Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)

Chapitre 129 - JAMES POTTER

Alastor Maugrey ressemblait à son père si on avait pris un retourneur de temps pour lui rendre visite lorsqu'il était dans la force de l'âge. Du moins, c'était ainsi que James s'imaginait un Sylvanus Maugrey plus jeune lorsque Papa lui racontait leurs aventures de jeunes Aurors.

C'était un homme grand aux épaules très larges et, bien qu'il portait une longue cape en cuir marron, cela ne cachait pas sa forte musculature. Il avait tout du baroudeur. Une mâchoire carrée, des cheveux blonds en bataille sur sa tête et des yeux d'un bleu froid d'aventurier. Mais c'était cette fine cicatrice qui lui barrait la joue gauche qui faisait penser à un baroudeur.

C'était un homme d'une trentaine d'années que James et Lily trouvèrent dans le grand hall du château en train de donner quelques ordres à certains Aurors. Lorsqu'ils les virent arriver, Alastor Maugrey eut une brève expression contrariée.

- Dumbledore nous envoie, s'empressa de lui dire James lorsqu'ils furent arrivés à sa hauteur, il veut qu'on participe à...

- Je sais, grogna Maugrey, j'ai eu sa note volante. La rumeur court parmi les Aurors que vous et vos amis auriez cambriolé la Pierre Philosophale et vous auriez retiré à ce bon vieux Wandcaster tous ses pouvoirs. Tu es le fils de Fleamont, je me trompe ?

James hocha la tête.

- Je connais bien ton père, poursuivit Maugrey, et j'ai même eu l'honneur de faire la rencontre de ton grand-père quand j'étais plus jeune. Henry était déjà un sacré casse-cou, mais je dois avouer que j'en ai entendu de bien belles concernant Fleamont par mon père. Et voilà que j'ai le dernier des Potter sous les yeux. Il semblerait que, dans votre famille, plus les générations passent, plus l'attirance envers le danger s'accentue.

James regarda Lily, ignorant s'il devait prendre cela pour un compliment ou un reproche. Mais en jetant un coup d'œil à sa petite-amie, il remarqua qu'elle était bien trop impressionnée par l'homme qu'elle avait sous les yeux pour répondre à son regard. Un peu exaspéré, James se tourna vers Maugrey.

- Bien, vous avez quelque chose à nous faire faire ? demanda-t-il.

L'Auror hocha la tête.

- Dumbledore est persuadé que les Mangemorts vont passer à l'attaque ce soir, répondit-il, et le Ministère de la Magie ne lèvera pas le petit doigt. Minchum a toujours pris cette crainte pour de la paranoïa. Il pense que jamais les Mangemorts n'auraient assez de cran pour s'attaquer à Poudlard. Il se met le doigt dans l'œil bien profond, cet imbécile. Il croit qu'il est toujours à cette époque où les partisans du Seigneur des Ténèbres restaient cachés. Mais tout ceci est bel et bien révolu. Après Feldcroft, ces salauds vont forcément s'en prendre à l'école.

« Le problème, c'est que ce château est bien trop vaste. On a essayé de mettre des Aurors dans le plus de couloirs possibles pour surveiller les moindres recoins, mais on a nos limites. Dumbledore a demandé aux surveillants et aux élèves de septième année qui seraient volontaires de prêter main forte alors vous allez faire comme eux : choisir un endroit, y patrouiller et nous avertir si vous voyez la moindre chose louche.

« Vos amis sont déjà venus me voir pour prendre leurs postes ; Black et Lupin sont vers la salle de classe de Divination, je crois. Essayez de trouver un endroit désert mais ne jouez pas au héros. Si vous voyez quelque chose d'anormal, n'essayez pas de le résoudre. Prévenez-nous. C'est compris, Potter ?

James leva les yeux au plafond.

- Oui, c'est compris, chef. Tu viens Lily ? Lily ?