Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)

Chapitre 24 - JAMES POTTER

- C'est à votre tour, Mr Potter. Veuillez vous asseoir.

La matinée tirait à sa fin. James avait patiemment attendu avec le reste des Maraudeurs dans la salle commune des Gryffondor que son tour ne vienne. Sirius, Remus et Peter avaient pu passer avant lui et tous les trois s'accordèrent pour dire que ce conseil d'orientation n'était guère différent de celui qu'ils avaient eu en cinquième année. Remus notait tout de même que McGonagall voulait cette fois des réponses plus précises à ses questions.

James s'installa sur le fauteuil en face du bureau de son professeur alors qu'elle sortait un volumineux dossier d'une armoire posée contre le mur. Alors qu'elle se mettait à le feuilleter, James regarda pensivement un oiseau se poser sur la branche d'un arbre balloté par le vent, dehors, vers le terrain de Quidditch.

Le Quidditch... Les matchs de Quidditch avaient toujours été ce qu'il attendait le plus d'une année à Poudlard. Pourtant, cette année, Dumbledore avait tout simplement annulé le tournoi. Auparavant, James se serait révolté comme cette décision, estimant qu'on ne pouvait pas supprimer un sport aussi beau comme ça, d'un claquement de doigt, au nom de la sécurité. Mais, étrangement, lorsqu'il avait appris cette nouvelle la veille, cela l'avait presque laissé indifférent. Il comprenait pourquoi, dans les circonstances actuelles, il était trop compliqué d'organiser ce genre d'évènements. Il regrettait seulement d'avoir ramené avec lui le Brossdur 5 de Gareth.

- Encore une fois, fit alors McGonagall, l'arrachant à sa rêverie, s'il y a bien un point négatif à retirer de votre dossier, Mr Potter, c'est tout ce qui touche à la discipline. Lors de notre dernier entretient, je vous avais vivement conseillé de mûrir un peu mais cela semble être tombé dans l'oreille d'un sourd. Multiples duels illégaux avec vos camarades, sorties non autorisées dans les couloirs la nuit et vous et Mr Black auriez même usé d'un maléfice proscrit contre Mr Bertram Aubrey, l'année dernière.

James savait qu'il était inutile de préciser que ce salaud d'Aubrey agressait Evans lorsque Sirius et lui étaient intervenus pour lui faire enfler la tête avec un maléfice.

- Et vous voici à l'aube de votre septième année, poursuivit le professeur, préfet-en-chef.

James s'éclaircit la gorge.

- Vous remarquerez, professeur, que pour le moment, je remplis tous mes devoirs de préfets-en-chef et que je n'ai encore rien fait d'interdit.

- Etant donné que vous êtes entre les murs de ce château depuis moins de vingt-quatre heures, nous conviendrons ensemble que ce n'est pas un exploit, voulez-vous ?

James réprima un sourire ; il avait toujours apprécié la répartie de McGonagall. Celle-ci, avec toujours autant de sérieux, lisait quelques lignes sur son dossier scolaire.

- Pour ce qui est des résultats, comme je l'ai déjà dit à Mr Black, c'est parfait, dit-elle, vous avez obtenu toutes vos BUSE à l'exception des Soins aux créatures magiques où vous avez reçu un Piètre mais vous avez eu l'intelligence de laisser de côté cette matière pour cette année.

- J'aimerais la reprendre, cette année.

- Je vous demande pardon ?

- J'aimerais reprendre les cours de Soins aux créatures magiques, cette année.

McGonagall le regardait étrangement ; elle était surprise mais elle semblait aussi vouloir lire dans ses pensées.

- Vous m'aviez confié vouloir devenir Auror, lors de votre cinquième année, reprit-elle, je vous avais répondu que les résultats étaient très encourageants pour que vous poursuiviez dans cette direction mais qu'il allait falloir modifier votre nonchalance concernant votre façon d'appréhender le danger. Malgré cet avertissement, vous étiez toujours décidé à suivre les traces de votre père en devenant Auror. Les Soins aux créatures magiques n'est pas une matière essentielle pour prendre cette voie-là. Quelque-chose a-t-il changé depuis le dernier conseil d'orientation ?

En vérité, James avait toujours le même but. Et il ne s'était pas brutalement pris de passion pour les Soins aux créatures magiques durant l'été. Mais il savait qu'Evans adorait cette matière et qu'elle continuait à se rendre à ces cours.

- Non, répondit-il finalement, je compte toujours devenir Auror mais... Disons que la connaissance des créatures fantastiques peut être un plus, dans ce domaine. Je sais par mon père qu'un Auror ne fait pas que traquer des mages noirs, il peut aussi se retrouver face à... à toutes sortes de créatures...

Il avait l'impression que McGonagall le regardait avec suspicion. Il n'aimait pas mentir mais que voulait-il faire d'autre ? Lui dire qu'il voulait suivre les cours de Soins aux créatures magiques pour pouvoir passer plus de temps avec Evans ?

- Ce n'est pas entièrement faux, dit finalement McGonagall en griffonnant quelque chose sur un parchemin, vous l'aurez compris, la grande avancée que vous devez accomplir en cette dernière année, Mr Potter, c'est de mûrir et d'utiliser la magie raisonnablement et de manière responsable. Espérons qu'à défaut d'autres choses, votre nouveau statut de préfet-en-chef vous pousse dans cette voie-là.

Le professeur fit glisser un parchemin vers lui.

- Voici votre nouvel emploi du temps. Pour les septième année, les cours débutent demain et vous commencerez votre année avec deux heures de Botanique. En prenant compte de vos réflexions, j'ai ajouté trois matières à votre emploi du temps. Tout d'abord, la Théorie magique avec le professeur Steinher qui est une matière obligatoire pour tous les septième année. Vous aurez aussi, avec le professeur Talkrow, une première matière optionnelle : la Défense contre les forces du mal approfondie. Et, en deuxième choix, comme vous le souhaitez, les Soins aux créatures magiques que vous aurez deux fois par semaine ; le lundi en fin de journée et le mercredi en fin de matinée, en commun avec les Poufsouffle comme vous pouvez le voir sur votre emploi du temps. Avez-vous des questions, Mr Potter ?

- Non, professeur.

- Très bien, alors cet entretient est terminé. En sortant, vous serez gentil de dire à Mr Smith que c'est à son tour.