Vendredi 23 Août 2024.
Seulement quelques jours que nous sommes ici, pourtant je n'en peux plus. Le père de Zaven est de pire en pire, que ce soit avec son fils ou avec moi. Je comprends parfaitement pourquoi mon amoureux ne me parlait jamais de son père, avant que l'on vienne ici.
Heureusement qu'il n'est pas souvent à la maison et que je peux rester juste avec Zaven la plupart du temps, parce que je sature vraiment. Mais je tenais à peu près jusqu'au repas de tout à l'heure, où le père de Zaven a été tellement désagréable avec des remarques si méchantes. Méchantes au point que lorsque nous avons enfin pu fuir dans la chambre, mon amoureux a fondu en larmes dans mes bras.
Et il pleure encore maintenant, alors que nous sommes en haut depuis presque une demi-heure. Je ne vois pas son visage, mais son corps est secoué de sanglots et il s'accroche si fort à mon tee-shirt que ses jointures sont aussi blanches que le tissu.
J'ai beau lui dire tout ce que je peux, essayer de le rassurer, j'ai l'impression que ça empire tout et que ses sanglots redoublent d'intensité à chaque fois. Dans un dernier essai, j'appuie ma joue contre ses cheveux et je chuchote :
— Tu peux pleurer, Zaven, aussi longtemps qu'il le faudra. Je reste avec toi, promis. Je suis là, ça va aller...
Pour la première fois depuis trente minutes, il lève la tête vers moi. Ses yeux sont gonflés et rouges, des larmes maculent ses joues, la tristesse est noyée dans son regard. Sa lèvre tremble, il hoquète faiblement quelques mots :
— Je veux rentrer à la maison...
Sa voix suppliante me brise instantanément le cœur. Il faut qu'on rentre, je refuse de rester ici plus longtemps. Je détache ma main droite du corps de Zaven, qui me regarde aussitôt d'un air paniqué, et je me dépêche de prendre des billets d'avion pour tourner le téléphone vers lui. On part ce soir.
Ses yeux bruns se remplissent encore une fois de larmes, il s'accroche encore plus fort à moi en répétant "merci, merci..." en boucle, une vingtaine de fois. Le coeur en miettes, je dépose des bisous sur ses cheveux, son front, je caresse son dos et sa nuque. Je n'ai jamais vu Zaven dans cet état, et cela me terrifie. Est-ce qu'il se sent aussi mal et aussi impuissant lorsque c'est moi qui pleure dans ses bras ?
— On va rentrer, ça va aller, promis. On va rentrer, on va rentrer...Je t'aime, je t'aime, je t'aime.
Un nouveau sanglot le secoue violemment, il me remercie une nouvelle fois.
Les minutes passent, ses larmes se tarissent si bien qu'il finit par s'endormir, épuisé d'avoir tant pleuré. J'en profite pour me lever et faire nos valises pour qu'on puisse partir quand il sera l'heure, et je trouve même le courage de réserver un taxi. Pas question de demander quoi que ce soit à son père.
Je prépare ensuite un réveil pour dix-sept heures, puisque nous devrons partir à dix-sept heures quinze afin d'être à l'heure à l'aéroport, et je vais m'installer contre Zaven. Je me blottis contre lui et je ferme les yeux, rassuré de le sentir s'agripper à moi même s'il est endormi. J'embrasse doucement son front avant de m'installer bien confortablement.
***
Mon réveil retentit dans la pièce, mais ce n'est pas ça qui me fait ouvrir les yeux, ce sont des petits baisers déposés sur mes joues et mon nez. Mes paupières s'ouvrent, le soulagement me submerge : Zaven a retrouvé son sourire. Je me redresse précipitamment pour me réfugier dans ses bras. Il rit, son nez s'appuie contre mon oreille.
— Je t'ai pas répondu, tout à l'heure, mais je t'aime aussi mon ange...
Je frissonne en fermant les yeux.
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Dernier acte
RomansaUne université, deux groupes qui se rejoignent. Trois couples différents. SUITE DE CINQ ACTES ET DE LAST NIGHT !