Chapitre 107 - REMUS LUPIN

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Neuf heures cinquante du matin – l'étage des coffres de la Pierre Philosophale.

Un peu naturellement, Peter avait pris la tête dans leur marche. Il fallait dire qu'il possédait un corps plus en forme que le sien. Remus le suivait tant bien que mal, avec cette énorme carcasse à traîner avec lui. Ils arpentèrent ce couloir durant cinq bonnes minutes, ce qui était, de l'avis de Remus, déjà beaucoup trop. Mais cela ne mit pas longtemps pour que le froid intense qu'ils avaient ressenti quelques minutes auparavant ne revienne.

- Oh non, souffla la voix du braconnier devant lui, les Détraqueurs... Les Détraqueurs reviennent...

Le visage du braconnier qui remplaçait celui de Peter avait pâli. Remus se retourna. Effectivement, tout au bout du couloir, une nuée de Détraqueurs fondaient sur eux.

- Ne t'inquiète pas, fit Remus par la voix rugueuse de Goldman, notre plan a tout prévu, je te rappelle.

Il leva la tête. Au-dessus d'eux, un énorme conduit perpendiculaire à leur couloir grimpait vers les étages. Ce passage vertical était bouché par un énorme bloc de glace. Sans hésiter, Remus braqua sa baguette sur la glace qu'il y avait au-dessus de lui.

- Calefacto !

Un bref flash d'un orange aveuglant explosa. Remus prit aussitôt Peter par le bras pour le tirer en arrière.

- Vite ! Pousse-toi !

En effet, le maléfice avait fait passer cette eau au-dessus de leurs têtes de l'état solide à l'état liquide. Une véritable fontaine s'écrasa dans le couloir dans un vacarme effrayant et, tel un raz-de-marée, l'eau emporta tous les Détraqueurs loin d'eux dans un concert de cris suraigus à glacer le sang.

Le couloir était à présent de nouveau désert. Ils pataugeaient dans une eau qui ne formait plus que de petites flaques sur le sol. Les Détraqueurs ne reviendraient pas de sitôt. Et, au-dessus de leurs têtes, le conduit vertical auparavant emprisonné dans de la glace était à présent vide. Il semblait grimper à des hauteurs infinies loin au-dessus de leurs têtes. Dans les ténèbres de ce tunnel vertical, on pouvait voir quelques nuées de bestioles lumineuses qui voletaient çà et là.

- Qu'est-ce que c'est ? lui demanda Peter, le nez toujours levé vers ce conduit au-dessus d'eux. Ce sont des lucioles ?

- Ce sont des Viskouzels, répondit Remus, ces bestioles sont très agressives. Elles enduisent leurs proies dans un miel toxique et pondent leurs œufs dans leurs corps ; on l'a étudié en Soins aux créatures magiques durant notre cinquième année, mon vieux.

- Mais... Mais pourquoi ces horreurs sont dans ce conduit ?

- La seule manière sûre de se rendre dans ce couloir, c'est de prendre l'ascenseur qu'on vient d'emprunter. Mais cet ascenseur, il n'y a que Goldman qui peut le prendre. La deuxième voie pour arriver jusqu'ici, c'est ce conduit. C'est par là que seraient passés la plupart des cambrioleurs. Ils seraient descendus en rappel dans des mètres et des mètres de longueur, dans une eau froide, envahie de Viskouzels.

« La seule manière de se débarrasser de ces bestioles, c'est par le feu. Mais dans une eau glacée ? Non, ça n'aurait pas été efficace et nos éventuels cambrioleurs se seraient fait avoir par les Viskouzels. Fin du cambriolage. Heureusement, nous, on est plus malins que ça. Allez ! Viens, on a encore du travail.

- D-d'accord.

Ils poursuivirent leur chemin dans le couloir, laissant derrière eux ce conduit vertical envahi de Viskouzels. Et, lorsqu'ils arrivèrent au bout, ils se retrouvèrent devant une imposante porte de coffre-fort en argent noir.

Essoufflé, Remus alla s'appuyer contre le mur.

- Est-ce que ça va ? demanda Peter.

- Je n'ai parcouru qu'un malheureux couloir et je crache mes poumons, je suis en sueur et j'ai l'impression que je vais faire une crise cardiaque, lui confia Remus, j'en suis presque arrivé à plaindre Goldman.

- On ferait mieux de se dépêcher, non ?

- Oui. Tu as raison.

Remus s'installa devant l'énorme porte du coffre-fort, sortit la baguette de Goldman et, comme pour l'ascenseur, l'inséra dans ce qui ressemblait à une serrure. Aussitôt après, un œil humain sortit de la paroi en argent noir et fixa Remus de la tête aux pieds.

- Ouvrez-moi ce coffre, ordonna-t-il par la voix de Goldman.

Comme s'il avait été effrayé par son ton autoritaire, l'œil se rétracta et disparut dans la porte du coffre-fort. Quelques longues secondes plus tard, un puissant clac ! retentit et l'imposant panneau en argent noir s'ouvrit dans un grincement assourdissant, leur dévoila un énorme coffre, bien plus grand que tous ceux qu'ils avaient vu à Gringotts.

- Et voilà, Peter, souffla Remus, voilà la fortune de Nicolas Goldman.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant