Chapitre 11 - JAMES POTTER

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Dès qu'on le réveilla, James sut que le matin était arrivé. Il était impossible de savoir à quel moment de la journée on était puisque la Pierre Philosophale se situait sous un profond océan où il faisait éternellement noir. Mais la grande salle du casino ne ressemblait plus à celle qu'elle était quelques heures plus tôt. Elle était pratiquement vide, si on faisait exception des Maraudeurs, de Dingus et de quelques autres clients qui, comme eux, avaient roulé sous la table. Patricia, elle, avait tout simplement disparu, comme un songe. Les scènes étaient vides, les bars aussi et partout régnait un bazar sans nom ; des emballages au sol, quelques flaques de boissons renversées, de la vaisselle sale. Il ne restait que quelques elfes de maison occupés à ramasser tout ce capharnaüm.

James fut accueilli à son réveil par une horrible sensation. Comme si la Pierre Philosophale était ballotée par l'océan et que le sol tanguait. Sa tête était prise dans un étau douloureux et il sentait clairement qu'il allait rendre tout ce que contenait son estomac. Et effectivement, il s'était à peine remis debout d'un pas chancelant qu'il dut courir aux toilettes les plus proches pour se mettre à vomir. Il y resta longtemps, cherchant désespérément à chasser tout le poison qu'il avait ingurgité la veille. Au moins n'était-il pas le seul à être dans cet état car il entendit distinctement d'autres personnes subir le même traitement dans les cabines voisines.

Finalement, d'un pas lent et morne, la bouche pâteuse et les yeux à demi-clos, James suivit Sirius, Remus, Peter et Dingus (qui n'étaient pas dans un meilleur état que lui) vers la sortie de la salle de casino. La femme en robe rouge qui les avait accueillis la veille les guida jusqu'à la cabine ; elle semblait habituée à ce genre de lendemain, chez ses clients.

Et l'instant d'après, ils étaient de retour dans l'Allée des Embrumes.

Il y régnait la lumière terne et grisâtre d'une matinée morne. D'un pas incertain, les Maraudeurs et Dingus parcoururent silencieusement les ruelles sales et humides de ces bas-quartiers. Il régnait une certaine fraicheur qui dérangeait fortement James mais il était trop occupé à combattre cet état pour s'en formaliser.

C'était donc ça qu'on appelait une gueule de bois ? Il se doutait que ce n'était pas un état agréable, mais il était loin d'imaginer que c'était aussi horrible.

Plus jamais, maugréa-t-il pour la centième fois dans sa tête douloureuse, plus jamais je ne toucherai à une goutte d'alcool. Rien que le mot « alcool » pouvait le faire vomir, dans cet état.

A un moment, au beau milieu d'une des ruelles de l'Allée des Embrumes, Dingus s'arrêta d'un coup et ne trouva rien de mieux que d'aller vomir dans un berceau abandonné dans un cul de sac à moitié inondé. Ce genre d'image aurait certainement fait éclater de rire James, en temps normal. Mais là, il n'en avait pas la force.

Enfin, ils furent de retour sur le Chemin de Traverse, s'efforçant toujours de marcher le plus droit possible. L'endroit était encore plus désert que la veille. On aurait dit une ville morte. Etonné, James regarda sa montre.

- Six heures du matin, soupira-t-il d'une voix étrangement éraillée, ils auraient pu nous laisser dormir un peu, avec tout le fric qu'on leur a donné.

- Quel fric ? fit Remus. Toutes nos consommations étaient gratuites grâce à Patricia.

- Tu oublies les deux cents Gallions que Dingus doit au casino, ricana Sirius.

- Ah, ce n'est pas le moment de parler de ça, souffla Dingus, qui semblait toujours plus au bout de sa vie.

Ils firent une halte au Chaudron Baveur. Quelques clients petit-déjeunaient dans la salle commune mais l'endroit n'était pas très occupé. Ils s'étaient à peine laissés tomber à une table que Tom, le serveur, fondit sur eux.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant