Aiko - Deux Mondes, Un Seul Univers

Chapitre 15 : Préparatifs (2/4)

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De l'autre côté de la salle de classe, la jeune fille aux cheveux d'or cherchait des fleurs supplémentaires. Elle jeta son dévolu sur des roses aux nuances pâles, allant du blanc crème au rose dragée. Elle avait également sélectionné, avec soin, quelques petites feuilles larges d'un vert prononcé, ainsi que des brins de gypsophile remplis de nombreuses petites fleurs en forme de boule blanche.

Son partenaire, resté assis à la table de travail, était en train de composer avec les éléments se trouvant devant lui, fruit d'une récolte passée. Arrivée à sa hauteur, Asami resta un moment debout, légèrement en retrait, le regardant faire avec admiration.

- J'aime beaucoup ce que tu crées Isamu, lui confia-t-elle en prenant place à côté. C'est très délicat. Tu as l'œil pour marier les couleurs et les fleurs ensemble.

Son ami se mit à rosir légèrement, prenant une teinte similaire à la fleur qu'il tenait actuellement entre ses doigts. Il lui répondit en gardant les yeux rivés sur la couronne qu'il confectionnait.

- Tu sais..., hésita-t-il. J'ai souvent l'air rude et bourru au premier abord, mais je sais aussi me montrer doux et gentil.

Asami acquiesça d'un signe de tête que son ami ne put voir, comme il gardait obstinément les yeux sur sa couronne de fleurs.

- J'ai toujours bien aimées les fleurs, continua-t-il. Elles m'apaisent d'une certaine façon ; même si elles ne collent pas vraiment avec mon image...

Sentant qu'il souhaitait en dire plus, Asami lui offrit un sourire bienveillant, l'invitant à continuer si il en avait envie.

- Lorsque j'étais petit, poursuivit-il, je passais beaucoup de temps dans le jardin de notre arrière-cour, là où ma mère cultivait de nombreuses variétés de fleurs aux couleurs éclatantes et au parfum doux et sucré. J'appréciais le temps passé à aider ma mère avec la culture des fleurs, confia-t-il nostalgique, mais je souhaitais également que cela reste mon jardin secret.

Il marqua une autre pause ; avant de se décider à en dire un peu plus.

- En fait, au fond, je suis juste timide, avoua-t-il, et j'ai un peu de mal avec les relations humaines en général ; alors je me suis forgé une image et une carapace depuis des années pour me protéger. Ça m'amène à ne pas toujours réussir à communiquer de la bonne façon, ou à exprimer les choses comme j'aimerais les dire, mais je m'y suis habitué et ne saurais plus comment agir autrement. Même si, consentit-il, il faut bien avouer que j'ai aussi mon petit caractère de cochon qui m'est propre, tout ne vient pas de l'image que je me suis forgée, je ne vais pas le nier.

C'était la première fois qu'il se livrait autant. Il arborait un air incertain et fuyant, qui le rendait adorable et touchant, comme un petit garçon partagé entre le soulagement et l'embarras de se confier. Cette scène tranchait avec son caractère sûr de lui habituel et un peu brusque par moment.

- Je sais déjà tout ça, assura Asami. Et je sais aussi que tu es sûrement un des garçons les plus gentil que je connaisse, affirma-t-elle. Il faut juste savoir te décrypter et lire au-delà des apparences ou de la première impression. Lorsque l'on fait équipe aussi, tu es attentionné et bienveillant, certifia-t-elle, je l'ai remarqué. Tu es une personne géniale, ça ne fait aucun doute. Et ça me fait plaisir d'apprendre à te connaître un peu mieux.

Elle lui sourit avec gentillesse. Il lui offrit un sourire tendre et sincère en retour.

Tous deux se remirent au travail dans cette atmosphère chaleureuse, et continuèrent leur couronne respective jusqu'à ce qu'elle devienne une œuvre d'art.