37. La désillusion

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MAXIME

Me balader dans les rues de Paris malgré la fraîcheur de la fin-mars m'aide à avoir la tête reposée et à réfléchir convenablement. Hier, quand j'ai lu l'article que m'a envoyé Maëlle, je ne voulais pas y croire, j'étais très en colère contre Elina pour m'avoir caché ça... Et puis, quand j'ai vu la sincérité dans ses yeux, j'ai compris. Elle n'avait rien avoir là-dedans et quelqu'un s'est fait passer pour elle, pour semer le trouble. Mais qui et pourquoi ? Cette question me hante depuis hier soir, alors je n'ose imaginer l'état de ma petite-amie...  Pourtant, je sais qu'elle est bien entourée, qu'elle n'est pas seule, et c'est ce qui me pousse à ne pas lui envoyer de message et à lui laisser l'espace nécessaire pour prendre du recul sur cette affaire. Mais après trois jours passés à ses côtés, je ne peux nier qu'elle me manque.

— Maxime, fais attention, y a un poteau devant toi, me prévient ma sœur, à mes côtés.

Je lève les yeux, coupant ainsi court à mes pensées et évite l'obstacle.

— Je l'avais vu, mens-je.
— C'est ça, et moi j'ai retrouvé mes jambes.

Nerveusement, je ris.

— C'est l'article qui te chamboule autant ? me demande-t-elle.

Je hoche la tête.

— Ouais je... Ça me saoule pour Elina que quelqu'un se fasse passer pour elle. Et moi qui ait cru qu'elle aurait été capable de faire ça dans mon dos et celui de Carine...
— Eh, culpabilise pas, tu as très vite compris qu'elle n'y était pour rien et c'est le principal ! Et puis je te signale qu'il y a même une interview d'elle dans cet article alors ça porte à confusion.

Après ses paroles, je m'arrête net, réalisant quelque chose. Si le journaliste qui a interviewé la fausse Elina n'y a vu que du feu, c'est que l'usurpatrice lui ressemble beaucoup. Et pour l'avoir vu une fois et l'avoir confondu avec sa sœur, je devine tout de suite l'identité de la fauteuse de trouble. Alors, mon corps se tend et mes poings se ferment instinctivement. Et puis, comme si elle avait senti que je parlais d'elle, Nola apparaît là, à quelques mètres de moi. Ce n'est pas vrai ! Elle me suit, ou quoi ? Déjà la première fois, quand elle est tombée par hasard sur moi, j'ai eu du mal à le croire, mais là, je suis sérieusement en train de me demander si elle me piste !

— Euh... Maxou, pourquoi tu sembles tendu comme un arc, tout à coup ?
— La rouquine qui arrive vers nous...
— Oui, ben c'est Elina, alors pourquoi tu réagis ainsi ?

Je secoue la tête, le corps toujours aussi crispé.

— Justement, non, ce n'est pas Elina, mais sa sœur.
— Celle qui t'a abordé la dernière fois avant que vous n'alliez à Vérone ?

J'acquiesce.
Merde, comment elle s'appelle, déjà ?

— T'es sûr que c'est sa petite sœur ? Parce qu'elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau, c'est troublant.
— Oui, elle a deux ans de moins.

Comme figé, nous la regardons s'approcher de nous. Je sais que je devrais bouger, je n'ai aucune envie d'entrer en contact avec elle, pourtant, l'idée qu'elle ait pu se faire passer pour Elina me pousse à l'affronter.

— Et si on allait boire quelque chose ? me propose Maëlle, réalisant sans doute que la tension monte de mon côté.
— Vas-y, je te rejoins.
— Non, mais en fait, c'était pas une question, Maxou. On va boire un verre. T'es tendu, il faut te calmer.
— Non, j'ai besoin de savoir.
— Sauf que ce ne sont pas tes affaires, Maxou. Si elle est vraiment derrière tout ça, c'est entre Elina et elle alors ne t'en mêle pas.
— Mais Elina est ma copine, elle porte la vie et je ne veux pas...
— Maxou, viens boire ce verre avec moi avant que je m'énerve, réitère-t-elle d'une voix autoritaire. C'est un ordre.

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