Chapitre 9 : Envolons-nous (3/4)

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Il fut donc convenu que les garçons nous fassent une petite démonstration de vol. Ils s’élancèrent tous les trois dans les airs, tels des oiseaux de proie, montèrent haut dans le ciel, puis firent le tour de quelques arbres, avant de revenir vers nous. En les regardant, ça avait l’air si simple et ils étaient si gracieux dans leur ballais aérien.

En revenant, ils en profitèrent pour nous donner quelques conseils, avant que nous ne tentions nous-mêmes l’expérience. Nous devions croire fermement en notre capacité à être aussi légères que l'air, et nous laisser emporter.

Tandis que j'écoutais nos amis, et au milieu de toute cette excitation générale, j’eus une fois de plus l’impression désagréable d’être épiée. Je ressentais comme une présence dérangeante depuis quelques minutes. L’aura dégagée me rappelait d’ailleurs quelque chose de familier ; ou peut-être quelqu’un.

Je regardai furtivement aux alentours, mais n'apercevant personne de ma connaissance, je ramenai rapidement mon attention sur la leçon et sur les explications de notre tuteur, ne voulant pas perdre une information importante.

Etrangement, cette sensation désagréable disparue quelques instants plus tard ; aussi soudainement qu’elle était apparue; au point même que j'en vins à me demander si je ne l'avais pas tout bonnement imaginée. Peut-être étais-je simplement trop sur mes gardes ?

Ce fut à notre tour de tenter notre chance et de partir à la conquête du ciel. Nos premiers essais de vol ne furent pas terribles. Pourtant, en regardant les garçons quelques minutes plus tôt, ça avait eu l’air abordable. Mais en réalité, c’était assez compliqué.

Nous nous y reprîmes à plusieurs fois avant d’arriver à décoller du sol ; sautant maintes fois, avec à chaque reprise l'espoir sincère de ne pas sentir nos pieds toucher à nouveau le sol dur. Ce n'était pas chose aisée de se convaincre que nous pouvions être aussi légères que de l'air. De plus, nous devions répéter la formule magique à chacune de nos tentatives. Seul Asami eu plus de chance. Elle réussit à flotter au bout de son troisième essai.

Une fois la première étape accomplie, je pensai alors que le plus dur était derrière moi ; mais c’était faux. Je me faisais des illusions. Le plus dur restait à faire : s'élever dans les airs, de plus en plus haut, puis se diriger, et enfin arriver à réaliser la trajectoire que nous avions en tête. Nos essais n'étaient pour l'instant pas glorieux.

Pour nous aider à y parvenir, nous fûmes rejointes par nos coéquipiers respectifs. Ils allaient nous prêter main-forte dans notre apprentissage des bases du vol. Travailler en pair allait nous aider à progresser plus facilement.

Masato m’aida à voler droit et dans le bon sens, en me donnant tout d’abord des indications et des conseils, puis en me rejoignant dans les airs. Il prenait son rôle de coach très au sérieux et je ne pouvais que m’améliorer grâce à ses conseils et sa patience envers moi.

Il prit ma main et nous fîmes un petit tour ensemble. C’était bien plus simple avec lui pour me guider ; un peu comme quand on chaussait des patins pour la première fois et qu’une âme généreuse était là pour nous diriger et nous soutenir, avant que nous ne puissions nous envoler de nos propres ailes, sans tomber à tout va.

Après un certain temps, Takuma nous rappela au sol et l’entraînement toucha à sa fin. Demain nous allions continuer sur la même lancée et essayer de voler seules cette fois-ci.

J’étais impatiente ! Il fallait dire que la sensation de voler était incroyable. C'était agréable de se sentir portée par le vent, et on se sentait tellement libre ; comme si tout était possible, comme si nous pouvions aller là où bon nous semblait, voire même explorer d'autres horizons. Dommage que cette discipline consomme autant d'énergie..., pensai-je.

Aiko - Deux Mondes, Un Seul UniversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant