𝙄𝙉𝙇𝙐𝙑 - SASUSAKU

12

Le lendemain, je me réveille avec une lourdeur dans le cœur, comme si la nuit n'avait pas apporté de répit à mes pensées tourmentées. La dépression s'installe, teintant chaque mouvement de ma journée.
Même les rayons du soleil qui filtraient à travers les rideaux semblaient incapables de chasser l'ombre qui enveloppait mon esprit.

Un mal de tête persistant me martèle les tempes, ajoutant à ma fatigue émotionnelle.
L'atmosphère dans ma vie semble s'alourdir, et l'idée de devoir affronter ma tante et les pressions familiales ne fait qu'aggraver mon état.

J'ai jamais été aussi dépressive de ma vie et comme si ça ne suffisait pas, des cadeaux richement ornés et des bouquets de fleurs sont arrivés ce matin devant ma porte.

Un rictus se forme au coin de ma bouche.

Ces présents, destinés à célébrer un mariage arrangé, sont juste un moyen de me manipuler , ils empestent d'un parfum du faux bonheur et d'obligations, quel faux tableau, elle sait comment peindre pour couvrir la réalité.
Me faire "vendre" de la sorte, sans même connaître celui qui est désigné comme mon futur mari, jusqu'à où elle veut me détruire...elle a déjà gaché mon enfance, pourquoi elle doit aussi maudire ma vie, tous mes efforts jusqu'à aujourd'hui...tous mes efforts...d'être une bonne élève, avoir des bons amis, essayer de trouver le vrai amour, vivre comme une personne normale...qu'est ce que je lui ai fait pour qu'elle me détruit ?

J'en ai marre.

J'ai déchiré tous les cadeaux et leurs foutus rubans de merde, ils contenaient des parfums, des bijous de luxe, mais je les ai quand même jeté à la poubelle, même les bouquets de fleurs, tout ce que j'ai reçu, je les ai balancé.

Je les aurai brûlé si je pouvais, ma colère ne calmera pas comme ça.
Je dois faire quelque chose, je dois m'occuper pour ne plus penser à elle, faut que je m'active, parce que à ce stade je vais devenir folle.

Donc je me suis lancée dans une frénésie d'activités.
J'ai enfilé un tablier de pâtissière, m'immergeant dans la préparation minutieuse de gâteaux et de desserts, cherchant un réconfort éphémère dans le doux parfum de la vanille et du chocolat qui emplissait ma cuisine.

Puis j'ai essayé le yoga, une belle tentative de recentrer mon esprit, mais même les postures apaisantes n'ont pas pu dissiper l'ombre qui persistait.
Alors j'ai enchaîné avec une séance de jogging, mes baskets martelant le trottoir dans un rythme effréné, j'ai couru pendant 3heure.

Ensuite sur un coup de tête, j'ai mit le bazar dans mon armoire pour les replier, comme si chaque pli renfermait un peu de la tension que je ressentais.
Pour ajouter à cette liste, j'ai même pris sur moi de faire les devoirs de Naruto, malgré tout, ça n'a pas réussi à apaiser le tumulte intérieur.

J'allais exploser, ma tête allait exploser, rien de tout ça n'a pu m'aider à me calmer.

Je devais faire quelque chose de plus impactant et dangereux.

Alors je me suis aventurée dans l'inhabituel. Un bar sombre et bruyant que je voyais souvent quand le bus passait devant lui, était devenu mon dernier espoir, j'avais décidé de me soûler jusqu'à perdre la tête.

Moi qui déteste d'habitude me saouler, j'ai picolé sans retenue, chaque gorgée semblant emporter un peu de poids de mes épaules. J'ai continué jusqu'à ce que la réalité s'efface, laissant derrière elle un néant alcoolisé où les problèmes semblaient s'évaporer, du moins pour un moment.

Vers minuit, j'ai fini par me  tirer du bar, dans un état bien avancé de beuverie.
Mes pas étaient déséquilibrés, vacillant à chaque coin de rue, ma vision tournait dans une spirale infernale. J'étais plus moi-même, mes pensées tourbillonnaient ça y'est ! je pensais à rien ! Ma tête était vide ! Je suis libre ! J'ai réussi à me defaire ! Cette ***** de **** n'est plus dans ma tête !