Chapitre 104 - REMUS LUPIN

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Neuf heures et quart du matin – les coulisses de la Pierre Philosophale.

Toujours dissimulés sous la cape d'invisibilité, Remus et Peter arpentaient un couloir qui longeait les coulisses. L'idéal aurait été de rentrer dans ces coulisses pour retrouver Lily et Patricia. Mais quand ils avaient conçu leur plan, ils avaient vite compris que, sous la cape, il leur aurait été impossible de se faufiler dans cette pièce sans trahir leur présence. Patricia leur avait expliqué comme les coulisses grouillaient d'artistes, de danseurs et d'autres comédiens qui se bousculaient les uns les autres pour se vêtir ou se dévêtir de leurs costumes ou pour se maquiller.

En revanche, la pièce qu'ils purent atteindre sans difficulté fut l'antichambre de la scène. Le lieu où les artistes passaient avant de se rendre sur scène. Ils se mirent dans un coin et patientèrent. A ses côtés, Peter tremblait comme une feuille.

- Eh, ça va ? lui souffla Remus.

- On va se faire prendre, gémit son ami, les yeux dans le vague, il y a forcément quelque chose qui va mal se passer et on va se faire prendre... Tu as vu ce que ce malade a fait à ce pauvre garde ? Il l'a laissé se noyer dans l'océan.

- Peter...

- Je ne veux pas finir comme ça, sanglotait presque son ami, à flotter dans le noir, sous des tonnes d'eau glaciale, à sentir mes poumons se remplir... Je ne veux pas mourir dans le noir à des milliers de kilomètres de chez moi...

- Peter, écoute-moi...

- Si Goldman nous attrape, ce sera le sort qu'il nous réservera... Remus ! Partons d'ici ! Annulons cette opération de tarés et quittons cet endroit... Les autres n'auront qu'à se débrouiller sans nous ! Après tout, ils ont choisi d'être ici, non ?

- Pas si fort !

Remus avait attrapé Peter par les épaules pour le secouer. Du coin de l'œil, il regarda autour de lui. La pièce était sombre et restait vide. Il se tourna vers son ami.

- Peter, la panique te fait perdre complètement pied, chuchota-t-il, on n'abandonnera pas les autres et on ne se fera pas prendre...

- Non...

- Ecoute-moi, siffla Remus, je comprends que tu aies peur. Mais regarde, jusque-là, tout se passe bien, non ? Et si tu veux que tout continue à bien marcher, il va falloir que tu fasses un exercice.

Peter leva un regard incertain sur lui. Au moins, cette fois, il avait capté son attention.

- Ne pense pas à l'ensemble du projet, lui conseilla Remus, sinon, tu vas douter. Puis tu hésiteras au mauvais moment et là, tu risques de tous nous faire tuer. Fais comme moi : pense étape après étape. Pour le moment, tout ce qu'on doit faire, c'est attendre que le numéro de Lily et Patricia commence et récupérer ce qu'elles doivent nous donner. Rien de plus. C'est faisable, ça, hein ? Je veux dire, tant qu'on reste sous la cape d'invisibilité, ça ne risque rien ?

- N-non...

- Bien. Il est inutile de penser au reste. Il n'y a pas d'autres étapes tant que celle-ci n'est pas validée. Alors ne te prends pas la tête avec quelque chose qui n'existe pas encore.

Encore essoufflé, Peter hocha la tête. Ses tremblements s'étaient calmés. Il hocha la tête.

- D'a-d'accord, souffla-t-il.

L'espace dans lequel ils se trouvaient fut encore plus plongé dans le noir. Remus se retourna. La lumière sur la scène venait de s'éteindre brutalement. Dans le casino, assis sur des fauteuils confortables au premier rang, Remus reconnut Goldman accompagné de son fidèle Brown, tous les deux en compagnie d'Orestus Wandcaster.

Ok, ok, pensa Remus en essayant de se donner du courage, pour le moment, tout se passe exactement comme on l'avait prévu.

- Et maintenant, s'exclama alors une voix provenant de la scène toujours plongée dans un noir opaque, mes très chers chanceux, mes très chères chanceuses, vous allez assister à un spectacle unique en son genre ! Voici le show des deux sœurs chaudes comme la braise !

La lumière s'alluma brusquement sur la scène accompagnée d'une musique de jazz. Sous les applaudissements du public, Lily et Patricia venaient d'apparaître, debout au beau milieu de la scène, dans leurs longues et élégantes robes rouges et vaporeuses.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant