- Très bien, allons la cueillir, dit Buichi. Je pense que le plus simple serait de la saisir depuis les airs. Nager ne me semble pas être une bonne idée. Qui sait ce qui peut se cacher au fond de ces eaux.
- Je veux bien essayer de l'attraper, déclarai-je.
- Fais attention Aiko. Il ne faut pas que tu oublies d'y aller en douceur, me rappela Masato. Si tu l'effraies, elle disparaîtra et nous ne pourrons plus la capturer. Essais de la mettre en confiance.
- Je vais essayer, leur assurai-je.
Je leur offris un sourire résolu, se voulant à la fois rassurant et confiant ; puis m'envolai m'acquitter de ma tâche.
Une légère brise faisait onduler la surface de l'eau, berçant tendrement la nymphlorus qui oscillait paisiblement de droite à gauche.
Une fois à hauteur de la plante, je m'approchai tout doucement de l'eau, descendant le plus lentement possible, de peur d'effrayer ma cible. Je ne voulais pas risquer de faire un geste brusque et, de ce fait, la faire fuir.
Malgré toutes mes précautions, je la vis tout de même devenir de plus en plus transparente à mesure que je gagnais du terrain ; comme si elle avait ressenti la menace. Il fallait à tout prix que j'essaie de la rassurer et d'arrêter son geste avant qu'elle ne disparaisse totalement.
La seule idée qui me vint à l'esprit fut celle de lui parler. Takuma m'avait révélé ce matin que cette fleur comprenait parfaitement le langage humain, même si elle n'était pas en mesure de nous répondre par la parole. J'espérai de tout cœur que cette idée marcherait. De toute façon, je n'avais rien à perdre en tentant ma chance.
- Attends Nymphlorus ! Je ne te veux aucun mal, je t'assure, tentai-je de la rassurer. J'ai besoin de certains de tes pétales pour une potion, mais je ferai très attention à toi. Tu es une fleur très précieuse et je t'assure que tu ne seras pas blessée. Je te promets qu'on reviendra ensuite te remettre dans ton habitat naturel, lui certifiai-je sur un ton bienveillant.
Takuma m'avait également informé que cette plante ne mourrait pas tant qu'on la laissait baigner dans de l'eau ; comme elle l'était à l'état sauvage. Il fallait seulement lui prévoir un réservoir dans lequel la transporter. Ses racines avaient la capacité de se reformer immédiatement. On pouvait donc tout à fait la cueillir, puis venir la remettre dans son état naturel par la suite, si on prenait soin d'elle comme il se devait.
Je vis la fleur reprendre des couleurs à mesure que je m'exprimais. Elle devait certainement ressentir ma sincérité et ma bienveillance à son égard.
Tout en continuant de lui parler, j'avançai mon bras lentement vers elle. Ma main n'était plus qu'à quelques centimètres et la fleur ne s'était plus rendue invisible. Je pensais avoir réussi à la convaincre et pouvoir enfin la cueillir. Mais lorsque mes doigts furent finalement sur le point d'effleurer cette dernière, elle devint soudainement invisible, comme ayant senti une nouvelle menace. Au même moment, une main à la peau bleutée, ne semblant pas appartenir à un être humain, jaillit de l'eau, s'agrippant à mon bras avec fermeté avant de m'entraîner brusquement vers le fond.
Depuis la rive, mes amis me virent disparaître tout à coup au beau milieu de l'étang. Tous crièrent mon nom. Je les entendis, malgré le bruit atténué par l'eau environnante, mais ne pouvais leur répondre. La créature marine me tirait toujours plus profondément avec elle. Il fallait que je trouve quelque chose pour me libérer et vite ! Sinon j'allais finir par manquer d'air...
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- Aiko !!, s'exclama Asami avec effroi. Elle se tourna vivement vers ses camarades. Mais qu'est-ce que c'était que cette chose !? Il faut aller aider Aiko !, s'écria-t-elle paniquée.
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Aiko - Deux Mondes, Un Seul Univers
FantasyQue se passe-t-il quand tout votre monde et ce que vous avez toujours connu se retrouve chamboulé à jamais ? Je m'appelle Aiko Hazuna et j'ai 17 ans. Je vis actuellement seule avec mon père, ma mère étant morte lorsque j'étais toute petite. Je n'ai...