Chapitre 9 - PETER PETTIGROW

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- Ah, Patricia ! Tu n'as pas changé. Tu es toujours aussi tarée.

- Merci du compliment, Sirius !

Durant cette soirée, Peter avait l'impression d'être devenu une autre personne. Sa peur des lieux inconnus et bondés de monde, son angoisse au sujet de la façon dont sa mère avait pris sa lettre lui disant qu'il ne rentrerait pas ce soir ou encore son habituel caractère réservé, tout cela s'était volatilisé. A la place, une douce chaleur onctueuse avait commencé à lui embraser les joues et il avait eu, peu à peu, l'impression d'être devenu une autre personne.

Il se sentait enfin libéré de sa peur du jugement des autres, de sa peur d'être abandonné ou d'être lynché. Il avait, à la place, ressenti une assurance qui lui était jusque-là inconnue et qui lui donnait envie d'éclater de rire à chaque réplique de James, de Sirius ou de Remus.

Cependant, lorsqu'il avait entendu Patricia leur raconter son projet, il eut un bref retour à la réalité.

- Tu n'es pas sérieuse ? souffla-t-il. B-braquer le casino ?

Patricia avait son habituel rictus, comme si rien dans ce monde n'avait le pouvoir de l'impressionner.

- Bien sûr que je suis sérieuse, répliqua-t-elle, pourquoi ne le serais-je pas ?

- Mais... Tu l'as dit toi-même : les casinos – et surtout la Pierre Philosophale – sont des endroits aussi bien gardés que Gringotts ! Tu as même dit qu'ici, la sécurité était parfaite.

- Non, j'ai dit quasi parfaite, rectifia-t-elle, aucune sécurité n'est parfaite. Il suffit juste de trouver la faille.

- Patricia, soupira Remus, Peter a raison : ce que tu dis est une pure folie. Rien d'autre.

Au grand désarroi de Peter, elle leva les yeux au plafond.

- On sait tous comment ça va se passer, dit-elle, vous allez commencer par refuser. Et puis, là, une partie de vous va regretter ce refus. Vous allez finalement accepter ; de mauvaise grâce, au début, histoire de garder la face. Et dans un mois ou deux, vous serez tous les quatre aussi motivés que moi pour que ce projet fonctionne.

Cette fois-ci, ce fut au tour de Sirius d'avoir un rictus.

- Oui, c'est comme ça que ça s'est passé, la dernière fois, pour les Caves maudites, dit-il, sauf qu'à cette époque, tu nous avais proposés quelque chose en échange ; une formation pour devenir des Animagi. Qu'est-ce que tu comptes nous proposer, cette fois ?

Décidément, cette fille ne se laissait jamais démonter et semblait avoir réponse à tout car elle planta, sans aucune hésitation, un regard ferme sur Sirius.

- Absolument rien, dit-elle, vous ne le ferez pas par intérêt. Vous le ferez parce que vous avez autant envie que moi que cette enflure de Wandcaster soit privée de sa Rose du Chaos adorée. N'est-ce pas, James Potter ? Toi aussi, c'est ce que tu veux ? Que plus personne n'ait à respirer l'immonde parfum de cette fleur de malheur.

Oh non ! Ne me dites pas qu'elle l'a déjà convaincu ? Mais James eut exactement le même soupir que celui de Remus.

- Evidemment que j'aimerais que l'on débarrasse le monde de la Rose du Chaos, dit-il, mais Peter a raison : à nous cinq, on ne pourra jamais braquer la Pierre Philosophale, Patricia. Là, tu as les yeux plus gros que le ventre.

Elle sourit.

- Je sais, se contenta-t-elle de dire, avoir les yeux plus gros que le ventre, c'est ma devise. Mais observez un peu ça. Oh ! Mr Brown ! Comment allez-vous, ce soir ?

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant