44. Vacances

8 4 0
                                    

MAXIME

— Papa, papa, je peux aller dans l'eau ? me demande ma fille, toute excitée.

Je regarde la mer Méditerranée qui est calme aujourd'hui, ce qui change beaucoup d'hier où elle était assez agitée à cause des fortes rafales de vents.
Cela fait quelques jours qu'Elina, Lily, Eva, Maëlle et moi sommes dans le Sud de la France, à Antibes précisément, pour passer quelques jours de vacances en famille, loin du tumulte parisien. Comme ce sont les premières que j'ai avec ma fille, je voulais marquer le plus et quoi de mieux que de les passer dans ce petit coin de paradis ?
Nous avons pique-niqué sur la plage, mais depuis que nous avons terminé de manger, Eva me tanne pour aller nous baigner, je vais devoir finir par céder.
Je me tourne vers Elina qui, malgré sa peau blanche typique de roux, à pris quelques couleurs. Ses cheveux sont emprisonnés dans un grand chapeau et ses yeux sont cachés dans ses lunettes de soleil. Elle a encore quelques restes du poid de sa grossesse, Lily est née il n'y a qu'un mois seulement, mais même si ça la complexe beaucoup, moi, je la trouve d'autant plus magnifique. Les femmes qui ont donnés la vie ne devraient pas avoir honte de leur kilos en trop, il serait temps que la société et les remarques de certains hommes changent de ce côté là car il y en a qui sont encore trop étriqués.

— Ça ne te dérange pas si je te laisse quelques minutes ? Je n'ai pas envie que Lily y aille toute seule. Même avec ses brassards, je préfère rester prudent.
— Non, allez-y, de toute façon Lily dort. J'irai la tremper un coup quand elle sera réveillée.

Elle refuse mon aide avec Lily, elle tient à tout faire toute seule car, je la cite « dans mon plan initial, aucun homme n'était dans le tableau, j'aurais été toute seule ». J'ai beau lui dire que désormais, ça a changé et que même si Lily n'est pas ma fille, ça ne me dérange pas de me lever certaines nuits pour la soulager, elle reste campée sur ses positions. Mais un jour, il va bien falloir qu'elle accepte sinon elle va finir par tomber d'épuisement.
Je me tourne ensuite vers ma sœur, allongée sur sa serviette et en train de bouquiner.

— Tu veux venir avec nous ? lui proposé-je.
— Oh oui, tata, tata ! s'exclame Eva en tapant dans ses mains.
— Tu serais obligée de me porter, décline-t-elle.
— Et alors ? Il faut bien que tu te rafraîchisse, tu vas finir par cuire. Allez, viens !

Je m'abaisse vers elle pour qu'elle puisse monter dans mon dos. Malgré son hésitation, elle enroule ses bras autour de mon cou puis comme elle ne peut plus bouger les jambes, les laisses pendre le long de mon corps. Mais Elina les lui plie pour qu'elles soient autour de mes hanches et pour que ce soit plus facile pour moi. J'attrape la main de ma fille et tous les deux courrons jusqu'à la mer, sous les yeux stupéfaits des autres vacanciers et, je le sens, sous le regard intense d'Elina.

— Ouais, à l'eau papa, à l'eau ! rit ma fille quand elle entre en battant des bras pour nous éclabousser.

Maëlle et moi éclatons de rire, ma sœur se protège comme elle peut pour ne pas trop recevoir de gouttes alors c'est moi qui prend tout dans la tronche, ce qui semble vraiment plaire à Eva.

— Je peux nager, papa ?
— Bien sûr, ma tornade, mais tu ne t'éloignes pas.

Aussitôt, Eva met sa tête sous l'eau et alors que je pensais qu'elle allait pleurer à cause du sable dans ses yeux, là voilà qui rigole de ce rire que j'aime tant. Pour que Maëlle ait une meilleure vue, je la prends contre mon torse, dans mes deux bras, mais très vite, elle me fait signe de la faire descendre. J'arque un sourcil interrogateur.

— Je vais m'asseoir sur la rive, les vagues qui arrivent vont me rafraîchir suffisamment. Va t'amuser avec ta fille.
— T'es sûre ? J'ai pas envie que...
— Oui, j'en suis sûre Maxou. Va nager avec Eva.

Entre nos lignesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant