Chapitre 5 - Dissemblance grandissante, partie 1

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À partir du moment où Matsuba et Shizuka commencèrent à traîner ensemble, leur amitié comme leur rivalité ne firent que se renforcer.

Matsuba passait sa journée avec Matthew, et une fois le soir venu, il rejoignait son amie à la Planque où ils regardaient les différentes archives de l'Arlequin.

Partageant désormais la même ambition, ils ne pouvaient qu'être liés, tant dans la solidarité...

...que dans la compétition.

Lors des séances de sport au gymnase, ils mettaient toujours leurs compétences en confrontation. En cours, c'était à qui donnait le plus vite la réponse. Au Refuge - où Matsuba trainait souvent - c'était à qui effectuait le plus vite les tâches ménagères pour aider Laura.

Quoiqu'il en soit, un mot les définissait désormais parfaitement : indissociables.


Pourtant...


Pourtant l'écart continuait de se creuser, inéluctablement. Si leur amitié n'en pâtissait pas, la différence était de plus en plus visible.

Au fil des mois et des années, la capacité spirituelle de Shizuka ne fit que gagner en puissance. De son côté, Matsuba en était toujours dépourvu, le condamnant à stagner en bas de l'échelle. Là où la lycanthrope suscitait l'admiration, le jeune homme ne récoltait que de l'indifférence, voire du mépris pour les réactions les plus osées.

Les seuls soutiens qu'il recevait étaient ceux de la vielle, ceux de Matthew et ceux de son amie.

Peu à peu...

...l'espoir s'effrita malgré l'optimisme.

Trois évènements en particulier marquèrent un coup dur dans les ambitions de Matsuba Kawakami.

***

Printemps 3199 (deux ans après la rencontre entre Matsuba Kawakami et Shizuka Miyakage)

« Merci, Janak. » Dit un vieil homme en s'épongeant le front.

Le jeune homme accepta les remerciements d'un hochement de tête et fit de même, car l'après-midi était particulièrement chaude. Derrière eux, un petit aqueduc en métal fraichement bricolé parcourait un immense jardin fleuri.

« C'est naturel. Comme ça, vous n'aurez plus à vous soucier d'arroser vos plantes. »

« C'est gentil. » Apprécia l'homme avec un sourire. « Ça va bien faire un an que je n'ai plus la force de couvrir tout ce vaste terrain avec un simple arrosoir... »

Janak haussa un sourcil.

« Pourquoi ne pas avoir demandé de l'aide plus tôt ? »

Le vieillard prit aussitôt un air gêné.

« C'est à dire que... » Bredouilla-t-il. « J'avais demandé à ton ami Matsuba de me bricoler quelque chose, mais... »

« Ça n'a pas tenu trois semaines. » Comprit l'autre avec un sourire. « Classique. Tout ce qu'il touche part en morceaux. La maladresse est contagieuse, faut croire. »

« Je ne l'aurais pas dit aussi durement... »

Ne perdant pas plus de temps, Janak salua le vieil homme avant de prendre la direction du square Keith Murray, à quelques rues de là, où quelques jeunes du quartier s'étaient réunis.

En s'approchant, ils les vit près du terrain de basket.

« Vous en êtes à combien ? » Demanda-t-il en s'installant sur la rambarde à côté de Connor.

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