Chapitre 26

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La serveuse vient chercher nos plats vides, nettoyés de toute trace de nourriture. La porte de l'auberge claque brusquement contre le mur. Un groupe de voyageur vêtu de capes noires rentre, celui du milieu retire la capuche qui lui cachait le visage. C'est une jeune fille qui apparaît, ses cheveux roux sont négligemment coiffés en un chignon, tenu par quelques plumes. Son nez est parsemé de taches de rousseur, ce qui souligne ses yeux verts. Ses compagnons enlèvent également leurs capuches, trois hommes. L'un porte des écailles sur les tempes, l'autre des plumes comme je l'ai déjà remarqué sur plusieurs personnes dans la salle. Mais le dernier ne porte pas de marque semblable à ce que j'ai déjà observé. Un réseau de fines veines noir pulsent sur le coin de ses yeux. Mes yeux parcourent les alentours à la recherche d'une autre personnes portant cette marque, mais seul celles que j'ai déjà rencontrées sont présentes. Le groupe semble chercher quelque chose, leur regard s'arrête net sur notre table. Ils s'en approchent à grands pas. La fille s'avance un peu plus et prend la parole.

- Il n'y a plus de place nulle part. Pouvons-nous nous asseoir à votre table ?

Je me décale et prends Princesse sur mes genoux pour le signifier qu'ils peuvent s'installer. La fille au bois prend place à mes côtés et l'homme aux veines noir à ses côtés. Je le vois froncé les sourcils en reniflant l'air, mais ne fait aucune remarque. Les deux autres hommes prennent place sur le même banc que le prince Eliam. Maintenant, que nous ne sommes plus seuls, je n'ose pas poser mes questions à Antéros. Ma curiosité devra attendre encore un peu. Je jette un coup d'œil à nos voisins de table, je tombe tout de suite sur une paire d'yeux bleu clair. Je me tortille sur ma chaise, mal à l'aise de faire l'objet de son analyse.

- Tu es quoi au juste ? Me demande-t-il.

Je suis surprise qu'il s'adresse à moi sans préalable. Je bégaye des mots incompréhensibles, ne sachant quoi répondre. Son voisin se frappe le front avec le plat de sa main. Sa réaction désespérée me donne espoir qu'il va dire à son ami d'arrêter, mais il n'en fait rien.

- Il manque une certaine forme de politesse, il me semble. Intervient Antéros.

Je le remercie intérieurement pour son intervention. Le concerné lève les yeux au ciel, comme si ce n'était qu'une chose inutile dans une conversation d'avoir recours à la politesse. Il ne se préoccupe pas de l'intervention de son compagnon et réitère sa question. Il pointe d'ailleurs mes compagnons à moi, du doigt.

- Vous, je sais ce que vous êtes, vous avez beau caché vos ailes, votre aura ne ment pas. N'est-ce pas Noxire ?

Antéros se positionne mieux sur le banc. Il prend une posture de dominant, voulant montrer sa puissance. Les Hommes ailés du royaume d'Héliodor se nomment alors des Noxire ? Il est vrai que je n'ai jamais pris la peine de poser la question. L'inconnu face à moi continue son observation.

- Mais, elle, elle possède une aura qui dégage quelque chose de beaucoup plus puissant.

Je fronce les sourcils. Moi dangereuse ? Avec mes énormes cernes qui doivent couler sous mes yeux, mes rougeurs sur les joues et mon aire timide ? Peut-être que l'aura d'Antéros prend trop de place et il la confond avec la mienne, il n'y a pas d'autre explication. Je décide de prendre la parole en espérant qu'il n'insiste pas.

- Vous devez vous tromper, je ne suis pas dangereuse.

Il part soudain dans un grand rire, ses compagnons ont un petit rictus au coin des lèvres. Antéros se rapproche de moi et je peux remarquer le prince Eliam poser sa main sur l'épée dont il dissimulait une partie dans son sac. Il sont à l'affut du moindre danger et sont prêt à attaqué si besoins. Je souffle intérieurement. Nous venons à peine d'arriver ! Je voulais me reposer et profiter du peu de repos que l'on bénéficie.

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant