nous deux, aucun besoin de paroles, juste des contacts tout doux. Rien de plus. Juste Zaven et Amaël, juste lui et moi.

.

Combien d'heures d'avion ? finis-je par demander.

Deux heures, à peu près. C'est pas très long, tu verras.

Je hoche la tête. Prendre l'avion me stresse, mais comme Zaven sera à côté de moi, tout ira bien. Zaven est toujours constant, comme un astre qui gravite autour du soleil.

***

Vous revenez bientôt ? renifle Zéphyr, accroché à la jambe de son frère.

Bientôt, promet le brun.

Nous repasserons rapidement par ici avant de retourner chez moi chercher Oups puis aller à l'appartement.

Zéphyr lâche brusquement Zaven pour venir agripper mon bras. Emu par l'évidente tristesse qui envahit le petit garçon, je m'agenouille pour le prendre dans mes bras et lui promettre que nous revenons vite. Mon amoureux nous rejoint pour un câlin collectif qui rassure le petit rouquin.

Zéphyr accepte enfin de nous laisser partir. Main dans la main, mon amoureux m'entraîne dans la salle d'embarquement après que nous ayons dit au revoir à nos parents. C'est parti.

Le cœur battant, c'est une dizaine de minutes plus tard que nous montons dans l'avion, et c'est avec joie que je découvre que ma place est à côté du hublot, Zaven juste à côté de moi. Il reprend ma main dans la sienne en constatant de ma nervosité. Je ne peux plus me défiler, à présent, je vais prendre l'avion et rencontrer son père.

On le verra à peine de toute façon, marmonne Zaven pour lui-même.

Il ne rajoute rien, et je comprends qu'il se parlait réellement à lui-même. Il parle de son père ? Pourquoi nous faire venir pour nous voir à peine ? Je ne comprends pas trop. Je suppose que je finirai par avoir une explication...

Nous avons droit à un petit discours de la part des hôtesses de l'air pour expliquer différentes choses, un message du commandant de bord nous parvient grâce aux hauts parleurs, et c'est finalement le moment du vrai départ. Une bouffée d'angoisse emplit mes poumons alors que l'air me paraît de plus en plus difficile à inspirer. Seule la main de Zaven dans la mienne et sa tête contre mon épaule me rappellent à la réalité.

Ça va super vite...balbutié-je, le cœur battant.

Dès qu'on sera dans les airs ça ira, promis. Tout va bien se passer Amaëlou, promis.

Il dépose un baiser sur ma joue avec une grande douceur. A présent penché vers moi, le visage face au mien et la main perdue dans mes cheveux blonds, il me rassure énormément. Mon amoureux est parfait.

Puis enfin, mon angoisse disparaît brutalement quand l'avion se stabilise au milieu de l'étendue bleue qu'est le ciel. Je prends une grande inspiration avant de déposer un baiser sur les lèvres de Zaven qui me regardait toujours avec inquiétude.

Le pilote ou je ne sais qui d'autre annonce qu'on peut détacher nos ceintures, mais j'y prête à peine attention. Je préfère embrasser Zaven pour achever de faire partir mon angoisse.

Pendant notre baiser, je le sens détacher ma ceinture. Juste après ça, il recule pour faire de même avec sa ceinture, j'inspire tranquillement. Je ne suis pas au bout de mes angoisses aujourd'hui, je le sais bien : mais au moins, c'est déjà ça de passé. 

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