Chapitre 100 - LILY EVANS

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Sept heures du matin – dans une chambre du Chaudron baveur.

Ce n'était pas une chambre très spacieuse que Patricia avait réservé au Chaudron baveur. Lorsque Lily et elle pénétrèrent à l'intérieur, elles retrouvèrent les gardes du convoi, tous ligotés et bâillonnés, assis contre le mur de la pièce, à même le sol. Ils s'étaient déjà réveillés lorsqu'elles arrivèrent et ils les regardèrent passer avec fureur, incapables qu'ils étaient de prononcer le moindre mot.

- Viens, lui dit Patricia, allons nous changer dans la salle de bain.

Là encore, c'était une minuscule pièce qui sentait l'humidité et le moisi mais Lily était trop sous tension pour s'en formaliser. Patricia sortit de son sac deux longues robes d'un rouge flamboyant et lui en tendit une avant de se mettre à se déshabiller.

Lily regarda la robe de soirée avec scepticisme.

- Il fallait vraiment que ces robes soient si échancrées ?

- Quand on désire passer inaperçus, on s'habille à la mode du lieu, ma grande, répliqua Patricia, crois-moi, j'aurais pu en choisir de plus vulgaires.

Certes, ces longues robes rouges n'étaient pas vulgaires. Lorsque Lily l'enfila, elle remarqua que sa tenue était au contraire très élégante et affinait grandement sa silhouette. Certes, le tailleur avait voulu mettre en évidence la poitrine de la personne qui la porterait, laissant à nu une bonne partie du vendre et de l'espace qu'il y avait entre les seins.

Lorsqu'elles furent toutes les deux habillées, Patricia sortit deux paires de chaussures à talon de la même couleur que les robes.

- Tu es sûre que c'est une bonne idée ? demanda Lily en mettant tout de même les chaussures. On aurait l'air bien bêtes s'il nous faut courir, avec ces talons hauts.

- Si on doit courir, c'est que le plan n'aura pas marché, répliqua Patricia, et puis, de toute façon, rien ne t'empêchera de les enlever en cas d'extrême urgence. Allez, ne traînons pas.

Elles retournèrent dans la chambre. Par la petite fenêtre au-dessus du lit, un soleil matinal baignait de lumière les rues presque désertes du Chemin de Traverse. Faisant claquer ses talons contre le parquet, Patricia se rendit vers au fond de la chambre et vérifia son sac à main.

- Tu ne devrais pas faire ça.

Lily, surprise, se tourna vers les prisonniers. C'était le chef du convoi qui venait de parler. Elle ne savait pas comment il s'y était pris, mais il avait réussi à retirer son bâillon de sa bouche.

Elle fit quelques pas vers lui et s'accroupit dans l'attention de lui remettre son bâillon.

- Tu as quel âge ? demanda l'homme.

- J'ai dix-huit ans, répondit-elle, ne vous inquiétez pas pour moi, je suis une adulte pleinement consciente de ce qu'elle fait.

- Dix-huit ans, ricana le chef des gardes, tu sors à peine de Poudlard. Et puis, peu importe, dans le fond. Le conseil que je te donne, il est valable que tu ais quinze ans ou trente. Je sais ce que vous comptez faire, toutes les deux. Et je vous déconseille vivement d'aller jusqu'au bout. Vous n'êtes pas les premières à vouloir braquer le casino de Goldman. Mais personne n'y est jamais arrivé. Ce type, vous ne le connaissez pas comme moi je le connais. C'est la pire des ordures.

- Cela ne vous empêche pas de travailler pour lui, fit remarquer Lily.

L'homme eut un rire jaune.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant