Chapitre 119 - SIRIUS BLACK

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Midi – couloir des coffres-forts de la Pierre Philosophale.

Agenouillés juste devant la porte blindée du coffre-fort d'Orestus Wandcaster, Sirius et James terminaient de rassembler leurs affaires. Ils avaient sorti un sac à bandoulières dont le tissu avait été renforcé de fibres d'argent noir ; un métal capable de repousser les effets de toute magie.

A présent, dans ce couloir vide et calme, midi sonnait. Sirius donna une petite tape à l'épaule de James.

- Il est peut-être temps de s'y mettre, non ?

Son ami eut un sourire.

- C'est ma partie préférée du plan, lui confia-t-il, j'espère que tu sais jouer la comédie ?

Sirius eut un rire sauvage.

- On va leur donner du grand spectacle. Je suis prêt, Cornedrue.

Sentant son excitation monter, il regarda James attraper son miroir de communication pour l'approcher de sa bouche. Lorsqu'il parla, il parvint à transmettre dans sa voix un sentiment d'urgence et de gravité.

- Mr Goldman ? On a un visuel !

Cette fois, la réponse du directeur de la Pierre Philosophale ne se fit pas attendre. Il avait une voix blanche.

- Vous avez... Vous avez un visuel ? Qui est-ce ? Que font-ils ?

- Ce ne sont que des jeunes... Par la barbe de Merlin ! Ce ne sont que des jeunes à peine sortis de l'école...

- Je me fiche de leur âge ! Que font-ils ?

James se tourna vers Sirius et lui adressa un pouce en l'air tout en s'écriant :

- Attention !

- Ils nous attaquent ! surenchérit Sirius en tirant sa baguette magique.

- En formation !

Alors, Sirius et James se mirent à cribler le couloir de divers maléfices de combat. En réalité, ce n'était pas que des sortilèges de combat, qu'ils jetaient, mais tout ce qui faisait du bruit, pour être sûrs que toute la salle des opérations puisse croire entendre une véritable bataille. Des sorts d'explosions, des étincelles, des maléfices Coups de poing qui claquaient contre les murs... Tout ce qui était bruyant était le bienvenu.

Au bout de quelques minutes passées à simuler un combat, Sirius vit James lui faire un second signe. Il rangea sa baguette magique et laissa son ami continuer à lancer des sorts au hasard dans le couloir des coffres. Il se baissa vers son sac et en sortit une fiole remplie d'une potion d'un vert agressif.

Lorsqu'il le vit faire, James porta de nouveau son miroir à sa bouche.

- Nom d'une gargouille ! s'exclama-t-il.

- Quoi ? Quoi ? s'écria la voix de Goldman.

- Ils ont une... Bon sang ! Ils ont une fiole de feu grégeois !

- Q-quoi ?

- Abattez celui qui tient la fiole...

- Trop tard ! hurla Sirius en lança la bouteille de verre en direction du coffre de Wandcaster. Mettez-vous à couvert !

- Attention, ils...

James ne put terminer sa phrase. Durant un instant, ce fut comme si le temps s'était ralenti. Sirius regarda la petite fiole contenant cette potion verte concoctée par Lily vingt-quatre heures plus tôt seulement. Elle valdinguait dans les airs... Jusqu'à venir s'éclater en mille morceaux contre la porte blindée du coffre-fort de Wandcaster.

BOOOOUUUUUM !!!

Même Sirius, qui pourtant, avait jeté la fiole, fut pris par surprise par la puissance de l'explosion.

Au moment de l'impact, la porte du coffre avait tout simplement disparu, remplacée par une énorme boule de feu verte qui se déploya dans un fracas assourdissant. Le souffle de l'explosion se déploya dans tout le couloir, projetant Sirius et James en arrière comme s'ils étaient aussi léger que des feuilles mortes. Dans une pluie d'étincelles multicolores, ils s'effondrèrent sur le dos, plus loin dans le couloir, parmi les jets de flammes, les morceaux carbonisés de la porte et quelques pans du plafond qui s'étaient effondrés au sol.

Sonné, Sirius se tourna sur le flanc et y resta quelques instants. Il n'entendait plus rien, hormis cette horrible son qui sifflait dans ses oreilles. Il ne voyait presque plus rien non plus. Une épaisse fumée opaque avait envahi le couloir. A moitié enseveli sous une couche de poussières noire, il se mit à tousser ; c'était étrange de tousser sans pouvoir s'entendre.

A ses côtés, James bougeait lui aussi faiblement, sonné et la face couverte d'une couche de suie noire. Une voix semblait retentir quelque part dans le couloir, mais il avait l'impression qu'elle venait de loin.

- Chef de brigade ! Répondez ! Faites-nous un compte-rendu ! Que s'est-il passé ? Où sont les cambrioleurs ?

Toujours pris dans une quinte de toux incontrôlable, Sirius se redressa faiblement et tapota l'épaule de James. James ! Ça va, mon vieux ? C'était ce qu'il disait, ce qu'il criait, même. Mais il ne s'entendait même pas parler. James semblait avoir une quinte de toux, tout aussi inaudible que la sienne. Il se redressa sur un genou et regarda le capharnaüm sans nom qui régnait dans le couloir.

- JAMES !

C'était bon ! Ce sifflement horrible avait cessé et Sirius pouvait de nouveau entendre sa voix.

- James, ça va ?

Lui aussi pouvait entendre car, toussant toujours dans cette fumée noire et âpre, il hocha la tête.

- Bon sang, soupira Sirius en se laissant tomber sur ses fesses, au beau milieu d'un couloir en ruines et noircies par ces intenses flammes vertes, Lily a vraiment chargé sa potion. Je n'ai jamais vu une telle explosion.

Quelques pans du couloir continuaient de brûler. Mais James leva finalement une main pour pointer quelque chose du doigt.

- Sirius, dit-il faiblement, regarde...

Il montrait l'épaisse fumée noire qui avait envahi le couloir. Elle commençait peu à peu à se dissiper, leur révélant ce qui se trouvait devant eux.

Midi et quart – le couloir des coffres-forts de la Pierre Philosophale.

Au milieu de cette épaisse fumée, on pouvait voir à présent la porte épaisse du coffre de Wandcaster. L'énorme blindage était comme chauffé à blanc et éventré par l'explosion en son milieu.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant