Chapitre 1 - JAMES POTTER

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- Mais puisque je te dis que c'est vrai !

- Arrête, James.

- Mais... Je te répète la même histoire depuis le début de l'été...

- Et je ne te crois toujours pas, mon vieux.

- Alors là, je tombe de haut ! Je croyais que tu me faisais confiance.

- Je peux te faire confiance pour n'importe quoi... Mais pas pour ça.

James poussa un soupir de frustration.

- Puisque je te dis que juste avant de quitter Poudlard, Evans et moi, on s'est embrassés !

- A d'autres.

Soupirant de plus bel, James allongea sa tête contre l'oreiller et regarda le plafond, se demandant bien comment il pourrait convaincre son ami qu'il disait la vérité.

Sirius et lui se trouvaient dans sa chambre, dans la demeure des Potter, à Godric's Hollow. Ces derniers temps, James avait pris l'habitude des grasses matinées, en vacances ou durant les week-ends. Mais aujourd'hui, probablement à cause du colocataire qui partageait sa chambre depuis l'été dernier, il avait dû se tirer du lit vers dix heures du matin. Et comme souvent ces derniers temps, leurs conversations s'étaient tournées vers les filles... Et inévitablement vers Lily Evans.

James la revoyait encore le regarder avec colère, ses yeux verts luisants d'agacement, ses joues qui se coloriaient d'un charmant rouge et ses lèvres qui se mordillaient comme si elle était tiraillée par deux choix qui s'offraient à elle. Il se revoyait devant le lac, en cette dernière matinée de leur sixième année à Poudlard. Et il revoyait Evans qui se jetait sur ses lèvres. Comme ils s'étaient embrassés avec une fougue dont il ne se serait jamais cru capable. Et surtout... Comme tout ceci lui avait paru normal, naturel.

Embrasser Lily Evans, pourtant... Il l'avait souvent espéré. Mais il s'était dit que cela allait être un moment étrange de sentir cette fille qui l'avait longtemps méprisé l'embrasser.

Et Sirius qui ne voulait pas le croire !

Ce dernier était allongé en travers de son lit, occupé à lire les dernières horribles nouvelles que l'on pouvait lire ces temps-ci dans La Gazette du sorcier.

- Pour résumer, reprit James en regardant son ami avec un air de reproches, tu penses que je ne suis pas assez bien pour intéresser une fille.

Sirius leva les yeux au plafond.

- Tu rigoles ? Toi et moi, on doit être les plus populaires de l'école, mon vieux. Il y a littéralement un troupeau de filles entier qui plaquerait tout pour pouvoir sortir avec toi ou moi. Mais Miss Parfaite ? Non, définitivement non. Et pourquoi tu t'évertues à penser à cette fille, d'ailleurs ? Je te l'ai déjà dit : je connais plein d'amies d'Amelia Bones à qui tu plais. Et elles sont toutes vraiment canons.

- Lily Evans est canon.

- Evans a du charme, je te l'accorde, concéda Sirius, presque à regret, mais c'est une première de la classe, cette nana. Elle ne fait que mettre son nez dans les affaires des autres pour avoir une bonne occasion de faire la morale à tout le monde. Et puis, elle t'a toujours détesté. Alors excuse-moi, mon vieux, je l'image mal t'embrasser de son plein gré. A moins que tu l'aies forcée ou que tu lui aies fait boire un philtre d'amour.

- Non ! Evidemment que non ! souffla James.

- Alors le débat est clos. Je ne te crois pas, mon pauvre Cornedrue. Mais si tu veux, quand on sera de retour dans ce bon vieux Poudlard Express, on pourra lui demander si cette histoire est vraie.

James soupira.

- Laisse tomber, dit-il, elle serait capable de tout nier en bloc.

Après ce baiser inattendu, Evans n'avait plus osé croiser son regard. Elle s'était contentée de rentrer à Poudlard en lui murmurant un vague : « Passe de bonnes vacances, Potter ». Et c'était la dernière fois que James l'avait vue.

Il décida finalement de passer à autre chose.

- Et avec Amelia, comment ça se passe ?

Sirius tourna une nouvelle page de son journal.

- Tu sais, on ne sort pas vraiment ensemble. Mais on passe du bon temps, c'est le principal.

- Oh, ce doit être passionnant, ironisa James, je suis sûr que tu ne sais rien d'elle et qu'elle ne sait rien de toi.

- C'est le secret d'une relation qui marche, ricana Sirius.

- Vous ne parlez jamais, alors ? Vous passez tout votre temps à vous rouler des pelles, rien d'autre ?

- Oh, on a fait plus que de se rouler des pelles.

Cette fois, James ne put s'empêcher de se redresser sur ses coudes pour regarder Sirius, sur le lit voisin.

- Tu veux dire que... Vous l'avez fait ?

- Et pas qu'une fois.

- Mais... Où ? Je veux dire... Amelia est une Serdaigle, elle ne peut pas venir dans la salle commune des Gryffondor... Et c'est pareil pour toi avec la salle commune des Serdaigle.

- Poudlard est un château tellement immense que tu peux toujours trouver des endroits où personne ne va, James. On s'est trouvé un endroit au calme et voilà.

- Et... C'était comment ?

Cette fois, Sirius reposa son journal contre sa poitrine et regarda le plafond en grimaçant.

- Eh bien... Au début, c'était... Disons qu'on était un peu maladroits, avoua-t-il, mais on s'est bien améliorés depuis. On s'amuse bien.

James avait un milliard de questions à poser à son ami.

- D'accord, mais... Tu sais, quand tu es sur la fille et qu'elle...

Il ne put jamais finir sa phrase.

Il y eut un bruit, venant du salon. Une porte qui s'était ouverte à la volée. James entendit la voix de sa mère qui avait poussé un cri.

Le climat de peur qui régnait en ce moment. Leurs dernières confrontations mortelles contre les Mangemorts. Tout cela faisait que James comme Sirius étaient sur le qui-vive. Les deux Maraudeurs se levèrent quasiment en même temps, d'un bond, avec leurs baguettes en main. Ils descendirent avec précipitation les escaliers qui menaient au salon.

Mais il n'y avait aucun ennemi. Maman tenait contre elle Papa pour le guider vers la cuisine. James avait tout de suite remarqué que son père était couvert de sang, mais cela ne semblait pas être le sien. Maman le fit s'asseoir sur l'une des chaises autour de la table de la cuisine.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? s'exclama James en déboulant avec Sirius.

Yuna, leur elfe de maison, apporta un grand verre d'eau à Papa. Celui-ci le prit et le vida d'une traite avant de lâcher d'un ton morne :

- Feldcroft est tombé.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant