Chapitre 7- Sam.

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Dimanche 11 Août 2024.

Sérieusement, prenez une chambre d'hôtel...

Je sursaute et me détache brusquement de Joshua en entendant la voix de Mina, la colocataire et meilleure amie d'Anna. C'est vrai que de s'embrasser sur le canapé n'était peut-être pas la meilleure idée du siècle, mais pour ma défense, c'est Jojo qui a commencé. Et qui étais-je pour refuser cela ? Et bien je vais vous le dire, mon envie de refuser un baiser était aussi petite qu'une fourmi en malnutrition.

Comment ça, vous n'avez jamais vu de fourmi dans un état de malnutrition ? C'est normal, elles sont donc trop petites pour être vues à l'œil nu, c'est bien connu. Donc, j'ai raison, vous avez tort, et puis voilà. Vive Sam. Donc vive moi, en gros.

Prendre une chambre d'hôtel à chaque fois qu'on s'embrasse ça nous coûterait cher, fais-je remarquer pour pallier au silence qui s'est installé dans le salon.

Obsédés, réplique Mina.

Même pas vrai.

Un léger rire retentit derrière moi, celui de Joshua. Et un grand sourire s'installe sur mon visage en entendant cela, c'est si rare qu'un rire lui échappe devant d'autres personnes, et ça me rend infiniment fier de lui.

Anna était fatiguée, elle est déjà partie dormir depuis une vingtaine de minutes. Jojo, Mina et moi, nous regardions un film très peu intéressant, et c'est donc pour ça qu'on a commencé à s'embrasser pendant que Mina se préparait un chocolat chaud dans la cuisine. Je rectifie, que Joshua a commencé à m'embrasser, car répétons-le, je ne suis responsable de rien. Rien du tout, tout est de la faute de Jojo.

On va aller s'embrasser dans ma chambre, alors, déclare mon copain en glissant sa main dans la mienne.

Vous voyez, je ne suis responsable de rien, c'est lui qui commence. Un fou ce garçon.

Incapable de résister, je me contente de saluer Mina de ma main valide, et je me laisse entraîner dans la chambre sans un mot. Je ne vais évidemment pas l'avouer, mais je suis très content qu'on aille s'embrasser dans la chambre, c'est plus confortable que dans le salon.

Bonne nuit ! nous dit Mina avant que nous ne disparaissions.

Puisque nous sommes des enfants prévoyants, nous nous sommes déjà brossé les dents avant de regarder le film, donc nous n'avons même pas besoin de faire une pause très chiante dans la salle de bains.

Arrête de regarder mes pieds, sale fétichiste.

Tu as encore tes chaussettes, Sam. Et tes pieds sont sous la couette, me fait remarquer mon copain.

Comment tu sais si tu regardais pas ? Fétichiste.

Visiblement décidé à me faire taire, Joshua fait passer sa main derrière ma nuque pour me rapprocher de lui et il plaque ses lèvres contre les miennes. J'expire doucement par le nez, ravi que mon plan diabolique ait fonctionné comme prévu.

Pour les plus idiots d'entre vous, mon plan était de dire n'importe quoi dans le but qu'il finisse par en avoir marre et me fasse taire avec des baisers. Et ça a fonctionné, ce qui prouve une fois de plus que je suis un génie.

La main de Joshua quitte ma nuque pour se placer sur ma joue droite, bientôt rejointe par sa deuxième main sur mon autre joue. Les yeux fermés, je savoure le contact de ses mains douces sur ma peau, de ses lèvres sur les miennes, de la douceur de chacun de ses mouvements. Notre baiser est relativement lent et calme, j'en profite un maximum. J'adore l'embrasser.

Et dire qu'avant de connaître Joshua je pensais que je n'aimais pas embrasser...Je ne savais juste pas que la seule personne par qui je pouvais être réellement attiré était Joshua et personne d'autre.

A bout de souffle, je romps le baiser et appuie mon front contre le sien. Mon problème, c'est que malgré les nombreux baisers que j'ai partagés avec Joshua, il y a toujours des moments où j'oublie de respirer parce qu'il me coupe le souffle tant il est incroyable. Et je manque donc de m'étouffer. Il se produit trop de choses quand on s'embrasse, comme mon cœur qui bat bien trop vite, mon cerveau qui n'arrive plus à réfléchir, des frissons qui apparaissent alors qu'il fait huit mille degrés à l'ombre en plein été...et j'oublie également de respirer. Je ne suis décidément pas doué.

Il faut vraiment que tu apprennes à respirer, rit doucement mon copain.

Respi-... Quoi ?

Il rit encore, et je regrette fortement de ne pas avoir d'appareil photo à la place des yeux, j'aurais aimé immortaliser ça. Ses sourires sont les plus beaux du monde, je le pense sincèrement.

Tu sens bon, ajouté-je. Je t'ai déjà dit à quel point j'aime ton odeur ?

Seulement un milliard de fois, je ne suis pas sûr d'avoir retenu.

J'éclate de rire sous son regard amusé. Il n'a toujours pas retiré ses mains de mes joues, ce qui bloque totalement ma vision périphérique et ne me permet que de voir Joshua, ce qui est loin de me déplaire.

Je suis jaune de fatigue, soupiré-je.

Après vert de faim en première, c'est jaune de fatigue ? D'accord.

Il enlève ses mains de mon visage et s'allonge, je m'empresse de me blottir contre lui avec un soupir d'aise. J'ai beau être assez loin de chez moi, dans un endroit que je ne connaissais même pas la semaine dernière, dans un lit vraiment petit, je me sens extrêmement bien. Parce que Joshua est là, et que c'est maintenant lui, ma véritable maison.

Dors bien, mon amour.

Argh. Il est fou. Mes lèvres s'étirent en un sourire que je cache contre son tee-shirt qui sent les cookies, il se penche pour embrasser le sommet de mon crâne avant d'éteindre la lumière.

Bonne nuit Jojo...marmonné-je, le visage toujours dissimulé dans le tissu de son vêtement.

Je l'aime tellement. Et ce qui est encore mieux, c'est que je n'ai aucun doute sur l'amour qu'il me porte, je sais qu'il est totalement sincère. Toutes les preuves d'amour auxquelles j'ai droit, même si je sais que c'est souvent vraiment compliqué pour lui, tous les sourires qu'il m'offre, le fait qu'il arrive à laisser la lumière allumée quand il prend sa douche depuis que nous sommes en couple, le fait qu'il ait enfin réussi à espacer ses séances chez le psychologue, les lettres d'amour qu'il m'a écrites...

Je suis terriblement amoureux de lui, je suis tellement fier de lui, de tout ce qu'il a accompli et de son courage immense.

Et je serai toujours là pour le soutenir et l'aider à devenir celui qu'il veut être, un Joshua qui arriverait à surmonter ses traumatismes. Il a réussi à venir à bout de certains, bien qu'il en subsiste des mirages, mais dans tous les cas, je suis là pour le rassurer.

Tant que je suis là, il ne sera jamais seul. Jamais.

Je t'aime, Sam, ajoute-t-il alors que je me sens partir dans le sommeil.

Je t'aime aussi mon coeur, réponds-je immédiatement, ému.

Je souris grandement contre son tee-shirt, mon sommeil s'étant un peu éloigné. Pendant de longues minutes, j'écoute tranquillement la respiration apaisée de mon copain, respiration qui ralentit peu à peu alors qu'il sombre dans le sommeil.

Il ne tombe pas dans les bras de Morphée, il tombe dans mes bras. Je trouve cette phrase amusante, car je sais que c'est une expression, mais j'aime bien la modifier pour qu'elle corresponde mieux à nous. Alors, rectifions : Joshua tombe dans les bras de Sam.

Parfait.

Je m'endors à mon tour, heureux d'être dans les bras de mon amoureux qui me serre doucement contre lui. 

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