— Tout le monde est attaché ? demande la directrice avant de confirmer au chauffeur du car que nous pouvons y aller.
Assise au fond du bus avec mes amis, nous partons pour plusieurs heures de voyage en direction de l'Italie. Durant cette semaine de repos, nous voyageons tous ensemble visitant Venise ainsi que les îles voisines : Murano et Burano. Les paysages sont incroyablement beaux, m’extasiant des décors riches et vivants, empreints de couleurs et de soleil.
Nous continuons notre traversée par l’Autriche pour terminer en Allemagne, redescendant vers la France, six jours plus tard.
Exténuée, je reste nostalgique de cette semaine féerique où j'ai eu la sensation de vivre mille vies en seulement quelques jours.À peine arrivée en Aveyron, je décolle, en compagnie de Momo, Catherine et les jeunes, aux îles Canaries. Notre avion se dépose à Grande Canaria, où nous passons une semaine à découvrir la culture, l’alimentation, les paysages et la beauté des lieux.
Enfin, je termine mon périple en passant par Paris, où je reste pour la fin des vacances de Pâques, profitant de Célestin, que je ne reverrai certainement pas avant cet été.
De retour au Clapas, je m'affaire à m’exercer pour mon brevet qui ne tarde pas à arriver. Je bûche comme une dingue, bien que mes résultats de l’année ne soient pas convaincants, restant la cancre de cette classe, avec mon huit de moyenne générale, je tente le tout pour le tout, accompagnée de Catherine qui me fait réviser jusqu'à pas d’heure.
Il est temps pour moi de savoir si j’ai bien fait de ne pas baisser les bras cette année.
Sur deux jours, les épreuves défilent, ne laissant pas à mon cerveau le temps de se reposer. Je reste concentrée un maximum, me penchant principalement sur les matières qui me semblent plus faciles. L'histoire et la géographie ont été appris par cœur, tandis que le français n’est, pour moi, qu’une question de feeling. La dissertation est ce qui m’anime le plus, alors je gratte du papier, à m’en faire rougir les doigts.
Je fais du mieux que je peux en ce qui concerne les mathématiques, mais même en buchant, je n’ai pas la logique qu’il faut pour comprendre comment tout fonctionne.
— Posez vos stylos.
C’est terminé. Est-ce que le reste de ma vie ne tient qu’entre ces lignes ?
Je dépose mes documents sur le bureau du surveillant avant de sortir et souffle un grand coup. De soulagement et de satisfaction.
Même si je n’y suis pas arrivée, j’aurai essayé.
Et c’est tout ce qui compte.•••
190. Je ne savais pas que ce nombre aurait une importance cruciale dans ma vie. Pourtant, sans lui, je ne serais pas officiellement diplômée du brevet des collèges. 190, c’est le nombre exact qu’il fallait pour avoir ce diplôme. C’est aussi le nombre exact que j’ai eu à cet examen.
Momo et Catherine me prennent dans leurs bras, de fierté.
— Je te l’avais dit que tu l’aurais ! me rappelle mon papa de cœur.
Je pleure de joie, ne croyant pas à ce qui s’affiche sur l'écran de l’ordinateur. Pourtant, c’est bien mon nom et mon prénom qui y sont inscrits.
Parfois, il suffit d’y croire.Je ferme les yeux, laissant couler des larmes de joie sur mon visage souriant, m’enfonçant dans la chaise de bureau qui vient accueillir mon corps devenu plus léger, libéré d’un poids en moins.
Merci à vous, d’avoir crû en moi.
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Je t'en remercie d'avance 🥹🫶
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Merci pour les épines
Non-FictionÊtre l'ombre de soi-même. Une bien belle expression pour une chose si horrible. Se regarder mourir à petit feu, sans pour autant vouloir s'en sortir. Comme une âme errante, attachée à un corps sans vie. La monstruosité de l'Homme a essayé de faire t...