Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)

Chapitre 70 - PETER PETTIGROW

C'était leur dernière rentrée à Poudlard. James et Remus voyaient cela avec une certaine mélancolie, comme si l'école leur manquait de manière précoce. Sirius, bien au contraire, avait un comportement vis-à-vis de cette idée qui pouvait se résumait par cette phrase : « Pas trop tôt ! ». Il semblait attendre avec une certaine hâte la fin de leur ultime année passée entre les murs de ce château qui avait été leur maison durant près de sept ans. Il estimait que Poudlard avait fait son temps et qu'il fallait à présent passer à autre chose.

Peter, lui, n'éprouvait rien de spécial à l'idée que son départ définitif de cette école en tant qu'élève approchait à grands pas. En fait, il n'éprouvait plus grand-chose, ces temps-ci. Et il ne voyait pas grand-chose non plus, à l'horizon. La fin de cette septième année scolaire ressemblait à ses yeux à un trou noir béant qui ne lui aspirait ni du positif, ni du négatif.

Il avait traversé la fin de cette journée de trajet vers Poudlard comme un zombie. Le train s'était arrêté à la gare de Pré-au-Lard alors que la nuit était tombée. Tout le monde avait déferlé sur le quai verglacé dans le vent glacial qui régnait. Et, dans les diligences tirées par les Sombrals, ils avaient regagné la chaleur et le confort du château. Alors, tout avait recommencé comme toujours. Le dîner dans la Grande Salle pleine à craquer d'élèves, de surveillants, de professeurs et des quelques Aurors qui montaient la garde. Le chemin vers la salle commune de Gryffondor dans les vertigineux escaliers du château. Et le retour dans la chaleur douillette de leurs dortoirs.

Le lendemain, les cours reprirent comme s'il n'y avait jamais eu de pause de deux semaines. Alors que James, Sirius et Remus durent se rendre en Métamorphose dès la première heure de ce lundi, Peter se sépara des autres pour suivre son cours de Divination où il se retrouva, bien malgré lui, aux mêmes places que Bertha et Stella. S'en suivit un cours de Sortilèges où il ne comprit pas un seul mot. Puis, de la Botanique et, pour finir, un cours de Soins aux créatures magiques où Peter se sentait clairement de trop à côté de la complicité qui s'était développée entre James et Lily.

Pourtant, même lui devait le reconnaître, James faisait tout pour l'inciter à participer aux conversations. Même Lily Evans essayait de se montrer le plus aimable avec lui. Mais Peter n'en avait pas grand-chose à faire.

Les mardis matin étaient consacrés à la Défense contre les forces du mal. Après deux heures passées avec la stricte et sèche professeur Talkrow, ils devaient enchaîner dans la même salle avec l'option que les Maraudeurs avaient tous choisi pour cette septième année : la Défense contre les forces du mal approfondie.

Assis en bout de table, tout au fond de la classe, Peter n'écoutait que d'une oreille distraite ce que racontait Talkrow.

- Comme vous vous en doutez, les épreuves des ASPIC de Défense contre les forces du mal sont d'autant plus importantes pour des élèves comme vous qui ont choisi sa version approfondie, disait la vieille femme engoncée dans son fauteuil roulant avec un accent allemand que Peter trouvait irritant, les inspecteurs vous demanderont toujours plus qu'aux autres. Et l'un des pans du programmes que l'on ne trouve pas dans la DCFM classique concerne les Détraqueurs.

« Certes, nous avons étudié tout au long de l'années ces créatures des ténèbres sous tous ses angles. Mais nous n'avons pas encore étudier le contre-sort qui nous permet de parer les attaques d'un tel adversaire. Commençons par le commencement : quels effets un Détraqueur peut-il avoir sur un humain standard ? Oui, Mr Lupin ?

Peter avait à peine vu Remus lever la main en même temps que Lily et que quelques autres élèves de la classe.

- Les Détraqueurs ont la capacité d'aspirer tous les bons souvenirs que l'on possède pour s'en nourrir, répondit Remus, ils ne nous laissent que les pires expériences en nous, ce qui nous déstabilise. Pour certaines personnes ayant vécu des traumatismes, les effets peuvent être plus violents.