7. Travail à deux

8 3 2
                                    

MAXIME

Après ma séance de kiné, je sors du cabinet pour me rendre dans la première bouche de métro sur mon chemin. Pour ce premier jour de travail ensemble, Elina et moi avons décidé de nous retrouver dans un café dans le 9e arrondissement, un lieu calme, d'après son message de ce matin. Je ne le connais pas, mais je lui fais confiance.
J'envoie un SMS à ma sœur pour la prévenir que je pars directement, que je ne rentre que ce soir, mais je n'ai pas le temps de ranger mon téléphone dans ma poche que mon téléphone sonne. C'est un appel de mon patron.

— Allô ?
— Maxime, je te dérange pas ?
— Non, pas du tout. Que se passe-t-il ?
— Je suis désolé de te demander ça, surtout que c'est ton jour off aujourd'hui, mais... est-ce que tu pourrais venir bosser ce soir ? Je suis en galère, Mathilde s'est pété la jambe sur une plaque de verglas et elle est en arrêt pendant des semaines. Pour les autres jours, j'engagerai un intérim, mais pour ce soir, ce serait vraiment cool que tu me dépannes.

Je réfléchis quelques secondes en me grattant le haut du crâne.

— Euh... ouais, pas de problème. C'était quoi les horaires de Mathilde ?
— 20h-3h du matin. Ça va aller pour toi ?
— Ouais sans soucis.
— Merci beaucoup, Max, tu me sauves la vie.
— Avec plaisir.

Nous raccrochons et je rentre dans la bouche de métro pour m'abriter du vent qui siffle dans mes oreilles tout en me mettant un rappel pour ne pas zapper d'aller bosser.
Lorsque j'entre dans le café, Elina est déjà là. Je repère sa chevelure rousse à une table assez isolée de toutes les autres. Je me dirige vers elle et remarque qu'une tasse de café se trouve devant elle.

— Salut, dis-je pour lui faire remarquer ma présence.

Elle lève ses yeux verts agrémenté d'une monture de lunettes fines qui lui va parfaitement vers moi et m'offre un sourire discret.

— Salut, répond-elle. Je t'ai rien commandé, je ne sais pas ce que tu aimes.

Je dépose mon manteau sur le dossier de la chaise.

— Ça fait longtemps que tu es là ?
— À peine cinq minutes.

J'acquiesce puis me dirige vers le comptoir pour commander un café noir avant de revenir vers elle et de sortir mon carnet de ma sacoche.

— Il faut qu'on trouve un terrain d'entente pour l'organisation, commence-t-elle. Je te propose à ce qu'on dise chacun notre manière de travailler et notre organisation dans tout le processus.
— Ça me va.
— Alors je t'écoute.

Un serveur arrive avec ma tasse de café, je le remercie.

— J'ai un travail à côté à temps partiel, dévoilé-je, alors quand je bosse uniquement sur mes jours offs. Je peux pas y consacrer pour différentes raisons, mais généralement j'essaie de bosser au moins quatre heures. Que ce soit pour la préparation du chapitre et son écriture.
— Donc en quatre heures, tu as le temps de faire ton plan et de rédiger le chapitre ?

Je hoche la tête, surpris par son air surpris et... légèrement jugeur.

— Mes chapitres font entre 1500 et 2000 mots alors en deux heures et demi ou trois heures, c'est faisable, me justifié-je en me sentant oppressé sous son regard.
— Et la correction, tu la places où là-dedans ?
— À la fin de l'écriture. Quand le premier jet est bouclé, je passe à la réécriture. Ça me prend... Entre deux semaines et demi et un mois, tout dépend des corrections que j'apporte.

Elle hoche la tête sans mot dire, bien que son expression faciale me persuade qu'elle veut commenter, mais qu'elle ne se le permet pas.

— J'ai commencé ton roman, d'ailleurs, avoue-t-elle seulement.

Entre nos lignesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant