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Au plus fort de l'été, toutes sortes de calamités s'abattaient sur les cinq continents. Au fil des jours, leur nombre allait croissant à un rythme qui s'accélérait. Les virus continuaient de pulluler et mutaient sans cesse, donnant naissance à des variants de plus en plus dangereux contre lesquels médecins et chercheurs se sentaient impuissants. Les hôpitaux n'arrivaient pas à faire face à l'afflux des malades et les décès se comptaient par millions à travers le monde.


Les pandémies successives ne touchaient pas que les humains. Les animaux aussi périssaient à cause d'infections extrêmement contagieuses. De nombreuses espèces disparaissaient de la surface du globe. Dans les mers et les océans, poissons et mammifères marins crevaient en raison des pollutions en tous genres. Quant aux rivières, elles charriaient d'innombrables cadavres qui remontaient le ventre en l'air. Le réchauffement climatique aggravait ces phénomènes en provoquant une hausse de la température des eaux jamais observée auparavant.


Quatre-vingts pour cent des insectes n'existaient plus. En revanche, les sauterelles, elles, se reproduisaient à une vitesse vertigineuse et envahissaient toujours davantage de territoires. Beaucoup d'entre-elles, d'une race inconnue subitement apparue en Iran, attaquaient les gens à l'aide de leur dard venimeux. À l'inverse, les abeilles étaient en voie d'extinction, ce qui menaçait la survie de l'humanité. Les autres bêtes, les plus vivaces, qui échappaient encore à l'hécatombe, se comportaient étrangement pour la plupart, plongeant les biologistes dans le désarroi.


La nature n'en finissait plus de se détraquer et de se déchaîner : la planète Terre subissait de violentes tempêtes de grêles en toutes saisons, des ouragans, des cyclones, des séismes à répétition déclenchant de terribles incendies. Dans certaines contrées les autorités et les services de pompes funèbres ne parvenaient plus à suivre le rythme et on relevait par endroits des amoncèlements de dépouilles mortelles à ciel ouvert favorisant la propagation de diverses maladies. Un cercle vicieux dans lequel le genre humain semblait piégé.


Et comme si tous ces drames ne suffisaient pas, les guerres faisaient rage entre les peuples dont les dirigeants corrompus trouvaient là une cynique diversion qui leur évitait d'avoir à rendre des comptes à des populations auxquelles ils ne garantissaient plus des conditions de vie supportables. Ces conflits interminables coûtaient la vie à des centaines de milliers de jeunes hommes, combattants malgré eux, ainsi qu'à une multitude de civils, victimes collatérales à cause des bombardements.


La canicule planétaire ininterrompue s'intensifiait, entraînant la fonte des glaciers et des banquises, au Pôle Nord comme en Antarctique. Et tandis que certaines terres commençaient à être englouties par les flots qui montaient, comme aux Pays-Bas où les digues furent submergées, les réserves en eau potable s'amenuisaient. La raréfaction des pluies et les sécheresses, empêchant le réapprovisionnement des nappes phréatiques, conduisaient les gouvernements à imposer un strict rationnement de la consommation par les habitants du globe du précieux liquide indispensable à leur survie.


Les personnes intuitives sentaient qu'un compte à rebours fatal était enclenché. L'impuissance que chacun éprouvait devant l'enchaînement irrésistible de ces événements dramatiques accentuait l'impression que le chaos final approchait à grands pas.


En réalité, les scientifiques et les meilleurs experts échouaient à trouver des explications rationnelles pour une bonne partie des phénomènes observés. Tout cela n'advenait pas uniquement en raison d'une activité humaine néfaste générant du gaz carbonique et toutes sortes d'autres pollutions.


Non, cette horrible et angoissante situationpré-apocalyptique ne trouvait pas son origine dans les nuisances créées parl'Homme, aussi regrettables qu'elles fussent. Seule une poignée d'initiés sedoutait de la véritable cause de la descente aux enfers de l'Humanité. Parmieux il y avait Paul, Chadi, grand-mamie Claire, quelques chefs d'États et leursservices de renseignement. Et là-haut, une religieuse carmélite prénomméeLucia, avertie par la mère du Christ voilà bien longtemps à Fatima, quand elleétait une petite fille.


Le quatrième secret de soeur LuciaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant