Chapitre 97 - SEVERUS ROGUE

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Severus se réveilla en sursaut dans son lit. Même après deux semaines d'ASPIC, il ne s'était pas attendu à passer une nuit plongé dans un sommeil profond. Ces derniers jours, dès qu'il fermait les yeux, il revoyait cette horrible scène dont il avait été témoin une semaine plus tôt dans la Forêt interdite. Lily... Potter... Nus au bord de ce lac et se jetant dans les bras l'un de l'autre.

Mais cette nuit-là, ce n'était pas cette image qui l'avait réveillé. C'en était une autre qui paraissait plus innocente... Mais nettement plus troublante. L'image d'un escalier plongé dans l'obscurité qui s'enfonçait dans des profondeurs inconnues. Alors qu'il se redressait dans son lit et que ses yeux commençaient à s'accoutumer à la pénombre ambiante du dortoir, il chercha au plus profond de sa mémoire ce que cet escalier si familier lui évoquait. Il ne tarda pas à trouver la réponse.

Cet escalier, je l'ai déjà vu. Il se situe ici, à Poudlard. Il est dans les cachots. Dans un endroit éloigné de la salle commune et de toutes les salles de classe. Je me suis toujours demandé vers quoi il descendait mais je n'ai jamais cherché à savoir...

L'image revint avec plus de force, cette fois. Comme si cet escalier s'imposait dans sa mémoire, sans même lui demander son consentement. Il se vit alors descendre les marches. Elles plongeaient dans les entrailles du château en spirales. Il descendait, descendait... Jusqu'à se retrouver devant un monte-charge scellé par une grille métallique...

Alors, il comprit ce qui lui arrivait.

Quelqu'un est en train de s'introduire dans ma tête ! Quelqu'un est en train de m'imposer cette image de force.

Automatiquement, Severus fit le vide en lui et, comme Doves le lui avait appris, il dressa autour de son esprit une puissante muraille. Il parvint à repousser l'intrusion à l'extérieur de ces murailles. Il sentit cette présence étrange tenter de percer ses défenses mais, après plusieurs tentatives, elle abandonna.

Haletant, assis en tailleur sur son lit dans la pénombre du dortoir et le silence seulement troublé par les ronflements de Mulciber plus loin, Severus baissa sa garde. Qui ? Qui avait essayé de s'introduire de force dans son esprit pendant son sommeil ? Et surtout, pourquoi lui imposer cette image d'escaliers ?

C'est probablement un piège. Quelqu'un essaye de t'attirer dans cet endroit, voilà tout. Mais qui ? En pensant au mot « piège », le cerveau de Severus allait directement vers les Maraudeurs. Mais ces quatre crétins étaient incapables de maîtriser l'art de l'occlumancie, donc encore moins l'art de la legilimancie. Il savait seulement que le but de cet inconnu était de l'attirer dans un point précis du château...

Et cela avait marché ! Car, trop dévoré par la curiosité, Severus sortait déjà de son lit pour s'habiller en vitesse. Il jeta sa cape de sorcier sur ses épaules et attrapa sa baguette magique. Il quitta son dortoir en silence, remonta tous les escaliers et traversa la salle commune des Serpentard, vide. Il devait être trois ou quatre heures du matin. Le jour ne se lèverait pas avant une heure au moins. Cela lui donnait le temps de faire un petit saut jusqu'à ce mystérieux escalier et vérifier ce qu'il en était avant de remonter au dortoir.

A moins que quelqu'un m'attende là-bas... Bah ! Peu importe, si une personne me cherche, elle me trouvera. A présent, Severus savait que peu de sorciers, élèves ou adultes, pouvait rivaliser avec lui dans l'art du duel de magie.

- Lumos !

Severus refermait la porte de sa salle commune derrière lui lorsque sa baguette se mit à luire d'une lumière bleue. Il parcourut les couloirs sombres des cachots, se dirigeant vers cette aile où l'escalier se trouvait. Mais, alors qu'il s'en approchait, des voix retentirent, plus loin. Quelqu'un approchait. Des surveillants, peut-être. Severus se dissimula devant l'une des armures qui se tenaient debout le long des murs.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant