39. Après la tempête

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MAXIME

Près de deux heures que j'attends dans cette foutue salle d'attente et ses sièges pas du tout confortables, à me faire un sang d'encre pour Elina, dont la douleur déformait ses traits quand nous sommes arrivés en ambulance.
Faites que le bébé va bien, je vous en supplie.
Ma sœur, inquiète, ne cesse de m'envoyer des messages. Je lui ai demandé de ne pas venir, ça ne sert à rien, autant qu'elle reste à la maison à attendre de mes nouvelles.
J'ai prévenu Bastien et le frère d'Elina avec son téléphone qu'elle m'a confié qui sont arrivés une demi-heure plus tard, paniqués. Je leur ai expliqué ce qu'ils s'est passé et depuis, comme moi, ils sont murés dans le silence.
Une femme en blouse blanche entre dans l'énorme pièce et se dirige vers moi. Aussitôt, le frère, le meilleur ami et moi-même nous nous redressons, aux aguets de ce qu'elle va annoncer.

— Vous êtes le petit ami de la patiente ? me demande-t-elle.
— Laquelle ? Il y en a deux qui ont été admises.
— Nola Roy.

Je secoue la tête.

— Non, le sien et...
— Je l'ai appelé, mais il n'a pas répondu, confie Romain. Mais c'est ma petite sœur, est-ce que je peux savoir ce qui lui arrive, s'il vous plaît ?
— Malheureusement, je suis au regret de vous annoncer qu'elle a fait une fausse-couche.
— Elle... a perdu son bébé ? demande-t-il des précisions, bouleversé.
— Oui, je suis vraiment navrée, monsieur Roy.
— Je peux aller la voir ?
— Quelques minutes seulement, elle a besoin de repos, elle vient de vivre un énorme choc. Une infirmière va vous mener à sa chambre.

Pourtant, il ne bouge pas, en proie à l'hésitation.

— Je...
— Et pour Elina, vous avez des nouvelles ? lui demande Bastien.
— Non, mais son obstétricienne est avec elle, elle va venir vous voir.

Mon cœur saigne à l'idée qu'elle ait perdu sa fille. Si c'est le cas, je serai bien sûr là pour elle, mais je n'ose imaginer l'état dans lequel elle sera si après tous ses efforts pour avoir cet enfant, elle le perdait.

— Je... je vais voir Nola, nous apprend Romain. Je veux pas... qu'elle soit seule, mais prévenez-moi dès que vous avez des nouvelles d'Elina, OK ?

Le meilleur ami et moi hochons la tête dans une parfaite synchronisation.
Des nouvelles, vite, je vous en prie, je ne supporte plus de ne pas savoir.

ELINA

Mon bébé est en vie.
C'est tout ce que j'ai retenu de ce que m'a dit mon obstétricienne. Ma fille est en vie.

— Mais dorénavant il va falloir vous reposer et arrêter avec les émotions fortes, Elina, est-ce que c'est clair ? me réprimande le médecin.
— Oui, je vous promets de faire attention désormais. Merci docteur. Est-ce que... vous savez qui est là ?
— Il y a votre frère, je crois, ainsi que votre meilleur ami et un certain Maxime.
— Puis-je les voir ?
— Oui, bien entendu, je les fais venir tout de suite.

Je lui souris faiblement puis une fois seule dans la chambre, je caresse mon ventre avec délicatesse.

— Je suis désolée, mon ange. Je te promets que plus jamais je ne te fais peur comme ça. Je sais que tu as hâte de me rencontrer, et moi aussi, tellement, mais il va falloir encore rester quelques mois dans le ventre de maman, d'accord ?

Un petit coup contre la paume de ma main, comme si ma fille me répondait. Mon sourire se fait plus grand et une larme coule le long de ma joue. Quand j'ai senti cette douleur dans le bas-ventre, j'ai eu la peur de ma vie, je suis si heureuse que ma fille se porte bien.
Deux coups sont donnés contre la porte et, bientôt, les deu têtes brunes de mon copain et mon meilleur ami, bien que les cheveux de ce dernier soient plus longs, apparaissent.

Entre nos lignesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant