Alors qu'il arpentait l'avenue George V en direction des Champs-Élysées pour y prendre le métro, le jeune serveur regarda sa montre et constata qu'il était un peu plus que dix-neuf heures. La fatigue le gagnait encore davantage au terme de sa journée de travail, la nuit précédente, sans sommeil, ayant décidément laissé des traces.
Tandis qu'il arrivait à proximité de la station George V, sur l'artère la plus célèbre de Paris, il sentit son téléphone mobile vibrer dans sa poche de pantalon. Il s'en saisit et stoppa sa marche pour jeter un œil sur le petit écran : c'était un message de Chadi qui lui disait « tiens, regarde ça. Je suis à la salle de fitness. Rejoins-moi si tu veux. » Un document accompagnait ces quelques mots. Paul cliqua dessus et découvrit la photo d'une page du site officiel du Vatican. On y voyait la reproduction d'un texte écrit à la main en portugais et sa traduction dactylographiée en français. Le jeune homme comprit immédiatement qu'il s'agissait du troisième secret de Fatima couché sur le papier par sœur Lucia en janvier 1944, que son compagnon avait récupéré sur le site Internet du Saint-Siège. Paul décida qu'il lirait ça dans le métro pendant son trajet vers Montmartre où il retrouverait Chadi à la salle de sport comme celui-ci le lui proposait.
L'heure de pointe était passée et le chef de rang put s'asseoir au fond de la rame où seul un vieil homme chauve lui faisait face, un sac de courses posé par terre entre ses pieds. Il sortit à nouveau son i-phone de son pantalon et ouvrit la pièce jointe au message de Chadi. Secoué par les mouvements du métro, Paul entama sa lecture du fameux troisième secret de Fatima qu'il mourait d'envie de découvrir dans son intégralité et tel que Lucia elle-même l'avait relaté. Les mots et les phrases écrits par la religieuse carmélite s'enchaînèrent devant ses yeux :
« J.M.J.
La troisième partie du secret révélé le 13 juillet 1917 dans la Cova de Iria-Fatima.
J'écris en obéissance à Vous, mon Dieu, qui me le commandez par l'intermédiaire de son Excellence Révérendissime Monseigneur l'Évêque de Leiria et de Votre Très Sainte Mère, qui est aussi la mienne.
Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui ; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte : Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : (Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant) un Évêque vêtu de Blanc (nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père). Divers autres Évêques, Prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches ; et de la même manière moururent les uns après les autres les Évêques, les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes. Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu.
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Le quatrième secret de soeur Lucia
Mistério / SuspenseUne histoire passionnante de 62 chapitres à retrouver ici à partir du samedi 13 janvier prochain puis chaque samedi à 13 heures. Paul, 25 ans, chef de rang dans un prestigieux palace parisien, menait une vie tranquille avec son compagnon, Chadi, un...