Aiko - Deux Mondes, Un Seul Univers

Chapitre 11 : Une quête bien étrange (3/4)

Isamu brisa le silence.

- Vous avez vraiment tous peur de ces créatures ?, répliqua-t-il. Sérieusement... Je vais y aller moi, alors, se résigna-t-il.

- Génial !, s'exclama Asami, soulagée. On a notre volontaire ! Et t'inquiète, on est là pour couvrir tes arrières, déclara-t-elle toute joyeuse.

Elle avait retrouvé sa bonne humeur tout d'un coup. Et je ne saurais trop dire pourquoi, mais c'était comme si elle avait l'air de s'amuser en ce moment précis ; chose qui ne lui était pas arrivée depuis que nous étions dans ces marais.

Masato tendit à Isamu notre magnifique revisite de la canne à pêche. Il la saisit et s'envola avec dans le ciel couvert, jusqu'à s'arrêter à quelques mètres au-dessus d'un batracien isolé. Une fois en position, il déroula la corde jusqu'à ce que l'appât soit juste au-dessus de la tête de l'animal, afin d'attirer son attention.

Il ne fallut pas longtemps avant que le « monstre rouge » ne morde à l'hameçon. Avec un sourire gourmant et à la vitesse de l'éclair, il dégaina sa longue langue visqueuse qui vint s'enrouler fermement autour du lien.

Ce fut un spectacle très impressionnant pour nous autres spectateurs ! Cependant, ce n'était pas exactement le scénario que nous nous étions imaginés. Isamu essaya tant bien que mal de remonter dans les airs, conformément au plus initial, et de libérer la corde des griffes du crapaud, mais il n'y parvint pas. La force utilisée par la partie adverse était bien trop importante et l'entraînait toujours plus bas.

Bien qu'il luttait de tout son possible, le jeune homme finit par être propulsé dans l'eau par son adversaire. Ce dernier avait tiré d'un coup sec et vigoureux, dans un excès de puissance désespéré, souhaitant se mettre à table pour dîner.

À terre et trempé, Isamu n'eut pourtant pas le temps de se remettre de ses émotions, voyant déjà son nouvel ami sautant à grandes enjambées dans sa direction. Ni une, ni deux, il se releva à la hâte et commença à courir, la créature toujours sur ses talons.

D'un côté, je me sentais mal pour Isamu et compatissais à son malheur ; je n'aurais pas aimé être à sa place. Mais d'un autre côté, la scène qui se déroulait sous mes yeux était tellement comique que je ne pus m'empêcher de rire.

C'est alors que notre camarade remarqua qu'il tenait toujours fermement la corde au creux de son poing avec, par la même occasion, la mouche géante qui le suivait comme son ombre. Après tout, la pauvre petite n'avait pas vraiment d'autres choix, ficelée comme elle l'était...

Réalisant que c'était pour cette raison qu'il était poursuivi, il entreprit de s'en débarrasser au plus vite ; mais tout de même trop tard pour échapper au coup de langue dégainée par le batracien affamé. Il réussit néanmoins à s'envoler et à nous rejoindre.

Lorsqu'il arriva à notre hauteur, nous pûmes tous admirer la traînée de bave dans son dos, preuve de son périple ; cette dernière étant remarquablement bien visible.

- Alors comme ça, on a préféré mon idée finalement ?, ne put s'empêcher de dire Izuko entre deux fous rires. Fallait le dire tout de suite ! On ne se serait pas donné toute cette peine.

Nous étions tous dans le même état, à réprimer nos rires.

- Ha. Ha. Ha. Très drôle..., ironisa Isamu. Ça m'apprendra à me porter volontaire, déclara-t-il en croisant les bras devant sa poitrine, vexé et contrarié.

- Désolée, s'excusa Asami, en notre nom, tout en joignant ses mains devant son visage. Mais grâce à toi, on a l'ingrédient !, se réjouit-elle. On te doit une fière chandelle.