Chapitre 35 - LILY EVANS

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Lily avait rapidement compris que cette septième année à Poudlard allait les submerger de travail et de révisions. Dès la fin de la première semaine, elle avait de nombreux rouleaux de parchemin en tout genre à rendre aux professeurs McGonagall, Doves, Flitwick et Steinher.

Si tout le monde avait opté pour une bonne nuit de sommeil en ce premier vendredi de l'année scolaire, Lily, incapable de laisser un travail en suspens, était restée dans la salle commune pour finir le rouleau de parchemin que le professeur McGonagall avait demandé sur les Transmages. Elle n'avait pas vu le temps passer. Alors qu'elle travaillait sur la table réservée aux études au beau milieu de la salle commune vide, elle remarqua qu'il était deux heures du matin passées. Le feu crépitait dans les âtres de cheminée mais ce bruit agréable était couvert par le hurlement du vent, dehors.

Comme souvent, lorsqu'il y avait une tempête, dehors, le vent qui s'engouffrait entre la tour des filles et celle des garçons émettait un hurlement strident que Lily trouvait désagréable à entendre.

- ... Certaines choses ne changeront jamais !

Surprise d'avoir entendu ce bout de phrase, Lily redressa la tête. Elle remarqua que c'était le fantôme de Gryffondor que tout le monde appelait Nick Quasi-Sans-Tête qui venait de traverser le mur de la salle commune, occupé à parler tout seul.

- Oh, bonsoir, Nick, fit Lily.

Le fantôme se retourna vers elle.

- Miss Evans ! Je ne m'attendais pas à croiser quelqu'un dans la salle commune à une heure aussi tardive. Que faites-vous encore debout au beau milieu de la nuit ?

Lily lui montra le parchemin sur lequel elle travaillait.

- Je termine un devoir de Métamorphose, répondit-elle alors que le fantôme venait flotter près d'elle, que disiez-vous en entrant ?

- Oh, que certaines choses ne changeront jamais, répondit Nick Quasi-Sans-Tête, voyez-vous, je viens d'apercevoir dans les couloirs la jeune surveillante, Miss Rakepick, qui raccompagne les Maraudeurs vers la salle commune. Apparemment, ils se sont faits surprendre par ce cher Rusard à se promener dans les couloirs au beau milieu de la nuit.

Lily leva un regard surpris vers Nick.

- Potter était avec eux ?

- Je vous demande pardon ?

- Potter ? Est-ce que James Potter faisait partie de ceux qui se sont faits surprendre par Rusard ?

- Eh bien, oui. J'ai dit les Maraudeurs, ce qui veut dire James Potter, mais aussi Sirius Black, Remus Lu...

- Mais à quoi est-ce qu'il joue ?

- Excusez-moi, Miss Evans, mais je suis étonné face à votre surprise. Il est de notoriété publique que Mr Potter et ses amis ont toujours violé le couvre-feu, et ce depuis leur toute première année.

- Oui, sauf qu'aujourd'hui, ce crétin est le préfet-en-chef. Et lui qui disait qu'il voulait passer une année calme, non mais vraiment !

A la manière dont Nick Quasi-Sans-Tête avait de la regarder, il ne semblait pas comprendre pourquoi elle s'énervait si brusquement.

- Mmh, enfin bref, dit le fantôme, je vais vous laisser, Miss Evans. D'après le Moine gras, Peeves aurait prévu de mettre la cuisine des elfes de maison sens dessus dessous, cette nuit. Je dois l'aider à l'en empêcher.

Au moment où Nick Quasi-Sans-Tête disparaissait dans le sol, la porte d'entrée s'ouvrit et les Maraudeurs entrèrent un à un dans la salle commune. Lily s'était déjà postée devant eux, les bras croisés et le regard sévère.

Ce fut Black qui posa le regard sur elle en premier. Et comme toujours lorsqu'il la regardait, une expression exaspérée se peignit sur ses traits.

- J'ai passé une nuit suffisamment pénible comme ça, je ne vais pas m'imposer en plus un sermon de Miss Parfaite, lâcha-t-il dans sa barbe, je monte me coucher.

Remus et Pettigrow s'empressèrent de le suivre mais Potter resta devant elle, l'air un peu gêné. Lily lui adressa son regard le plus sévère, s'inspirant de la façon dont le professeur McGonagall toisait quelqu'un lorsqu'elle était mécontente. Cela semblait faire son effet.

Plus haut, le bruit d'une porte qui se refermait sur les trois Maraudeurs retentit. Potter eut un rire nerveux.

- Tu sais que tu es encore plus jolie quand tu es énervée ?

- Arrête, Potter, soupira-t-elle, je peux savoir à quoi tu joues, là ? Il y a à peine une semaine, tu me disais que tu voulais une année calme. Et voilà que vous vous faites prendre à vous promener dans le couloir dès le premier week-end ?

- On n'a rien fait de dangereux, si c'est ce qui t'inquiète, répondit Potter, on s'est juste promenés dans les couloirs... en souvenir du bon vieux temps.

- En souvenir du bon vieux temps, ironisa Lily, comme c'est touchant ! Enfin, ça le serait si tu n'étais pas le nouveau préfet-en-chef.

- Qu'est-ce que ça a à voir là-dedans ?

- J'ai besoin de te sentir à mes côtés, Potter, répliqua-t-elle, quelle légitimité pourrais-tu encore avoir si tu devais punir d'autres élèves qui se comportent comme toi ? Ces deux première année qui te demandaient des conseils pour sortir de leur salle commune la nuit, si tu les surprenais, tu te sentirais capable de les punir pour une chose que tu as déjà faite cent fois et que tu continues à faire ?

- Oui, bien sûr.

- Q-quoi ? Mais comment...

- Evans, ça fait partie du jeu, lui expliqua Potter, si tu décides de faire quelque chose interdit par le règlement, tu dois aussi accepter les risques de te faire prendre, sinon, il n'y a aucun intérêt à le faire.

Lily ne savait plus quoi dire. Elle ne comprenait pas comment on pouvait avoir une telle logique. Et le pire, dans tout cela, c'était qu'elle ne parvenait même pas à être réellement en colère contre le jeune homme.

- Potter, reprit-elle d'un ton plus calme, j'ai besoin de savoir que tu me seconderas. Tu risques de nous faire perdre toute crédibilité en tant que préfet-en-chef si tu continues à violer le couvre-feu chaque nuit.

Il eut un sourire.

- Tu n'as pas à te faire de soucis, lui dit-il, on en a parlé ensemble avant même que Rusard ne nous tombe dessus et on a pris la décision de ne plus faire ça. C'était amusant, un temps. Mais aujourd'hui, ça ne l'est plus tant que ça.

Lily avait du mal à le croire.

- Tu es sûr ? Tu me le promets ? Attention, Potter, je risque d'être vraiment en colère si tu me refais un coup comme celui-ci.

Cette fois, le sourire qui se peignit sur le visage du jeune homme était un peu plus taquin.

- Ne me tente pas. Tu sais comme je te trouve irrésistible quand tu es en colère.

- Mmh.

Toujours avec son sourire en coin, Potter traversa la salle commune jusqu'à l'escalier en colimaçon qui grimpait vers les dortoirs des garçons.

- Allez, à demain, Evans, lui dit-il.

Lorsque Potter eût disparu dans les étages supérieurs, Lily ne se sentait plus de continuer à travailler sur son devoir de Métamorphose. Elle rassembla toutes ses affaires et monta se coucher à son tour.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant