Chapitre 27

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Pour la nouvelle année, je reste seule, couchée dans mon lit, essayant d’appeler Célestin qui ne me répond pas. J’écoute le décompte et quand arrive minuit, je me souhaite une belle année 2014, fermant les yeux immédiatement après, essayant d’oublier que cette fin d’année s'avère être morose.

De temps en temps, je rentre au Clapas pour y passer le weekend, faire quelques lessives et profiter de la campagne et de son air frais. Il est vrai que je commence à prendre le véritable rythme d’une femme qui travaille, qui gère ses courses, ses factures, ses dépenses, tout en profitant de ses semaines de CFA pour être avec ses copines et redevenir la jeune adolescente qu’elle est au fond d'elle. Mais cette vie me plaît, vraiment.

Le printemps s’installe, tandis que je déménage dans un studio légèrement plus grand, sur le tour de ville, avec balcon, car l’actuel commence à moisir dans tous les sens. J'ai dû m'arrêter durant deux semaines après avoir attrapé une sur-infection pulmonaire. En bref, le propriétaire avait caché tous les vis avant mon aménagement…
Celui-ci me plaît davantage, avec son parquet au sol et son immense salon lumineux. Petit à petit, avec l’aide de Momo, je l’aménage pour en faire un véritable cocon, chose qui m'était impossible avec l’ancien puisqu’il était meublé.
Je crée mon premier chez moi…

•••

Comment sait-on que nous tombons amoureux ?
Pour ma part, c’est lorsque même ses petits défauts deviennent des qualités. J'ai pourtant pensé plusieurs fois l’avoir été, mais ce sentiment que je ressens aujourd'hui, m'était encore inconnu avant de le rencontrer lui.

À un jour près, nous avons trois ans de différence. Responsable de magasin dans une grande chaîne de jeux vidéos, dans la même galerie commerciale que moi, je le rencontre par hasard un midi, étant accompagné d’un ami qui a souhaité lui dire bonjour.
Son regard brun, sa gentillesse qui émane de tous les pores de sa peau recouverte de tatouages, ainsi que son sourire, inspirent la douceur et la générosité.

Le soleil commence à faire son apparition en cette période estivale, laissant le printemps faire place à l’été, ma période préférée de l’année.
On se côtoie amicalement pendant plusieurs mois, laissant les sentiments se développer lentement, bien qu'ils arrivent en force, me donnant des coups dans le ventre chaque fois que je croise son regard, voyant son sourire animer son visage chaque fois qu’il m’aperçoit.
Quelle incroyable perception que de me laisser croire que je lui plais. Pourtant, c’est bien vrai.
Ses yeux ne mentent pas, lorsqu’il les pose sur moi. Une bulle nous entoure, même lorsque nous sommes en compagnie d’amis. Tout devient flou quand il apparaît, ne laissant place qu'à sa présence rassurante et attendrissante.

Après une courte semaine de vacances que j'ai passée à Paris, je reviens à la fin du mois d’août pour reprendre le travail. Toutefois, le magasin n'est pas ce qui m’a le plus manqué, mais sa présence à lui, oui.
Ses bras entourant ma taille, il m’embrasse enfin, après plus de deux longs mois à se tourner autour.
Ses lèvres douces me font chavirer, faisant exploser toutes les barrières que je me suis créées pour laisser entrer l'amour, le vrai.

Je suis amoureuse, j’en suis persuadée.

•••

Fabien est une évidence pour moi, bien que j’ai eu du mal à le faire entrer dans ma bulle lors de notre rencontre. Par peur de souffrir, de ne pas être à la hauteur, de rêver d’une histoire qui n’en vaut pas la peine. Mais tout en vaut la peine lorsque je suis avec lui.
Rapidement, il m’offre un double des clés de son appartement, m’y installant à la fin septembre, avec l’accord de Momo qui souhaite tout de même garder mon logement. Alors, je laisse les affaires que j’utilise le moins, chez moi, et emporte le reste chez nous.
La vie avec lui est simple, sans chichis ni cris, d’ailleurs on ne s’engueule jamais.
Je découvre ce qu’est la vie de couple, les courses en commun, les sorties entre amis. Il me présente sa famille chez qui nous passons les fêtes de fin d'année. Il souffle ses vingt-et-une bougies, puis à minuit, c’est à mon tour pour mes dix-huit ans.

Les mois passent, nos attentes ne sont plus les mêmes, nos vies se séparent après neuf mois de relation sincère et pure.
Avec des pleurs, des câlins, un baiser sans fin brûlant nos lèvres de regrets, mêlé aux larmes qui coulaient sur nos jours.
Une fin sans haine, emplie d’un respect commun.
On s’est aimés et on s’aimera toujours, parce que l’un comme l’autre nous avons compté.
Parce qu’un jour, il y a eu un “nous”.

Cet homme a été mon premier amour. Le seul. Le vrai. Et quand bien même notre relation n’a pas duré longtemps, elle a compté bien plus que je ne l’imaginais. Il m’a appris que les hommes ne sont pas tous des cons. Qu’ils peuvent être à l’écoute. Qu’ils peuvent être généreux. Qu’ils ne font pas tous semblant.
Fabien a été patient avec moi. Il m’a aimé comme un fou, me laissant le temps pour tout.
Il a été mon premier.
Le seul.
Le vrai.

Merci pour tout.

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Je t'en remercie d'avance 🥹🫶

Merci pour les épinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant