Chapitre 33 - PETER PETTIGROW

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Peter se figea. James et Sirius, en tête, venaient de tomber nez à nez avec le sourire goguenard de Rusard. Evidemment ! Ils avaient totalement oublié de remettre la cape ! Même si elle était moins efficace qu'avant, peut-être auraient-ils eu une chance de passer inaperçus aux yeux du concierge si James ne s'était pas entêté à la retirer.

En tête du groupe, ce dernier avait eu le réflexe de cacher la Carte du Maraudeur dans son dos et Remus eut la présence d'esprit de la lui prendre discrètement. Peter l'entendit murmurer : « Méfait accompli » avant de la ranger précipitamment dans la poche de sa cape.

- Eh bien, eh bien, marmonna Rusard alors que ses yeux louchaient sur les quatre élèves qui lui faisaient face, il faut croire qu'après six années passées ici vous n'avez toujours pas compris les règles, Messieurs. Oh, cette fois-ci, je ne ferai pas la même erreur que lors de votre première année, soyez-en sûrs. On va laisser le professeur McGonagall dormir et nous allons régler ça entre nous. Veuillez me suivre, sales voyous !

Peter ne savait pas s'il devait voir cette décision de Rusard de laisser McGonagall en-dehors de tout ceci comme étant une bonne nouvelle. Abattu, il suivit le concierge ainsi que James, Sirius et Remus. Miss Teigne marchait à leurs côtés ; les yeux rouges de la chatte les regardaient avec malveillance.

Rusard les fit descendre quelques étages, si bien qu'ils finirent par arriver aux couloirs des cachots. Le bureau du concierge était une minuscule pièce qui ressemblait à un cagibi réaménagé, engoncé entre d'autres pièces. L'unique minuscule fenêtre qui s'y trouvait, proche du plafond couvert de toiles d'araignées, donnait sur la pénombre qui régnait sous la surface du lac. Une odeur de tabac froid et d'humidité rance régnait dans la pièce alors que Rusard faisait le tour d'un minuscule bureau qui semblait prêt à tanguer sous le poids des nombreux parchemins qui s'y trouvaient. Miss Teigne, elle, semblait comme chez elle. Elle bondit sur l'une des étagères et se lova dans quelques draps sales qui semblaient être sa tanière, sans quitter les Maraudeurs d'un regard que Peter trouvait presque moqueur.

Ils restèrent tous debout, devant le bureau de Rusard. Celui-ci avait sorti un briquet pour allumer quelques torches qui projetèrent une lumière jaunâtre sur le petit bureau en fouillis. Puis, il se mit à chercher quelques parchemins dans un des tiroirs.

- Qu'est-ce que j'en ai fait ? grommelait-il pour lui-même. J'ai pourtant demandé à Dumbledore de m'en donner des nouveaux pour la nouvelle année qui... Ah ! Les voilà ! Des bulletins de retenue ! Encore de la paperasse qui va venir étoffer vos dossiers déjà bien épais, n'est-ce pas ? Et je suis sûr que si j'argumente assez bien avec le professeur McGonagall, je pourrai obtenir votre renvoi définitif de cette école.

Sirius leva les yeux au plafond.

- C'est bon, soupira-t-il, n'exagérons rien. On était juste en-dehors de notre dortoir au beau milieu de la nuit, il n'y a pas mort d'homme.

- Il est rigoureusement interdit de sortir hors de sa salle commune durant le couvre-feu, Black ! cracha presque Rusard en pointant Sirius de son doigt crochu. Et vous n'en êtes pas à votre première effraction ! Je vous ai déjà surpris en train de vous promener hors de votre dortoir dès votre première année ! Sans parler de votre coup d'exploit il y a deux ans, lorsque vous avez jugé bon de vous rendre à Poudlard avec un camping-car.

James haussa les épaules avec légèreté.

- Eh bien, il faut voir le bon côté des choses. Grâce à nous, vous avez obtenu un camping-car gratuit. Il marche bien, au fait ?

Rusard eut un rire sournois.

- Vous voulez prendre les choses à la légère, hein, Potter ? Très bien ! Je commencerai par vous. Alors, voyons... James Potter, surpris à se pavaner dans les couloirs après le couvre-feu et ce malgré son rôle de préfet-en-chef...

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant