38. Confrontation

6 3 0
                                    

ELINA

Cela fait deux jours que je ne dors pas. Depuis que cet article est paru et que j'ai compris que ma sœur était derrière la publication de ce foutu bouquin en se faisant passer par mois, je suis sûre les nerfs. Je sais que ce n'est pas bien pour ma fille, que je dois me ménager, mais je n'arrive pas à me détendre. Encore moins depuis que Maxime m'a annoncé hier qu'il avait croisé Nola et qu'elle avait tenté de le monter contre moi. Bordel, elle n'en a pas marre de me pourrir la vie ?!
Personne ne sait que je suis là, devant la porte de son appartement, prête à faire un scandale. Personne sauf Maxime. Je n'ai pas pu le lui cacher, j'avais besoin qu'au moins lui sache où je me trouve, juste au cas où. Mais Bastien n'est pas au courant, il aurait voulu m'accompagner et il n'est pas question. Romain non plus, je ne veux pas qu'il se mette entre nous, bien qu'il était très remonté contre elle après ce que je lui ai raconté.
Le poing serré, je donne plusieurs coups contre la porte avant de taper du plat de la main pour plus de force et moins de douleur.

— Nola ! l'appelé-je d'une voix tonitruante. Nola !

Pas de réponse, ce qui augmente un peu plus mon état de nerfs. Une main sur mon ventre que je caresse pour tenter de caresser ma fille, je continue de frapper comme une hystérique.

— Nola, ouvre cette porte tout de suite avant que je la défonce !

Des pas retentissent et bientôt, mon ex ouvre et se dresse devant moi de toute sa hauteur.

— Elina ? Non, mais ça ne va pas te taper comme ça ? Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Bouge.

Je tente de forcer le passage, mais il m'en empêche avec une main sur ma poitrine.

— Jerem', bouge, je suis pas d'humeur !
— Justement, tu ne rentreras pas dans cet appart avant d'être calmé.

Oh, il veut que je me calme ? Très bien.
J'inspire un bon coup, fais plusieurs exercices de respiration puis lui offre un sourire factice.

— Voilà, je suis détendue. Maintenant laisse-moi entrer.

Sans même lui laisser le temps de répondre, je le pousse avec force pour le dégager de mon chemin puis je me dirige telle une furie dans le salon, où Nola se trouve, assise sur le canapé.
Je me plante devant elle, la respiration sifflante et le cœur me meurtrissant la cage thoracique.

— Oh, Elina, c'est bien la première fois que je te vois chez nous.

Le fait qu'elle insiste sur le mot nous me donne envie de tout envoyer balader.

— T'es vraiment qu'une connasse et une sociopathe, l'insulté-je.
— Que me vaut l'honneur de ces jurons ? me provoque-t-elle avec un sourire malin sur le coin des lèvres.
— Elina, t'approche pas d'elle, elle est enceinte, je te rappelle, m'ordonne Jérémy.

Un rire jaune et forcée sort de ma gorge.

— Oh oui, c'est vrai, j'oubliais. Ma petite sœur est enceinte ! Mais attention, énorme scoop : moi aussi je le suis ! réponds-je avec virulence en montrant mon ventre.
— Justement, tu ne penses pas qu'il serait plus judicieux de...
— Que ce soit clair, je n'en ai rien à foutre de ce que tu penses, d'accord ? Alors maintenant va voir ailleurs si j'y suis.

Il échange un regard avec Nola qui semble acquiescer puisqu'il se retire, mais sûrement pas bien loin.

— Je ne comprends pas pourquoi tu m'en veux, Elina, me révèle ma sœur en se levant.
— Tu ne comprends pas ? Tu as usurpé mon identité pour publier un bouquin à mon nom, espèce de tarée !
— Tu parles de la dystopie ? Je suis désolée de te décevoir, mais je n'ai rien fait. Si tu assumais, ce serait beaucoup plus simple.

Entre nos lignesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant