Chapitre 15 - Déchaînement, partie 2

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Las Alba, Tierraroja (5e étage de la Tour)

21 juillet 3202, fin d'après midi

« Qui sème le vent récolte la tempête, voilà qui devrait lui servir de leçon ! »

Située sur les hauteurs d'un bâtiment, une demoiselle de la vingtaine aux cheveux noir et blancs et à la longue robe rouge était assise sur le rebord du toit. Balançant joyeusement ses jambes dans le vide au rythme d'une musique qu'elle seule devait entendre dans sa tête, elle avait observé au loin les hostilités démarrer entre humains et semi-humains.

Agitant ses antennes à plume, la Zanni esquissa une grimace sous son masque de carnaval.

« Cette laideronne aux grandes oreilles s'efforçait de saboter notre petite fantasmagorie ! »

Affichant une mine boudeuse, la demoiselle apposa violemment sa tête dans ses mains, les coudes sur les cuisses.

On aurait dit un genre de caprice.

« Fort heureusement, vos pathétiques présences siéent à revigorer mon humeur. » Murmura-t-elle, boudeuse.

Elle se tourna vers les trois personnes derrière elle. Le premier n'était autre que le zombie de l'archevêque Tiberius, qui affichait un visage morne et inexpressif.

Le deux autres se trouvaient être des jeune femmes au visage délicat et à l'air morne, habillées de robes de mariage tachées de sang. D'affreuses cicatrices lacéraient leur peau blafarde aux poignets et à la gorge. Depuis leurs yeux ternes noyés dans un maquillage défait, des rivières noires s'écoulaient le long de la lividité de leur joues : pire encore que des cernes, il s'agissait là de traces obscures d'anciens pleurs jamais séchés.

Ces demoiselles étaient des Dames blanches, des mort-vivantes de faible niveau nées de fiancées désespérées ayant mis fin à leur jours. C'était des monstres que la Zanni adorait créer, car elles s'avérait être ses servantes favorites.

« Venez donc me masser les épaules. Il est d'une importance cruciale, pour une lady, de veiller à l'entretien de sa stature ainsi qu'au bien-être de son dos, fufu. »

***

À l'autre bout de Las Alba

« Bon sang... » Murmura Matsuba, éprouvé. « Quelle horreur ! »

Cinq ou six cadavres jonchaient dans les rues. Semi-humains, pacificateurs, civils... il y avait de tout, et leur sang maculait la terre de tâches rougeâtres. Au loin, un grondement inquiétant suggérait la poursuite des combats ailleurs dans la ville. Par ailleurs, plusieurs colonnes de fumée laissaient entendre que des incendies avaient éclatés.

« Comment est ce que ça a pu dégénérer à ce point ? » Déglutit le jeune homme, la gorge nouée.

À sa droite, Euryale observait le même spectacle d'un œil peint d'une tristesse mélancolique. Ses cheveux flottant au vent, elle s'était murée dans le silence.

« Je vais devoir vous laisser. » Intervint alors Charcoal derrière eux.

Il était en train de taper un message sur son téléphone portable, pourtant toujours son costume de soubrette.

« Il faut que j'aille assurer la protection de mon employeur. » Leur expliqua-t-il.

« Entendu, on va essayer de récupérer les autres, et on se retrouve tous à l'hôtel. » Fit Matsuba en hochant la tête. « Vous pensez que monsieur Firklöver a été arrêté ? »

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