Chapitre 4- Joshua.

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Vendredi 09 Août 2024.

Je hais la SNCF. Cela fait déjà vingt minutes que Anna et moi sommes à la gare, et le train de Sam n'est toujours pas arrivé. Il me manque, j'ai tellement hâte de le revoir. Son odeur me manque, sa voix me manque, dormir avec lui me manque, l'embrasser me manque, évidemment. Tout me manque chez Sam, je suis vraiment heureux qu'il vienne passer une semaine ici avec Anna et moi.

Je vois un train arriver, déclare ma sœur. Je pense que c'est le bon.

J'espère, lâché-je en regardant le train entrer en gare.

Le regard attendri de ma sœur se pose sur moi, mais je n'y fais déjà plus attention. Je viens de reconnaître le visage de mon copain à travers une vitre, et le train est maintenant presque arrêté. Sam m'adresse un sourire tout en me saluant de la main, je sens les battements de mon cœur s'accélérer un peu. Le train s'immobilise, et enfin, les portes s'ouvrent. Le blond se précipite dehors, vers moi, son sac sur le dos, un grand sourire sur les lèvres et les yeux pétillants.

Je l'accueille dans mes bras, appuyant mon front contre le sien avec bonheur. Je n'attends pas très longtemps avant de décaler mon visage et poser mes lèvres contre les siennes, mon cœur fait une embardée et nous partageons tranquillement la même expiration. Puis, seulement après ça, il recule d'un petit pas et dit :

Coucou Jojo, bonjour Anna !

Salut Sammy, rit la brune. Le voyage s'est bien passé ?

Ma soeur a refait une coloration pour retrouver sa couleur de cheveux d'origine.

C'était long, grimace Sam. Et un bébé pleurait tout le long. Mais à part ça, ça allait. Il était trop pénible le mioche, les parents faisaient semblant de rien entendre, mais nous on entendait très bien. Trop bien même.

Je me colle à mon copain pour déposer un baiser sur sa joue. Un petit sourire s'insinue sur ses lèvres rosées alors qu'il semble oublier instantanément ses problèmes avec ce bébé. Il glisse tranquillement sa main dans la mienne, je détache la bretelle de son sac de son épaule droite et le récupère pour le porter à sa place. Les yeux de Sam brillent joyeusement, j'adore le voir ainsi.

On y va ? J'ai soif, j'en peux plus, intervient Anna.

Allons-y, j'ai soif aussi.

Nous sortons tous trois de la gare. Elle n'est pas très loin de l'appartement que ma sœur partage avec sa meilleure amie, Mina. Quel dommage, il n'y a pas de chambre de libre pour Sam, il va devoir dormir avec moi. Trop nul. Je n'ai pas dormi avec lui depuis jeudi dernier, j'ai hâte d'être ce soir.

Quelques minutes de marche plus tard, nous arrivons à l'appartement. Mina n'est pas encore là, elle rentre à dix-huit heures aujourd'hui. Elle revient donc dans trois heures et vingt-huit minutes. Je ne vais pas commencer à compter les secondes, même si je pourrais le faire. J'ai mieux à penser pour le moment.

Une fois entrés, Anna se dépêche de boire avant de repartir immédiatement : elle aussi reviendra à dix-huit heures, elle veut faire des courses avant que Mina ne rentre. Ce qui veut dire que je suis seul avec mon copain pour les trois prochaines heures, c'est génial. Je suis tellement content que Sam soit ici, le voir dormir dans mes bras me manque.

A tout à l'heure les garçons, s'exclame Anna en sortant.

A peine la porte refermée, Sam se met à sautiller joyeusement devant moi. Le blond était déjà vraiment énergique lorsqu'il avait des problèmes au genou, mais maintenant que son genou est guéri, il est intenable. Ses mains dans les miennes, il finit par arrêter de sautiller pour se blottir dans mes bras. J'appuie ma joue contre la sienne, mon estomac se tord.

Mon amour, soufflé-je, ne sachant pas quoi dire d'autre.

Tu m'as trop manqué, réplique-t-il immédiatement. Ta grand-mère est imbattable, j'en ai marre.

Elle m'a appelé hier, ça lui a vraiment fait plaisir que tu ailles la voir.

Le sourire de Sam ne semble pas vouloir le quitter, et c'est tant mieux. Je m'autorise moi aussi à laisser apparaître un petit sourire, les yeux de mon copain s'écarquillent et il revient précipitamment vers moi, collant ses lèvres aux miennes. Un frisson roule le long de mon dos, je pose délicatement mes mains sur sa taille en répondant immédiatement à son baiser, le cœur battant.

Il fait souvent cela. Il appelle ça "embrasser mon sourire", et j'adore ce terme. C'est beau, c'est mignon, cela lui ressemble.

Mon coeur, soupire-t-il quand il finit par rompre le baiser.

Cela fait presque deux ans que nous nous connaissons, cela fera deux ans que nous sommes ensemble le premier décembre - entre quinze heures trente et seize heures trente - mais nous faisons toujours exactement la même taille, ce qui est absolument parfait. J'en suis pleinement convaincu, nous sommes fait pour être en couple, c'est une évidence. Maintenant, je n'oserais même plus imaginer ma vie sans Sam. Mon futur se passera avec lui, c'est certain.

Nous nous installons sur le canapé, il s'assoit contre moi et niche son visage contre mon cou. Ses lèvres se posent à trois reprises sur ma peau, je ferme les yeux pour profiter au mieux de ce contact si agréable. Je suis tellement amoureux de mon copain.

Je t'aime, chuchote le blond.

Je t'aime aussi, Sam.

Mon copain se presse un petit peu plus contre mon corps, je rouvre les yeux. Anna a vraiment eu une bonne idée en me demandant de faire venir Sam ici. Demain, nous allons regarder une pièce de théâtre à quinze heures trente, je ne sais pas encore laquelle, mais Anna m'a promis que cela me plairait.

L'appartement est joli, j'aime bien. Je dors où moi ? Avec toi j'espère, j'ai pas envie de dormir tout seul, enchaîne rapidement Sam.

Viens, je vais te montrer.

Nous nous levons et j'entraîne mon copain vers notre chambre. J'ouvre la porte, entre et dépose son sac près du mur avant de m'avancer vers le lit. J'entends la porte se refermer derrière moi, Sam passe ses bras autour de mes épaules la seconde d'après, son menton se pose près de mon cou.

T'aimes bien ? Ce n'est pas trop petit ? m'inquiété-je.

C'est parfait Jojo, t'en fais pas. T'es là, c'est forcément parfait. Et puis un lit petit me donne une excuse pour me coller à toi toute la nuit.

Je me tourne brusquement vers Sam, il sourit malicieusement alors que j'appuie mon nez contre le sien. Un petit rire lui échappe, il détache ses bras de mon cou pour faufiler ses mains dans les miennes. J'incline légèrement la tête sur le côté pour capturer ses lèvres durant une dizaine de secondes - précisément douze secondes - et la douceur de ce baiser me fait fondre.

Je peux aller prendre une douche ? Et ensuite on pourra s'allonger un peu ? Le trajet en train m'a épuisé, j'ai envie de me reposer avec toi.

Bien sûr, je vais te montrer la salle de bains.

Sam se détache de moi, il part fouiller dans son sac pour prendre des vêtements propres. Je reconnais l'un de mes tee-shirts, qu'il a probablement dû piquer chez moi, et également un pantalon qui m'appartient. Il a pris toute mon armoire avec lui ?

Je m'approche du lit pour prendre mon déodorant que je lui passe, il me remercie avec un grand sourire, puis je le guide jusqu'à la salle de bains. Je lui sors une serviette de douche propre, dépose un rapide baiser sur sa joue et le laisse prendre sa douche tranquillement, retournant dans la chambre pendant ce temps. Je m'étale confortablement sur le lit avec fatigue.

Mon cœur loupe un battement lorsque Sam revient, une odeur de cookies émanant de son tee-shirt et les cheveux humides. Il ne me laisse pas le temps de me redresser, il s'allonge directement contre moi, appuyant ses cheveux blonds contre mon cou. Je referme les bras autour de sa taille pour le garder contre moi.

Je me sens mieux, ça fait du bien de prendre une douche. Comment t'as pu me faire des câlins alors que je puais le train ? T'es complètement fou Jojo, je vois pas d'autre solution.

Fou de toi, Sam, comme toujours. 

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