15. Fin du Week-end

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MAXIME

Encore une fois, le week-end est passé trop vite. Dans quelques heures à peine, en fin d'après-midi, je vais devoir ramener Eva chez sa mère, pour une longue séparation de deux semaines. J'ai la boule au ventre depuis ce matin, même si je ne montre rien devant ma tornade qui dort là, juste sous mes yeux, pour sa sieste quotidienne. Comme hier soir elle s'est couché tard et levé tôt ce matin, je n'ai eu aucune difficulté à la faire rejoindre les bras de Morphée.
Je quitte ma chambre sur la pointe des pieds et ferme la porte en la laissant un peu entrouverte, mais recule de plusieurs pas en arrière quand je fais face à ma sœur, qui semblait m'attendre.

— Maëlle, bon sang, tu m'as fait peur ! l'enguirlandé-je, une main sur le cœur.
— Désolée, c'était pas mon but. Elle dort ?
— Ouais, elle était crevée.

Ses yeux bleus similaires aux miens plantés sur moi, je me sens épier.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle me tend mon téléphone.

— T'as eu un appel manqué de Elina.

Je récupère mon portable.

— T'as pas décroché ?
— J'ai hésité, mais non. Tu ne lui as pas dit que tu n'étais pas dispo ce week-end ?
— Si, justement, c'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi elle a essayé de me joindre.
— Peut-être que c'est important, tu devrais profiter de la sieste d'Eva pour la rappeler.

J'acquiesce. Après tout, vu que ce soir je vais au travail après avoir déposé ma fille et que je ne sais pas à quelle heure je vais parvenir à bosser sur notre roman demain, me plonger dedans aujourd'hui peut être une bonne idée.

— Je vais aller m'installer dans mon bureau, pour être plus tranquille. Tu vas faire quoi toi ?
— Une amie m'a proposé une sortie puis d'aller boire un verre. Je pense que je vais y aller. Elle vient me chercher, elle ne devrait pas tarder.

Je souris.

— Oui, tu as raison, ça te fera du bien de voir du monde autre que moi.
— D'ailleurs à ce propos... J'ai repoussé la conversation tous le week-end, mais... vendredi mon patron m'a appelé pour me proposer de venir travailler en présentiel quelques jours plutôt que de faire du 100% télétravail.

Mon sourire m'échappe.

— T'es certaine que c'est une bonne idée ? Enfin, je veux dire... le métro c'est compliqué pour les personnes en fauteuil et...

Elle pose sa main sur mon épaule.

— Ce ne serait que quelques jours par semaine, Maxou, et puis oui, ça ne va pas être facile, je vais devoir m'adapter et trouver un rythme, mais ça va me faire du bien. Mais va rappeler Elina, on en reparlera plus tard. Je vais aller rejoindre Mégane, mais je serai de retour avant que tu ramènes Eva.

Je hoche la tête et le cerveau encore dans le brouillard avec ce qu'elle vient de m'annoncer, je me dirige vers mon bureau. Ma sœur travaille dans la pub, elle est l'adjointe de la directrice de projet. Elle adore ce qu'elle fait et la nouvelle boîte où elle bosse depuis son déménagement à Paris.
Dans mon bureau, j'allume mon ordi, envoie un message à ma co-auteur pour lui annoncer que je vais l'appeler sur Whatsapp et cherche mes notes que j'ai noté ici et là quand ma fille jouait ou dormait.

— Salut, je suis désolée de t'avoir contacter, je sais que tu m'as dit que tu n'étais pas libre ce week-end, mais j'ai eu une idée et je voulais pas attendre avant d'en discuter avec toi.
— Pas de problème, j'ai un peu de temps libre.

À travers l'écran, je remarque qu'elle n'est pas maquillée, sa peau me semble plus claire qu'habituellement et aussi, chose que je n'avais encore jamais vu, ses joues sont parsemés de quelques tâches de rousseur.

Entre nos lignesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant