« Où suis-je ? Quel est cet endroit ? Tiens, mais ce ne sont pas mes vêtements ! Qu'est-ce que je fais avec et pourquoi je les porte ?... Pourtant c'est étrange, j'ai l'impression de les avoir déjà vus quelque part ; comme dans un souvenir lointain qui s'efface... »
Personne n'était là pour répondre à mes interrogations. Seul un homme étrange se tenait près de moi. Un homme qui, pour seule réponse a toutes mes questions, me demanda de le suivre en fermant les yeux.
Il arborait un sourire radieux et ne semblait pas le moins du monde perturbé par la situation actuelle ; comme si tout ceci était tout à fait normal.
N'ayant d'autre choix et ne sachant de toute façon pas où j'étais, je décidai de le suivre et de suivre ses indications ; la tête remplie par toujours plus de questions.
« Tu es la personne que je cherche depuis longtemps » ; voilà la seule chose qu'il daigna bien me révéler au cours du trajet. Il garda le silence le reste du temps. Je ne pus obtenir aucune autre information.
Il me guida par la main sur ce qui me parut être une éternité, vérifiant de temps à autre si je respectais ses recommandations, principalement celle de garder les yeux fermés. Je n'étais pour le moins pas rassurée. Où pouvait-il bien m'emmener ? Puis soudain, il stoppa sa course. Je sentis sa main quitter la mienne et j'entendis ses pas s'éloigner. J'étais à présent seule et désorientée.
Quand je pus de nouveau ouvrir les yeux, je fus étonnée de voir une immense foule rassemblée devant moi. Toutes ces personnes avaient l'air plutôt jeunes, je dirais qu'elles devaient être adolescentes ou jeunes adultes. Tout le monde avait les yeux braqués sur moi et je me demandais bien pourquoi ; jusqu'au moment où je réalisai que l'homme m'avait conduite au beau milieu d'une scène de concert. Mon nom était écrit en gros et scintillait au-dessus de cette scène. Je remarquai aussi la présence d'un micro dans ma main droite ; chose étonnante, car elle était vide il y a encore quelques instants.
Stupéfaite, je ne pus cacher mon désarroi ; mon regard se portant tour à tour du micro placé dans ma main, à la foule qui scandait mon nom.
« Ne me dîtes pas que ce qu'ils attendent tous, c'est que je chante !? », me demandais-je intérieurement paniquée, tout en me figeant face à la foule.
Les questions se bousculèrent une nouvelle fois dans ma tête : « Qui était cet homme ? », « Pourquoi me cherchait-il ? », « Pourquoi m'avait-il conduite au milieu d'une scène de concert ? ». Et le plus important, « Comment m'étais-je retrouvée dans un endroit aussi étrange ? Qui plus est, que je ne connaissais absolument pas ? ». Je sentis une grande peur m'envahir, à la hauteur de mon inquiétude grandissante, et mes membres commencèrent à trembler. Ma gorge se noua et commença à me faire souffrir. J'étais pétrifiée. Mon cœur se serra dans ma poitrine et se mit à battre à tout rompre. De la sueur commença à perler sur mon front.
Dès que mes membres m'obéirent à nouveau, je m'enfuis de cette scène qui m'était apparemment destinée et où il m'avait, lors d'un bref instant, semblé apercevoir la silhouette bienveillante de ma mère à mes côtés...
Titititi, titititi, titititi...
J'ouvris les yeux en grand à l'entente d'une sonnerie d'alarme qui ressemblait fortement à celle de mon réveil. Ma respiration était rapide et j'avais des sueurs froides. Reprenant contenance, je regardai autour de moi et fus soulagée de constater que tout ce qui s'était passé jusqu'ici n'était qu'un horrible cauchemar, et que j'étais bel et bien seule dans ma chambre. Mon regard se posa ensuite sur mon réveil. Il indiquait sept heures. Dans une heure, les cours commenceraient.
Je pris mon courage à deux mains et sortis de mon lit. Je me préparai, m'habillai, déjeunai et partis pour le lycée, en n'oubliant pas de souhaiter une bonne journée à mon père avant de quitter la maison.
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Aiko - Deux Mondes, Un Seul Univers
FantasyQue se passe-t-il quand tout votre monde et ce que vous avez toujours connu se retrouve chamboulé à jamais ? Je m'appelle Aiko Hazuna et j'ai 17 ans. Je vis actuellement seule avec mon père, ma mère étant morte lorsque j'étais toute petite. Je n'ai...