41. Nouvelle tempête

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MAXIME

J'ai attendu la fin de journée pour être certain que Charlotte et Stan soient chez eux avant de débarquer dans leur immeuble du 16e arrondissement, en furie. Mais je dois rester le plus calme possible, ordre de mon avocat. Je dois avoir des explications et je lui ai convaincu que resterai le plus zen possible, bien que, en réalité, je n'y crois pas trop moi-même. Pourtant, je n'ai pas le choix : notre plan est parfaitement rôdé, je dois m'y tenir.
Cependant, lorsque je me plante devant la porte d'entrée de l'appartement de mon ex et de son mec, je ne peux empêcher la colère de m'envahir. Ma respiration, sifflante, devient folle et mes poings se ferment aux points que mes phalanges deviennent blanches. Je prends pourtant le temps de souffler un bon coup pour calmer mon cœur qui bat la chamade et une fois que j'estime être suffisamment calme, j'envoie un message à Elina pour la prévenir que je vais toquer, et exécute l'action. D'abord calmement, puis plus brutalement quand je vois que personne ne me répond.

— Charlotte ! l'appelé-je. Ouvre cette porte !

Zen, Maxime, zen.
Je me répète ce mantra incessamment, mais il s'envole loin quand mon ex, apparaît dans l'embrasure de la porte. Ses cheveux noirs, ses iris marrons, son visage rond, son nez aquilin, ses pommettes légèrement rosées en toute occasion... tout ce que j'aimais tant quand on était ensemble me donne désormais envie de vomir.

— Maxime, qu'est-ce que tu fais là ? m'interroge-t-elle, surprise, avec néanmoins un regard méfiant. Si c'est pour espérer apercevoir Eva, mauvais timing, elle n'est pas ici.

Son air jubilatoire, quand elle apprendra ce que je sais et qui risque bien de la mettre dans la sauce.

— C'est pas Eva que je suis venu voir. Mais toi. Et ton connard de mec. Je sais tout, Charlotte.
— Tu sais tout quoi ?
— L'accident de Maëlle d'il y a deux ans.

Un silence de plomb s'abat. Mon ex garde la face, pourtant, je la vois déglutir et sa main, qui agrippe l'encadrement de la porte, se met à trembler comme une feuille, bien qu'elle essaie de le cacher.

— Oui, eh bien ?
— C'est toi la responsable. Et ton mec est au courant. N'est-ce pas, Stan ? l'interpellé-je alors qu'il se croyait discret, caché derrière le meuble de l'entrée.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, Maxime, tu délires ! réfute pourtant mon ex.
— Oh, vraiment ? Pourtant, un témoin de taille vous a entendu en parler, pas plus tard qu'il y a deux jours. Ta fille. Vous devriez faire attention à vos conversations quand Eva est dans les parages.

**

Sur la table, mon téléphone sonne, c'est un appel de Charlotte. Persuadée que ma fille est au bout du fil, je m'empresse de répondre.

— Ma tornade, c'est toi ?
— Oui papa, c'est moi, répond sa voix enjouée qui me manque tellement.

Un sourire fend mon visage.

— Comment tu vas, Eva ? Et l'école, ça se passe bien ? 
— Je vais bien, mais tu me manques beaucoup beaucoup, papa, se plaint-elle.
— Toi aussi tu me manques affreusement, ma tornade. Mais promis, on se revoit bientôt. Mais tu ne m'as pas raconté. Comment ça va à l'école ?
— C'est trop bien papa, la maîtresse est gentille et en plus on fait des choses trop bien !

Sa joie et son enthousiasme me font chaud au cœur, j'aime la savoir si heureuse, même si le manque d'elle va finir par m'achever.

— Et avec maman et Stan, ça va bien ? Stan est encore méchant avec toi ?

Je prie pour qu'elle me réponde par la négative, sinon je ne dépends plus de moi.

— Il fait que me crier dessus, mais moi, j'aime pas quand il le fait. Après, je pleure et il est encore plus en colère.

Entre nos lignesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant