Chapitre 99 - REMUS LUPIN

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Sept heures du matin – en pleine campagne anglaise.

Remus et Peter avaient choisi un coin bien éloigné de l'immense tas d'or qui trônait au beau milieu de la diligence. Ils restaient tapis sous la cape d'invisibilité de James en silence, guettant le moindre bruit. Ce convoi en partance pour la Pierre Philosophale était enchanté : peu importe où il se trouvait, il repoussait tous les Moldus au loin. Donc, si un type lambda avait l'habitude, tous les matins à sept heures, d'emprunter cette route, il se rappellerait soudainement qu'il devait prendre une autre route, aujourd'hui. L'endroit était donc calme et ils ne risquaient pas d'être dérangés par des Moldus.

Et c'était tant mieux car cela faisait plus d'une demi-heure qu'ils patientaient là. James, Sirius, Lily et Patricia avaient transplané depuis un petit moment. Dehors, on n'entendait que les oiseaux chanter. Et par la porte entrouverte de la diligence, on voyait clairement que le jour s'était définitivement levé.

Enfin, il y eut du mouvement, juste sous eux. Le jeune garde que Patricia avait laissé sous la diligence se réveillait. Remus et Peter l'entendirent même se cogner la tête en se redressant.

- Oh... Merde... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? maugréa le garde dans sa barbe.

Ils l'entendirent se redresser lentement et regarder autour de lui. Puis, il sembla s'affairer.

- Est-ce que quelqu'un m'entend ? Est-ce que quelqu'un... Je suis Eriksen, garde du convoi 25.6. Est-ce que quelqu'un m'entend ?

Remus devinait aisément que le jeune garde avait dû sortir de sa cape son miroir de communication.

- Ici Dominic Brown, répondit une voix déformée provenant du miroir, convoi 25.6, qu'est-ce que vous fichez, bon sang ? Ça fait bien une demi-heure que vous auriez dû arriver à la Pierre, par Merlin !

- Oui, je... On a été attaqué sur la route, Mr Brown.

- Quoi ? Répétez !

- On a été attaqué sur la route...

- L'or ? Est-ce qu'ils ont touché à l'or ?

- Euh... Je... Je vais vérifier...

- Abruti...

Remus entendit le garde contourner la diligence et ouvrir la porte. Il dut cligner des yeux pour ne pas être aveuglé par la lumière flamboyante de cette matinée d'été. Le garde inspecta l'intérieur sans les voir puis fit exactement pareil avec la seconde diligence.

- L'or est toujours là, dit-il d'une voix haletante, ils n'ont rien pris...

- Où est votre chef de service ? J'ai deux mots à lui dire.

- Il n'y a personne, Monsieur. Je suis tout seul. Je crois que... Je crois que les assaillants les ont eus et ils ont dû faire disparaître leurs corps.

- Mais bon sang, ils étaient combien, ces assaillants ?

- Je ne sais pas... Une dizaine, je crois.

Une dizaine ? Soit ce jeune garde avait été tellement impressionné par l'attaque qu'il modifiait ses souvenirs inconsciemment, soit il gonflait les chiffres pour se donner une excuse d'avoir échoué.

- Et comment se fait-il qu'ils aient fait disparaître toute votre équipe sauf vous ?

- Je ne sais pas, Mr Brown. Je pense que... Quand je me suis réveillé, j'étais sous la diligence. Les assaillants n'ont pas dû me voir.

- Ah oui ? Et ils sont où, ces fichus assaillants, maintenant ?

- Eh bien... Il y a des tas de cendres partout autour des diligences, Monsieur, lui expliqua le garde, je pense que c'est tout ce qu'il reste d'eux.

Un rire morbide sortit du miroir de communication.

- Ces imbéciles ont cru que notre or n'était pas protégé par un maléfice, ou quoi ? ricana la voix de Brown. Tant mieux, en tout cas. Jeune homme... Quel est votre nom, déjà ?

- Eriksen, Monsieur.

- Eriksen, vous allez devoir conduire ces deux diligences à bon port. Prenez l'itinéraire habituel mais ne traînez pas. A votre arrivée à la Pierre Philosophale, nous débrieferons de tout ceci avec Mr Goldman.

- Très bien, Monsieur. Je ferai au plus vite, Monsieur.

L'instant d'après, le dénommé Eriksen faisait le tour des deux diligences pour refermer leurs portes et Remus et Peter se retrouvèrent dans le noir complet. Puis, le jeune garde sauta sur son poste de conduite et fit avancer les Sombrals. Quelques minutes plus tard, le convoi était reparti et fonçait à toute allure sur les routes anglaises.

Dans l'une des deux diligences, Remus et Peter étaient ballotés l'un contre l'autre, toujours dissimulés sous la cape d'invisibilité.

- Ça marche, Peter, souffla Remus à voix basse, le plan fonctionne à merveille, jusqu'ici.

- Mmh...

- Le reste marchera tout autant, tu verras. On va réussir.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant